Chapitre 12 : Décisions

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Submergée par ses émotions, Morgane lâcha un léger grondement de rage quand leur baiser fut interrompu par une quinte de toux provenant du corps encore immobile de Romain. Suite à ce dur rappel à la réalité, Karadec finit par la lâcher pour se concentrer sur Romain. Il s'approcha de lui, le retourna sans ménagements et lui enfila une paire de menottes en énonçant d'un ton neutre :

- Monsieur Romain Destat, je vous place à compter de maintenant en garde à vue pour outrage à un agent dépositaire de l'autorité publique et violences commises sur un fonctionnaire de la polie nationale, vous avez le droit à un avocat, vous pouvez voir un médecin, vous avez le droit de garder le silence et tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.

- Lâchez moi !, hurla Romain en se débattant, je vous jure que vous allez payer, comment vous avez pu embrasser la mère de ma fille en fait ? Vous n'êtes qu'un ...

- Un QUOI ?, l'interrompit Morgane hors d'elle, Tu t'es pris pour qui en fait ? C'est fini entre nous et après c'que t'as fait, tu peux oublier ne serait-ce que notre relation ! Oublie moi, oublie Théa et débrouilles toi seul avec tes emmerdes ! Tu te rends compte un peu du mal que tu nous a fait ? MA fille a failli MOURIR à cause de TES conneries ! Et ça, sois bien certains que j'te l'pardonnerai JAMAIS ! Tu m'entends ? JAMAIS !



Romain se tut quelques instants, sous le choc, puis enchaîna alors que Karadec l'entrainait hors de la pièce

- Non mais Morgane je...



La voix ne parvint plus aux oreilles de la belle rousse, le commandant ayant poussé Romain à l'extérieur de l'entrepôt, la laissant seule, immobile et tremblante à l'intérieur. Malgré tout, elle se sentait libérée du poids de cette relation toxique et, pour la première fois depuis des jours, entrevoyait un avenir moins sombre pour elle et surtout, pour Théa. Une fois un peu calmée, elle sortit à son tour, ayant juste le temps d'ouvrir ses bras avant que sa fille, en larmes, ne vienne s'y jeter. Par dessus l'épaule de Théa, elle aperçut Karadec qui discutait avec des collègues qui étaient arrivés sur les lieux. La belle rousse ne put empêcher son esprit de lui repasser en boucle des images de ce baiser dont elle conservait encore la saveur sur ses lèvres. Que signifiait-il ? Est ce que Karadec avait autant apprécié qu'elle ? Est ce qu'il avait autant de sens pour lui ? Est ce que, lui aussi, avait désespérément envie de la sentir contre lui à nouveau ? Toutes ces questions restaient sans réponses. Lorsque Théa s'écarta légèrement d'elle en reniflant, Morgane revint à la réalité et dit à sa fille d'un ton doux :

- On va rentrer à la maison, j'finis un truc et on dégage de là.



Elle allait se diriger vers Karadec quand sa fille lui demanda :

- M'man, à la maison y'aura...

- Romain ?, compléta Morgane

- Ouais, lâcha Théa dans un souffle

- Non.

- Tu sais en passant il m'a... il m'a dit que... enfin...

- T'inquiètes, la rassura la belle rousse en l'attirant dans ses bras, quoi qu'il t'ai dit faut pas l'écouter. Ton père s'est bien foutu de nous. On sera mieux sans lui.

- T'as grave raison, renifla l'adolescente en offrant un sourire timide à sa mère.



Cette dernière lui fit un clin d'œil avant de rejoindre le commandant qui patientait à quelques pas d'elles. Sans même qu'il parle, Morgane ressentit le sentiment de gêne qui planait entre eux et qui rendrait probablement toute interaction très haute sur l'échelle du malaise.

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