A contract for a killer (🇫🇷)

Chapitre 3 : Mission observation !

Il se fout de moi là ?

- Arrête de me faire perdre mon temps et dis moi directement ce que tu veux. J'ai pas envie de plaisanter avec toi, Jacob.
- Mais je ne plaisante pas. Je suis totalement sérieux.
- Nan mais sérieux Jacob je vois pas pourquoi un gars comme toi voudrait faire un travail comme le mien.
- C'est quoi que t'appelle un "gars comme moi"?
- Laisse tomber.
- Et alors, on les commence quand, ces cours ?
- T'es bouché ? Au cas où t'avais pas compris c'est hors de question.
- Je te payerai 950$ le cours.

Avant que je n'ai le temps de répliquer, *ding* un appel de mon frère.
Cet idiot de Jacob eut la merveilleuse idée de coller son oreille à mon téléphone. Je levais les yeux au ciel en décrochant.

- Elysia Lennox. T'es où bordel de merde ?
- J'arrive bientôt Nick.
- Ça répond pas à ma question.
- Je suis au parc.

Il pousse un soupir. De soulagement ou d'exaspération je sais pas trop.

- Tu fais quoi là-bas ?
- Je te raconte quand je rentre.
- Ok Lys, tarde pas trop.
- Je me mets en route.

Je raccroche.
Bon après tout, Jacob avait l'air bien décidé à insister autant de temps qu'il le pouvait, et je voulais rentrer chez moi.

-21h demain soir à la gare. Je serai en mission.

Je lui dis ça en espérant qu'il renonce après avoir vu la scène en intégralité.

Un grand sourire s'affichait sur son visage éclairé par les lampadaires.

- À demain "Lys"!
- C'est Elysia pour toi, Jacob.
- Roh ça va fait pas la coincée.
- C'est moi qui vais te coincer dans un casier.

19h

Nick, comme d'habitude, m'accueille à la maison.

- Alors qu'est ce que tu faisais au parc ?

Je ne veux pas mentir à mon frère.

- Un gars de ma fac m'a vu, hier pendant ma mission.
- QUOI?
- Il m'a demandé de le retrouver ce soir au parc.
- QUOI? IL T'A MENACÉ ? JE VEUX NOM, PRÉNOM, SECTEUR, EMPLOI DU TEMPS.
- Du calme Nick. Il ne m'a pas menacé.
- Alors pourquoi ?
- Il veut devenir tueur à gages.
- Pourquoi faire ?
- Il m'a pas donné plus d'infos.

Mon frère souffla.

- Et alors, qu'est ce que tu vas faire?
- Je sais pas j'espérais que tu saches quoi faire. Pour l'instant je lui ai dit de venir voir ma mission de demain soir en espérant que ça lui fasse peur.
- Et s'il ne fuit pas?
- Dans ce cas là je serai bien obligée de le former.
- Et tu ferais ça où ?
- J'y ai pas encore réfléchi. J'aurais bien aimé le faire venir dans la salle d'entraînement mais les gars là bas sont trop dangereux pour lui. Je compte attendre un peu avant de l'y amener. Enfin, faudrait déjà qu'il prenne pas la fuite après demain soir.
- C'est pas faux. On y réfléchira plus tard.. Pour l'instant, viens manger, ça va refroidir.

                               ✿
                    mercredi, 21h
                            gare

J'arrive à la gare et entend une voix familière mais peu appréciable m'appeler.

- Elysia !
- Ah, t'es là.
- Comment ça "ah t'es là" c'est comme si tu voulais pas me voir.

Il est perspicace dites donc.

- Alors je fais quoi dans la mission ?

Il sautillait comme un enfant qui va à un parc d'attraction. Sauf que là, c'est Jacob Halley, et il va assister à un meurtre.

- Aujourd'hui, tu vas juste observer.

Il avait l'air si déçu, je pouffais.

- Ah aussi, évite de t'habiller tout en noir la prochaine fois. T'as l'air suspect.
- Mais j'ai même pas encore mis la cagoule !

Une cagoule ? Vraiment ?

- En plus t'étais aussi tout en noir la dernière fois !
- C'était juste une robe, Jacob. C'était pour la mission. Ça fait sexy.
- Ah bah ça, je confirme.

Je lui lançais un regard noir.
Comme si j'avais besoin de son approbation.

- Et on va où ?
- Sur le lieu de travail de la cible. Il travaille de nuit dans une supérette et c'est l'heure de sa pause. Il la passe dans une réserve qui donne sur une petite ruelle où il sort pour fumer, et c'est là qu'on va le coincer.
- Comment t'as toutes ces infos?
- C'est mon frère qui me les donne. On travaille ensemble, c'est lui que t'as entendu crier la dernière fois. Maintenant arrête les questions et observe, la cible est là.

Je m'approche de l'homme, une trentaine d'années, plutôt beau et pas une seule ride. Mais je ne me laisserai pas amadouer par son beau visage. Selon mon client, il s'agit d'un tueur qui torture longuement ses victimes avant de les tuer puis d'en abuser sexuellement. Un fou quoi. Bon je suis peut-être mal placée pour parler mais là ça relève de l'immoral, surtout qu'il fait ça part pur plaisir.

Je m'avance dans la rue et arrive à sa hauteur. Je porte des gants noirs chics et une robe rouge moulante que Jacob a encore une fois qualifiée de "sexy". Il en rate pas une lui. Cigarette à la main, l'homme me jette un regard sans vraiment me calculer. Jake est caché dans la rue perpendiculaire à celle là. Je passe une première fois devant lui pour l'analyser. À part sa cigarette, il ne semble pas porter de choses dangereuses. Ses poches me paraissent vides, à moins qu'il n'y cache des petits bouts de verre. Je passe devant lui à nouveau. Il fronce les sourcils. Je passe alors une troisième fois devant lui. Il lance la conversation.

- Hé. À quoi tu joues ?
- Ah, je me suis perdue.

Honnêtement c'est le pire mensonge que j'aurais pu inventer mais ça fera l'affaire, le but n'est pas qu'il me fiche la paix.

- À d'autres. Qui se perd à vingt-et-une heure dans une petite ruelle si peu fréquentée ?
- Moi, apparement.
- Oui oui c'est ça. T'es quoi exactement ? Une prostituée ?
- J'y ressemble ?
- Plutôt oui.

Super, la morale. Donc une femme en robe est une prostituée ? Pff.

- Vous voulez mes services ?
- Hm. Pourquoi pas... Il me reste encore quinze minutes avant la fin de ma pause... Ça te suffit ?
- Ça dépend ce que Monsieur veut.
- "Monsieur" hein... Tu me plais bien toi. Tu veux combien ?
- Pour quinze minutes je demande généralement une cinquantaine d'euros...Mais pour vous je peux faire un prix.
- J'ai dix euros en liquide. Ça te va?

Une remise de quarante euros ? Même une vraie prostituée aurait jamais accepté ça.

- Très bien. Où voulez-vous aller?
- Dans la remise juste derrière moi. On est que deux la nuit et je suis le seul en pause. Dépêchons-nous.