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Alex

Assis sur le divan du salon, les coudes sur les genoux, j'ai les doigts emmêlés dans mes cheveux. Les yeux remplit d'eau sans pour autant être capable de pleurer, je sens le sang sèche sur mes bras craqueler à chaque fois que je force les muscles de mes bras. Je vais avoir des cicatrices. Elles s'ajouteront avec toutes les autres, intérieures et extérieures. La porte d'entrée s'ouvre et je ne me retourne même pas pour regarder si c'est elle qui revient. Elle ne reviendra pas. Des pas marchent vers moi et j'entends Gabriel soupirer avant qu'il ne s'assoit sur le fauteuil en face de moi. 

- Je l'avais Gabe, elle était à moi et j'ai tout gâché, dis-je simplement.

- Un jour, mon grand-père m'a raconter une histoire. C'est un homme qui élevait des chevaux. Il était un des meilleurs dresseurs du continent. Il était patient, méthodique et presque rien était à son épreuve. Un jour, une femme lui amena une belle jument blanche. Une créature magnifique mais d'après la dame, cette bête était une vraie tête de cul. Elle n'écoutait personne. L'homme accepta de la dresser et dit à la dame de revenir après une semaine. Quand la dame revenu, l'homme lui annonça qu'il avait tout essayé mais que l'animal refusait de lui obéir. Durant son entretien avec la dame, son fils venu lui rendre visite et quand il vit la jument, il l'approcha et lui caressa la tête. La jument pencha la tête et se laissa caresser. Le dresseur et la dame restèrent surpris. Ils avaient tout essayer et la créature blanche ne se laissait jamais approchée. Le dresseur s'approcha de son fils et lui demanda " Mais comment tu as fais ça ? ". Le fils lui répondit simplement " Je n'ai rien fait, je la trouvais jolie et je lui ai caressé la tête." L'homme lui expliqua qu'il avait essayé pendant une semaine de l'approcher et qu'elle n'avait jamais voulu obéir. Son fils lui répondit " Moi je ne suis ai rien demandé, je voulais seulement qu'elle sache que je la trouvais magnifique."

Je l'écoutais attentivement en fronçant les sourcils. Je ne voyais pas du tout où il voulait en venir avec cette histoire de jument.

- Putain, c'est quoi la morale de cette histoire ? dis-je en levant le ton. Ivy n'est pas une jument Gabe !

- Non, mais c'est une belle femme qui n'a pas envie de simplement faire ce qu'on lui dit de faire. Elle est passionnée. Le problème avec les hommes qui s'intéressent à elle, c'est justement qu'ils veulent la possédée.

Gabe marque une pose puis s'avance les fesses au bout du fauteuil en appuyant ses coudes sur ses genoux pour poursuivre.

- Je croyais sincèrement que vous étiez fait l'un pour l'autre Fox... Vraiment. Mais la vérité, c'est que vous vous détruisez l'un l'autre. Tu es devenu tellement obsédé par elle que tu l'étouffes et vous vous faites tous les deux souffrir parce qu'elle ne veut pas se sentir comme ça.

- Et qu'est-ce que tu me conseilles maintenant que je suis totalement dans la merde avec ça ?

Gabe me regarde fixement. Comme s'il sait que je connais la réponse et mon cœur se sert. Je n'ai pas envie de laisser partir Ivy, mais je sais que notre relation ne fonctionnera jamais puisque je ne peux plus lui faire confiance. Je la vois constamment me trahir. Je me vois lui crier dessus et l'accuser de pleins de choses qui ne sont que des peurs dans ma tête. Je l'aime. C'est la femme de mes rêves, mais je ne peux pas continuer d'éteindre la femme qu'elle est. Je ne veux pas être cette homme.

****

Quand je me stationne devant chez moi, j'éteins ma moto et expire fortement. Gabe m'a aidé à emballer les choses d'Ivy à la maison et il est parti avec la valise. Je n'ai pas demandé, mais je sais très bien qu'elle n'est pas retourné chez elle. Ivy est chez Parker. Étant donné les circonstances, elle est plus en sécurité chez lui que chez elle. J'ai l'impression d'être au même point qu'il y a quelques semaines. Tous les efforts que j'ai mis sur pied pour qu'elle soit avec moi n'ont pas eu l'effet que j'attendais. Je suis encore ce misérable connard. Je n'arrive pas à lui faire confiance mais je suis totalement accro à elle. Pourquoi il a fallu que je sors de ma zone de confort ? Pourquoi je suis tombé amoureux de cette femme ? Des années sont passées et je n'ai jamais eu envie d'être autant avec quelqu'un. Je n'ai jamais été amoureux avant elle non plus. Chaque femme était que de simple passe-temps que j'utilisais pour apaiser mes besoins et mes envies. Je passe la main dans mes cheveux et descend de ma moto. Chaque pas vers mon appartement me semble pénible, vide. Habituellement, j'aurais hurlé, frappé ou même tout détruit autour de moi, mais pas aujourd'hui. J'insère la clé dans la serrure de la lourde porte métallique et tire la porte sur le côté pour l'ouvrir. J'entre et m'attend à voir un appartement bordélique, comme je l'avais laissé, mais il est propre et rangé. Gabe doit avoir fait le ménage pendant mon absence. Marchant vers la cuisine, j'entends des bruits dans mon studio. Je fronce les sourcils et marche rapidement vers la pièce. Dès que mes pieds atteignent la porte, quelqu'un s'avance et se cogne à ma torse. Des papiers chiffonnés, des bouteilles d'eau vide vole et retombe à nos pieds. Christine reste figée en me fixant avec des yeux écarquillés.

RésilienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant