Chapitre 5: Fuite

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Deux mois. Deux mois. Deux mois. Deux mois, seule et perdue.

Deux mois que j'avais fui les Fantômes. Deux mois remplis de douleur et de tristesse.

Plus personne ne venait me réveiller, me dire bonjour, rire ou manger avec moi. Personne ne s'occupait de moi lorsque je me sentais seule.

J'étouffai un sanglot. La liberté a un prix.

Je vivais emprisonnée au QG des Fantômes. Je ne sortais pas, excepté pour les missions ou les entraînements. On nous donnait de la nourriture pesée au gramme près. Un emploi du temps strict. Des missions dangereuses, égoïstes. Des secrets.

J'étais enfin libre..

Mais les filles me manquaient terriblement. C'étaient mes camarades de dortoir, mes premières amies,.

Un bruit de voix me fit relever la tête. Je me tendis, prête à lâcher mon instillation sur le premier Fantôme qui apparaîtrait. Etrangement, les Talents que j'avais découvert, comme l'Instillation ou la Téléportation, n'avaient pas disparu durant mon exil et s'étaient même renforcés à mesure que je prenais conscience de leur présence. Je ne comprenais toujours pas mais laissais l'affaire en suspens. Du moment qu'ils me permettaient de me défendre.

J'osai passer la tête hors de mon chez-moi, un arbre creux dont j'avais tapissé l'intérieur de mousse et caché l'entrée avec des plantes grimpantes. Ce n'était pas des Fantômes, ils étaient beaucoup trop frêles et confiants. Je ne distinguais pas leurs traits: ils étaient trop loin et je ne voulais pas sortir trop au risque de me compromettre.

Enfin, ils furent assez près et je pus les voir.

Je faillis hurler.

Le premier était un elfe brun, plutôt grand, qui scrutait chaque buisson avec une ardeur désespérée. Ses yeux bleu-vert étaient rougis donc je devinai qu'il devait avoir pleuré.

Plus loin derrière lui se trouvaient trois elfes: une brune qui ressemblait fortement au garçon près de moi, elle avait les mêmes yeux rouges. Elle avait une expression déterminée sur son visage aux traits durs et crispés. Puis venaient les deux derniers elfes: un garçon blond-vénitien qui parlait activement avec la fille à côté de lui, blonde aux yeux bleus-orangés.

J'eus un arrêt en les voyant. Un éclair blanc passa devant ma pupille et je faillis m'évanouir. Des images tourbillonnaient sous mon crâne. Je saisissais enfin l'entièreté des phrases que les voix avaient énoncées.

Ok... Ce n'est pas facile à dire, donc je vais être direct : nous ne sommes pas humains, Sophie.

Il n'y a aucune raison de s'inquiéter

Je t'ai conçue comme une nouveauté, Sophie. Afin que tu retienne l'attention. Mais avant tout , pour que tu sois toi-même.

Tout est mieux avec des paillettes

Ne t'inquiète pas, Foster, on n'a pas besoin de respirer ; c'est pour les nazes.

Tu accompliras de grandes choses avec, Sophie. Des choses merveilleuses, incroyables.

Mais je suis son Apparenté !

Que ce soit bien clair, le président du fan-club de Foster, c'est moi. Et nous n'acceptons pas de nouveaux membres.

J'aimerais que ce soit toi.

Tu vas tout fostériser.

Les larmes coulèrent sur mes joues à mesure que je prenais conscience de l'énormité qu'on m'avait cachée.

Agent C16 [Sokeefe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant