Déni et désire

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Je me réveille et Isaac me regarde, un sourire collé au lèvre. Je me rappelle soudainement de la soirée, de ce qu'il c'est passé. Je suis trop con bordel ! Pourquoi j'ai couché avec... Ou plutôt, pourquoi j'ai autant aimé... T'es pas gay Silas, c'est juste ta curiosité, rien de plus, rien de moins. Je suis sur que ça arrive à pleins de mecs. Ils tentent avec un mec plutôt beaux grosses mais ça leur plaît pas.

Pourtant, lorsque Isaac me salua, et que j'entendais sa voix, je comprends tout de suite pourquoi ça c'est passé hier. Ses yeux marrons-verts, ses beaux cheveux blonds, sa mâchoire carrée... Il est putain de beau. Forcément que ça a finit comme ça. Isaac comprend lui aussi ce qu'il se passe dans ma tête.
- Ca voulait dire quoi pour toi, Silas ? Marmonne t'il à contre coeur. Comme s'il savait déjà la réponse.
-  Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas ? Dit-il en se redressant brusquement.
Je m'apprête à continuer qu'il me coupe et il crie en se levant:
- Tu ne sais pas ! Tu te fous de ma gueule j'espère ! Ça veut bien dire ce que ça veut dire ! 
- Ca veut dire quoi alors bordel, tu m'expliques ! Je baise les meufs, je kiffe ça t'entends !  Crache-je en me levant aussi.
Puis un silence. Un long silence. Nos regards se croisent, honteux. Ou plutôt, seulement le miens est honteux. Celui de Isaac, lui, est déçu.
- C'est ça le problème, le problème, c'est ton déni putain ! T'es coincé dans le déni Silas ! Mais tu sais, si t'es comme ça, tu ne trouveras jamais personne. Personne ne veut de quelqu'un dans le déni.
Sa phrase, dite si calmement, me donne envie de gerber. Tout mon corps tremble, j'ai l'impression de perdre toute crédibilité. J'ouvre et fermes la bouche à plusieurs reprises, ne trouvant pas les mots.
- Tu vois Silas, tu le sais au fond de toi. Arrête de t'obstiner.
-  Je m'obstine ? Mais t'en a encore des merdes comment celle-ci dans ta bouche ? C'est toi qui est obstiné ici ! C'est toi qui croit que je t'aime !
- Mais réfléchit bordel ! Tu comprend rien à rien ! Je t'aime moi putain, depuis le début ! Depuis que tu m'as remballé pour la soirée du premier jour ! Quand j'ai couché avec les meufs, je pensais à toi ! C'était pour te rendre jaloux que je t'envoyais ça !
Sa colère devient alors tristesse, et des larmes commencent à perler à côté de ses yeux. La phrase qu'il s'apprête à dire ne va pas me plaire. Je le sais, puisqu'il se mord les lèvres.
- Si tu n'es pas capable de t'en rendre compte, alors... Ne me parle plus. J'aurai du me prendre cette balle à ta place finalement...
Il se rhabille en vitesse tandis que moi, je reste là, observant la scène. Un goût salé me prit à la langue, c'est là que je comprends que je suis moi aussi entrain de pleurer. Pourquoi je pleure ? Je ne devrais pas pleurer. Je ne l'aime pas. Ça devrait pas me faire cet effet. Il voit alors mes les gouttes d'eaux qui dévalent mes joues.
- Regarde toi et ose me dire que ça ne voulait rien dire. Pleure t'il.
J'attends quelques secondes et finis par dire.

- Ça ne voulait rien dire.

Il me dévisage une dernière fois, enfile ses chaussures et claque la porte. C'est fini. Qu'est ce qui est finit même ? Quelque chose qui n'aurait jamais dû commencer. Silas, tu n'aimes pas Isaac. Silas, tu aimes les filles. Silas, rappelle toi, il ne c'est rien passé. Pourtant, je m'assois sur le canapé en tissus noir ou tout c'est passé hier. Des marques blanches montrent le sel de la transpiration d'hier sur le tissu et des odeurs me remontent au nez. Qu'est ce qu'il c'est passé dans ma tête pour que j'accepte de faire cela... Je me rappelle, de la sensation que j'avais quand il c'est mit au dessus de moi. Je me rappelle, des papillons dans le ventre lorsqu'il me caressait le bide. Je me rappelle, des gémissements qu'il faisait. Je me rappelle, de la phrase qu'il m'a dit.
« Je te trouve magnifique »
Tous ses souvenirs m'excite malgré moi. Pourquoi ils m'excitent putain ! Ça ne devrait pas et pourtant ça le fait ! Qu'est ce qu'il m'a fait... Il m'a rendu fou. Il m'a rendu amoureux.
« Tu vois Silas, tu le sais au fond de toi »

Cette phrase... Elle résonne en écho dans mon cerveau. Je le savais, et pourtant, je l'ai laissé partir. Je me jette sur mon téléphone et compose le numéro d'Isaac, mais aucune réponse.  C'est qu'en regardant mon téléphone que je lis sur celui-ci:
« Cet utilisateur vous à bloqué »
Je me rends alors sur insta et pareil, introuvable tout comme sur snap. Je demande alors à l'une des copines de Isaac son adresse. Elle me répond et me la donne. Je m'habille en vitesse, enfile ma paire de new balance et me tire en courant de ma baraque. Je cours bien cinq minutes avant d'arriver devant la maison de Isaac. Elle est magnifique mais je n'ai pas le temps à la regarder. Il faut que je vois Isaac. Je sonne à la porte et commence à me triturer les doigts. Cela ne me faisant aucun effet, je ramène mes doigts vers mon anneau à mon oreille gauche que je glisse entre mes doigts. La porte finit par s'ouvrir, mais ce n'était pas Isaac, c'était une fille, un peignoir cachant ses parties intimes.
- Oh, salut Silas ! Excuse moi, j'avais une petite partie de jambe en l'aire avec Isaac ! Il est bien triste d'ailleurs, tu devrais essayer de lui parler...

Première annéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant