The Last Woman

Chapitre 2: Choix Décisif

Après ce moment vif d'apaisement, je me lève à l'aide de ma hache Negan puis rebrousse tranquillement chemin inverse pour regagner mon repère. Je reste très peu à l'extérieur de la maison, c'est beaucoup trop risqué et ça ne me mènerait à rien d'autre que la source de stress permanente de se faire croquer à tout moment par une des ces saloperies . Je ne sors que pour refaire mon stock de provisions et effectuer mon petit rituel. C'est grâce à ça que j'ai survécu jusqu'à maintenant. Bien sûr, ça peut m'arriver de croiser des Traqueurs sur la plage ou bien en allant faire mes "courses", mais je ne cherche à les tuer que s'ils sont peu nombreux et que j'estime que c'est faisable.

Depuis ces deux années à les observer, j'ai pu remarquer qu'en général les Traqueurs ne sont pas très actifs au lever du soleil. J'ai aussi constaté qu'ils venaient à se reposer pendant une certaine période, mais ça ne durait que très peu de temps, entre deux à trois heures environ. Tout le reste du temps, ils sont en état d'éveil. C'est terrifiant.

Je poursuis mon chemin pour rentrer à la maison, je longe les murs, puis soudainement, j'entends un bruit.
Comme une détonation qui pourrait s'apparenter au bruit sourd d'un pétard. Non... ça n'était pas ça... un coup de feu alors ?? ça restait probable...

J'étais crispée de peur, je n'arrivais plus à bouger, pas par peur de ce bruit sourd, mais plutôt de ce que ça allait réveiller et attirer. Les battements de mon cœur se faisant affolés par la terreur du danger qui pouvait survenir de nulle part, je commence à me répéter sans cesse : "ne panique pas, ne panique pas" tout en entamant un exercice de respiration afin de garder mon calme. "Je dois rentrer vite" c'est ce que je me suis dite juste avant de me mettre à courir.

Dans ma course, j'entends un hurlement. À entendre cette voix, je réalisais que c'était un humain, pas un Traqueur. Un homme plus précisément.
Je tourne ma tête en direction du son, puis m'arrête. Dans une assimilation de terreur, je me rends compte que tout ce chahut semble se produire non loin de la maison, je m'empresse et cours donc en direction de mon repère.
C'est à ce moment-là que... ce que je craignais fini par se produire...

Deux Traqueurs sont de dos, face à moi. M'ayant entendue arriver, ils finissent par se retourner.
Un enfant... j'avais un enfant face à moi, tandis que le second Traqueur était assez gros, sûrement dans les 1m70. Vous avez déjà joué à Minecraft ?? Si oui, vous savez que le plus dangereux, c'est le gosse. J'ai tué pas mal de Traqueurs jusqu'à aujourd'hui, mais jamais un enfant.

Ils se mettent à courir dans ma direction tandis que j'étais prise de panique, et comme j'avais pu le pressentir à sa gestuelle d'une lourdeur affolante, le gros balourd est très lent et fini même par s'écraser d'un bruit sourd sur le sol. Le plus jeune, lui par contre, se rapproche de moi de plus en plus vite. Il tente de me sauter dessus, mais je parviens à l'esquiver et il s'étala sur le bitume à son tour. Je brandis ma hache. "Vas-y approche saleté !" Lui criais-je dans un ton de défi. Il se redresse et s'avance rapidement à quatre pattes vers moi, on aurait dit un vrai animal. En partant du bas vers le haut avec la partie non tranchante de mon arme, j'assainis un gros coup au Traqueur. L'enfant se fait retourner et atterri à nouveau brutalement par terre. Tel un bûcheron, je soulevai ma hache avant de la planter brutalement dans la tête du Traqueur. Des éclaboussures de sang atterrissent jusqu'à mon visage, mais je n'y faisais même pas attention.

L'autre Traqueur qui, jusque-là, essayait de se relever en vain, avait fini par y parvenir, et à peine n'ai-je eu le temps de réaliser ce qu'il se passait qu'il sauta sur moi. Il était beaucoup trop lourd et en plus, il ne faisait que bouger dans tous les sens tel un poisson hors de l'eau. Je finis par le retenir en essayant de l'empêcher de dévorer mon visage, mon arme Negan poser sur son cou. J'ai affreusement mal au bras, et en plus c'est compliqué de le retenir, je ne peux pas rester comme ça. Je décide alors de le pousser avec mes genoux, il fait un petit rouler bouler à ma gauche, et dès le moment où il n'était plus sur moi, je me mis debout. Le Traqueur n'eut le temps de se relever que je lui avais déjà coupé la tête.

J'accourus vers la maison, essoufflée, le visage rempli de sang et les mains crades, mais je continue ma course. Je passe le système d'alarme, rentre par la porte principale et sécurise l'entrée en verrouillant la porte à double tour. Je pensais que j'étais à l'abri et que je pourrais reprendre mon souffle en attendant que ça se tasse, mais le système d'alarme venait de s'enclencher. C'est la première fois que ça arrivait. Mon cœur se mit à battre la chamade comme si j'avais couru un marathon inarrêtable, et je commence à trembler comme une enfant qui aurait vu Shining pour la première fois. Je me rapproche des rideaux, j'entendais des bruits de pas accélérer, quelqu'un qui courrait, mais ce n'était pas le bruit que pouvait produire une seule personne, mais plutôt une dizaine, voir une vingtaine.

J'ouvre à peine les rideaux que j'aperçois un homme, barbu et assez grand, il avait un gilet sur lui et dans sa main droite un fusil. J'avais donc bel et bien entendu un coup de feu tout à l'heure. Derrière lui se trouvait des Traqueurs.
Il y en a beaucoup, sûrement attirés par le bruit causé par le coup de feu. « HÉ ! HÉ ! » criait l'homme, tambourinant ma porte. « Laissez moi entrer ! Je vous ai vu entrer il y a deux minutes!! S'il vous plaît !! » l'homme se met à pleurer dans de multiples supplications.
Je ne savais pas quoi faire, est-ce que je devais l'aider ? Est-ce que je devais l'abandonner, livré à son sort ? Purée mais je dois faire quoi... ?! Je saisis inconsciemment ma hache que j'avais déposée sur le sol et commence à descendre, prête à aider ce malheureux, et là...

« BAM BAM BAM » l'homme venait de tirer trois autres coups de feu... je compris ce qui venait de se passer, il avait tiré sur eux. Sauf qu'en faisant ça... il venait de se condamner tout seul. Car je ne pouvait plus prendre le risque de lui ouvrir, trop de Traqueurs vont se ramener à présent... « JE VOUS EN SUPPLIE OUVREZ MOI, J'VEUX PAS MOURIR !! » hurlait-il en sanglot, une expression de terreur figée sur son visage.
Ma décision était prise. Je ne pouvais pas risquer ma vie pour cet homme, je ne pouvais pas risquer de perdre tout ce que j'avais établi en deux ans, perdre mes provisions et mourir pour un inconnu.

« JE SUIS DÉSOLÉE ! » avais-je crié, avant de remonter les escaliers, et c'est à ce moment-là que je l'ai entendu. Les Traqueurs sont arrivés, il a tiré encore deux fois, et je l'ai entendu hurler une énième fois. « Non ! Nooon, arrêtez ! » je l'entendais s'étouffer dans son sang, je ne voulais absolument pas voir cette affreuse scène...
Quand je pensais que tout était enfin fini, j'entendais cette fois les Traqueurs le déchiqueter, ses os se brisant sous la violence des Traqueurs qui l'arrachait tel un vulgaire morceau de viande. J'ai accouru en direction des toilettes et j'ai vomi... la scène ne s'est terminée qu'après une longue heure qui m'avait paru être une éternité. Je suis allée voir près du rideau combien de Traqueurs rôdaient encore devant la maison. C'était comme je l'imaginais, une vingtaine d'entre eux étaient toujours là, je ne voyais pas le cadavre du type de tout à l'heure, et les créatures restaient aux alentours et ne bougeaient pas d'un poil.

J'étais... déboussolée...