| Chapitre 8 |

96 4 0
                                    

Mildred

Allongé sur le ventre dans ma chambre d'hôtel, j'observe mon portable depuis que je suis arrivé, c'est-à-dire il y a vingt minutes, sans appuyer sur la touche "appel". J'hésite toujours à l'appeler. Je n'ai pas envie qu'elle m'incite à partir de l'Australie, mais je me dois de le faire ! C'est pour mon bien.

— Allo Seo.

— Oui ! Alors, c'est cool l'Australie ? Tu as pu visiter ?

— Non, pas encore. Il est seulement onze heures, bientôt midi. Je viens de finir le p'tit déjeuner de l'hôtel, il est incroyable ! Si tu avais été là, tu aurais tout pris, absolument tout. Pour l'instant, je n'ai plus très faim, je mangerai aux alentours de quatorze heures.

— Mais c'est génial ça ! Tu ne m'as pas montré ta chambre. Comment elle est ? Ah ! J'ai reçu les photos de ton dîner d'hier. Miam, j'en salive. Ça avait l'air si bon. J'aurais vraiment dû venir avec toi.

— On le sait toutes les deux que tu n'aurais pas pu. Tu es à la fac, ne l'oublie pas.

— Mouais, ronchonne-t-elle. J'ai dit aux parents que ton vol s'était bien passé.

Ils n'ont même pas daigné m'appeler, au moins m'envoyer un message. Après tout, je peux les comprendre, notre relation n'est pas la plus fusionnelle. En tout cas, pas plus que la relation que j'ai avec Seo. Nos frères sont moins dans notre délire. On est comme des jumelles, Seo et moi, pour la vie.

— Mmh merci Seo. En fait, je t'ai appelé pour une raison spécifique. Alors... comment te dire ça sans que tu ne paniques.

— Quoi ?! Qu'est-ce qu'il y a ?! Quelqu'un t'a agressé ?!

Ce fut un échec. C'était sûr.

— Calme-toi. Juste écoute-moi. Après mon vol hier soir, j'étais épuisé, alors j'ai décidé de faire une sieste. J'ai enclenché la clim, puis je me suis endormi. Mais en me réveillant, la porte fenêtre qui mène au balcon de la chambre était grande ouverte. Je me suis posé des tas de questions sans réponses. Comment a-t-elle pu s'ouvrir, alors que je ne l'avais jamais touchée ? Il n'y a que ce matin que j'ai ouvert la fenêtre pour aérer la chambre. Deuxième truc bizarre, le même soir, je vais au restaurant, celui des photos des plats incroyables. Sur la table, il y avait une enveloppe hyper bizarre qui m'était destinée. Je te l'envoie tout à l'heure.

— Mon Dieu, murmure-t-elle.

— Ce n'est pas tout Seo ! Ce matin, j'ai décidé d'aller me baigner à la piscine de l'hôtel. Au début, il y avait très peu de personnes, puis je me suis retrouvé seul. Je me détendais, puis au loin, je vois une silhouette habillée tout en noir me fixant. Elle finit par partir quelques minutes plus tard. Tu penses que c'est un stalker ?

— Je pense que tu es en danger surtout ! Prends un billet d'avion pour un retour immédiat ! Pas de temps à perdre.

Je savais qu'elle allait réagir comme ça.

— Tu as raison, mais-

— Comment ça mais ?! Rentre tout de suite !

— Seo, c'est mon voyage de rêve !

— On s'en fout !

— Désolé Seo ! J'espère que tu me le pardonneras !

— Qu-

Je raccroche. J'ai besoin de réfléchir pendant au moins une heure, puis je la rappellerai. Je sais qu'elle va paniquer en m'harcelant d'appels et de messages, mais je ne peux pas me permettre de tout gâcher. Mieux vaut prendre ma voiture et aller voir le Harbour Bridge tout de suite pour me sortir de ces brouillards infinis.

Cette fois-ci, je n'oublie pas ma bombe au poivre que m'a donné Seo et mon inhalateur. J'entre dans la voiture que j'ai louée, enclenche rapidement le moteur et la musique. Direction le Harbour Bridge.

Je roule vite, les fenêtres sont ouvertes, le vent fouette mes cheveux en les relevant sur mes lunettes de soleil. Je me sens beaucoup mieux que tout à l'heure, plus vivante. Mais dès que je vais recommencer à repenser à cet individu, je vais me sentir mal à nouveau. Heureusement que je suis bientôt arrivée à destination. Il commence à faire une chaleur étouffante en ce mois de janvier.

Le soleil se couche beaucoup plus tard ici qu'à Séoul. C'est agréable, ça me permet de profiter plus du pays sans avoir peur pour ma vie. Traîner le soir seule en étant une femme, c'est une mince affaire.

J'ai bien l'impression que je vais devoir écourter mon voyage. Seo est trop inquiète pour que je la laisse sans explication comme ça. Je vais devoir changer la date de mon vol au retour. Je resterai ici une semaine et je demanderai un remboursement à l'hôtel. Ici, le client est roi, alors cela ne leur posera sûrement aucun problème du moment que je le demande poliment.

Arrivé à cet endroit touristique, j'observe la gigantesque architecture. Le pont est sublime. Énorme comparé aux autres voitures le traversant. J'aimerais voir ce paysage tous les jours de ma vie. J'adore rouler seule dans une voiture, juste pour m'évader quelques secondes de ce monde et m'imaginer être une autre personne, dans une autre vie. Pensée seulement à vivre. Vivre et être heureux.

Toute cette angoisse se dissipe, je roule juste. Mais une voix au plus profond de moi me demande de ralentir. Ralentir ? Non ! Je n'en ai pas envie. Mais je me sens presque forcée de le faire, alors je le fais. Une larme invisible tombe sur mes cuisses, mes mains continuent d'agripper le volant devant moi. Qu'est-ce que c'était que ça ? Ce besoin de me stopper.

Mon subconscient n'était même pas d'accord. Je commence définitivement à devenir tarer.

Je m'arrête au jardin botanique de Sydney. C'est un endroit calme. Il y a beaucoup d'enfants accompagnés de leurs parents. Des chiens jouant avec leurs maîtres à la balles aussi. Et des personnes âgés assît sur des bands en bois. Ils sont tous accompagnés. Ça pu l'amour ici, empeste l'amour. Toute sortent d'amours, tant qu'il est réel.

J'aime l'amour mais l'amour lui ne m'aime pas. Je lui ai tout donné il m'a toujours abandonné. L'amour familial, l'amour amical, l'amour des amants. Et après on osent me demander si je crois en l'âme sœur ? C'est une blague de mauvais goût. Le concept de l'âme sœur a juste été créé par des personnes en manque d'attention morale et physique. Des célibataires qui attendent quelqu'un ou quelque chose qui ne verront jamais.

Triste.

Je prends une glace à la vanille dans la fouler. C'est rafraîchissant dans cette chaleur. J'ai dû faire la queue une bonne dizaine de minutes, beaucoup d'enfants en voulaient. Moi aussi en ayant leur âges j'en raffolait de la glace mais j'en mangeais rarement. Je suis passé par tout les goûts tellement j'en mangeais peu. De la pistache au chocolat, du chocolat à la fraise, puis de la fraise à la vanille.

Qui que ce soit cet homme je veux le chercher, il me l'a demandé alors allons-y. Commençons, le cache-cache. Je suis le chat, tu es la souris. C'est soit lui, soit moi.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Sep 11 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

À l'aube de la naissance : Les frères Vallejo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant