Chapitre 6 : Vingt-et-un étages et trois mois

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Je n'ai jamais monté vingt-et-un étages en ascenseur. Ouai, jamais. Et purée j'ai la trouille.

Par exemple, quand j'avais décidé d'habiter seul en appartement après l'obtention de mon bac, j'avais visité quelques appartements, dont certains avec des ascenseurs. Et bah j'avais directement fait une croix dessus. J'ai la phobie des ascenseurs. En fait, j'ai trop peur que l'ascenseur se stoppe soudainement et qu'il lâche d'un seul coup...

Aussi, vingt-et-un étages, c'est que ça commence à faire quoi...

En ce lundi matin d'août, je suis sensé monter au vingt-et-unième étages pour un rendez-vous important, qui conclura peut-être la suite de ma carrière d'écrivaine.

Pour tout dire, j'ai très hâte de sortir de cet ascenseur, car en plus de ma phobie pour les ascenseurs, le monsieur en costard cravate en face de moi me jette des coups d'oeils mauvais depuis tout à l'heure.

Avec son gros dossier rempli de feuilles qu'il tient à la main, et sa montre qu'il ne fait que d'examiner toutes les deux minutes, il a l'air d'un patron occupé. Quelques fois, il soupire et se masse les tempes.

C'est vrai que pour aller au vingt-et-unième étages, il en faut du temps.

-Bon, il s'arrête quand cet ascenseur..! grommèle l'homme en costard cravate. Vous là..! s'adresse à moi l'homme; Vous allez à quel étage ??

-Au vingt-et-unième.

-Au vingt-et-unième ?? Hé bah comme moi tiens ! Vous m'ferez pas' perdre de temps comme ça au moins !

Au bout de quelques secondes, enfin, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, laissant cet homme visiblement pressé vaqué à ses devoirs. Pendant ce temps, moi, je cherchais un bureau ou j'avais rendez-vous avec Mme. Lawrence, qui sera peut-être ma future éditrice pour mon futur roman.

Je traversai un couloir à plusieurs portes affichant des noms. "Msr.Conzas", "Mme.Algébie", "Mme.Denova", "Msr.Duvnord".

Je trouvai enfin une porte à un couloir affichant le nom "Lawrence", et regardant l'heure à mon portable, je remarquai que j'avais deux minutes d'avance. Je toque ou pas...? Oui, de toute façon je ne vais pas rester là à attendre, planter comme une poire devant cette porte, sachant que des gens passent parfois par là.

Toc toc toc.

-Oui, entrez je vous prie ! clama une voix forte à travers la porte.

J'ouvris doucement la porte, pour me retrouver face à un bureau en bois de cajou, dans une salle au mur peint en marron crème, avec, trônant sur un siège pivotant en cuir marron, une femme en blazer gris doté de cheveux en afro et d'une belle peau noir très foncé.

Elle leva son regard sur moi, se détachant des papiers qu'elle était en trein de lire.

-Fermez la porte derrière vous s'il vous plaît, m'ordonna-t-elle, ce que je fis tout de suite.

Je m'approchai de la chaise en face du bureau pour m'y asseoir.

Ses cheveux crépus avec quelques mèches grises et ses cernes sous ses yeux purent m'indiquer qu'elle avait au moins cinquante ans, et qu'elle avait l'air fatigué par son travail. J'étais un peu stressée de me retrouver en face d'une femme aussi importante qu'elle, qui prenait de son temps pour le consacrer à une petite gamine dix-huit ans.

-Madame Monsroé, vous voilà en retard de deux minutes ; soupira agacé Mme.Lawrence en regardant l'heure sur son ordinateur.

-Ha-Ha bon...? bégayais-je , moi qui étais pourtant sûr d'être en avance.

L'homme en noir de ScotlayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant