HARMFUL

𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄

𝒉𝐚𝐫𝐦𝐟𝐮𝐥
Which can harm.

♫- Dove ( Doll Ver). Antihoney

⋆·˚ ༘ *𝐀𝐌𝐁𝐑𝐎𝐒𝐈𝐀 𝐄𝐒𝐑𝐘𝐀𝐍༊*·˚

𝔄ujourd'hui, il a été trop loin, ou c'est moi qui l'ai poussé à cette saturation que je redoutais.

     Il a pris mon amour, dérobé de ma cage thoracique, négligeant le creux sanglant que ses doigts ont laissé comme tache sur ma peau. En excuse, ses baisers ont épousé mon épiderme, là couvrant de promesses qu'elle a toujours cherché à entendre.

Mordu par ses dents, je distingue éternellement les cœurs que ses lèvres ont gravés, voir transpercer pour se confondre avec la coquille enveloppant mon âme à résonance mélancolique.

Hélas, ce n'est que la pression que je ressens, je sais que l'amour qu'il m'avait juré de donner s'est évaporé depuis bien longtemps. Envolé, rejoignant les cellules qui ont quitté mon corps à travers les vastes événements de la vie. Ce sont des souvenirs, que mon cerveau souhaite ne jamais oublier.

Car tu es le seul à me les avoir donnés.

Grâce à la chaleur de ton amour, l'ancrage de mon âme ne se fondait plus dans l'éternelle douleur d'être rejeté.

Mes dents se claquent entre elles, dû au froid qui recouvre mes poils. Trempé de la tête au pied, je rebrousse chemin parmi les buissons et la terre gluante qui lèche mes ballerines. Mes genoux sont écorchés, me faisant grincer de supplice chaque fois que je les plie. Ils sont dans le même état que mes hanches, propageant leur torture dans tout mon être à chaque mouvement effectué par mon corps faible.

Je crois que je suis perdu. Et le pont que j'ai quitté est beaucoup trop loin pour que je puisse songer à y retourner.

Entouré d'arbre qui se bouscule entre eux dû au violent vent qui s'abat sur la ville ce soir, leur hauteur m'engouffre dans un labyrinthe dont je crains de ne pas trouver la sortie. Plongé dans le noir, seule la lune m'offre sa bonté en illuminant mon chemin. L'hiver ne tarde pas à manifester ses émotions. Cela fait quelques jours que le froid rougis la pulpe de mes doigts.

Bien que je m'aide de mon flash de téléphone, je vois la batterie chuter à vitesse affolante. Je n'aurais jamais dû me trimballer ici ! Épuisé, les jambes engourdies, je m'affale contre un arbre quelconque.

L'air glacial s'est réfugié dans ma gorge, l'irritant. Je tousse dans ma manche, déchirant en deux par la même occasion mon oesophage qui brûle quand j'avale. J'enchaîne avec d'autres toux, plus rocailleuse dur et douloureuse, les parois de ma gorge sont griffées à ongles épais.

Je sens que je vais tomber malade.

L'écran fissuré de mon portable indique deux heures quarante-sept. Il s'est cassé quand je suis tombé du pont. Et j'ai eu une chance immense qu'il ne soit pas tombé dans l'eau. J'ai travaillé des mois pour pouvoir me l'acheter, mais il semble déjà en fin de vie.

Encadré entre mes doigts écorchés, sa taille est ridiculement petite. L'unique source de lumière qui me protège des ténèbres, prêt à m'avaler, s'éteint. Et je range mon portable sous le tissu de mon soutien-gorge, concluant que la batterie doit être économisée si je veux sortir de là.

Je suis seule entourée de frondaison sous une nuits ébène.

Dans une forêt connotée interdite d'accès.

Seul dans un bois réputée pour être dangereuse. Et là, je me rends compte de ma stupidité.

Les arbres qui recouvrent le sol, danse dans le vent, leurs branches s'embrassent, les feuilles se fondant ensemble couvrant le panorama devant moi par une ombre. Me recroquevillant sur moi-même, je ferme les yeux, souhaitant m'apporter du réconfort. Mais je ne peux pas ignorer ma respiration, augmenter sa cadence en corrélation avec mon cœur.