HARMFUL

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐈 | rêves funestes

(⚠︎ Je vous conseille de relire le prologue qui a énormément changé de l'ancienne version afin de mieux comprendre l'histoire ! ⚠︎ )

«Lᴇs ʀᴇ̂ᴠᴇs fᴜɴᴇsᴛᴇs sᴏɴᴛ ᴄᴇᴜx qᴜɪ ᴛʀᴀᴠᴇʀsᴇnt ʟᴀ ʙᴀʀʀɪᴇ̀ʀᴇ ᴅᴇ ʟ'ᴇsᴘʀɪᴛ ᴘᴏᴜʀ ɪᴍᴘʀᴇ́ɢɴᴇʀ ᴜɴᴇ ᴠɪᴇ, ᴄᴀʀ ʟᴇs ᴄᴀᴜᴄʜᴇᴍᴀʀs ᴇʀʀᴇɴᴛ ᴅᴀɴs ʟᴀ ᴘᴇʀsᴏɴɴɪfɪᴄᴀᴛɪᴏɴ.»

⋆·˚ ༘ *𝐀𝐌𝐁𝐑𝐎𝐒𝐈𝐀 𝐄𝐒𝐑𝐘𝐀𝐍 ༊*·˚

Present, Wednesday 18th October 2010.
United Kindom, England.
Wistman High School.

      𝕸es ballerines frottent le sol grisâtre, traînant des pieds jusqu'à mon prochain cours. Pour finir cette affreuse après-midi, deux heures de maths consécutives résident dans mon emploi du temps. Je déteste cette matière, comme toutes celles qui lui sont associées de près ou de loin.

Les couloirs ne sont pas bondés. Au contraire, quelques élèves traînent accoudés contre les murs pour patienter dans cette prison. La plupart sont en rétrogradation scolaire, ne se souciant plus de leur résultat. Wistman est si réputé pour accueillir les meilleurs élèves, qu'aucun d'entre eux n'aurait la bonne idée de sécher les cours.

Ne me considérant pas dans le même sac qu'eux, je m'efforce à faire acte de présence. Et cette volonté de me montrer toujours présent est nécessaire pour ne pas m'apporter les foudres de ma mère.

Mon portable m'indique que le cours a débuté depuis trente minutes. Être présente en cours ne signifie pas que le retard ne peut pas être nécessaire pour griller quelques minutes. Derrière la porte, j'entends monsieur Hashton réciter son cours. J'ignore quelle leçon nous sommes en train d'acquérir. Passant la plupart de mon temps à tacher mon journal ou ma peau d'encre noir, quand je ne suis pas absorbée dans l'univers surnaturel de vampire.

Une respiration gonfle mes poumons, me préparant à traverser la porte pour poursuivre un autre enfer. Le choix est difficile, j'ai une panoplie d'endroits qui mériterait d'être qualifié d'«enfer». Pourtant, ce simple mot est exagérément trop brouillon pour décrire les secousses que je ressens.

Ma main s'appuyant sur la poignée métallique, je récite en boucle mon excuse pour cette arrivée tardive, qui ne sera sûrement pas la seule de cette semaine. Sauf que je ne crains pas la sanction de mon retard de monsieur Hashton, seulement la tension venimeuse que j'instaurerai en entrant.

Je toque, puis une voix ferme m'incite à ouvrir.

- Esryan, quelle excuse pour aujourd'hui ? Interroge mon professeur, concentré sur la tâche de marquer une chaîne de chiffres à la craie sur le tableau verdâtre.

Je confectionne un mensonge, que je redoute insaisissable. Les regards se retournent tous vers moi, me sentant comme en trop, je longe les murs pour me fondre à leur peinture. Avant, ça n'avait jamais été compliqué de paraître...d'être invisible. Hélas, Aurore a disparu depuis soixante-douze heures à présent. Tous les yeux indirects pèsent de plus en plus lourds sur mes épaules, insinuant que mes racines toxiques se sont propagées jusqu'à l'excentrique blonde.

Ils arrivent même à me faire douter de mon innocence.

Bien que tout le monde joue aux candeurs, ils savent ce qu'elle m'a fait endurer. Je ne peux pas leur en vouloir de me soupçonner d'une mascarade bien coffrée aux creux de mes boucles emmêlées. Ce n'est pas comme si Aurore avait toujours raffolé de cacher des bouts de nourriture, même des papiers déchirés entre chaque nœud que mes cheveux lui offraient.