Après l'orage

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T'as encore une heure pour dormir, songea Mathieu alors qu'il regardait l'heure qui s'affichait sur le plafond de sa chambre.

Il avait finalement réussi à s'endormir sur les coups de deux heures du matin, après avoir traîné en ligne et regardé des vidéos qui faisaient réfléchir.

Ces dernières avaient toujours le don de l'endormir au bout d'un moment.

Mais ensuite, il s'était réveillé toutes les demi-heures, le cœur au bord des lèvres et la gorge nouée, de peur d'avoir raté son réveil.

Et si je me levais ? De toute façon, je ne suis pas à une heure près et, dans tous les cas, je serais quand même claqué en arrivant là-bas.

Mathieu roula sur lui-même, cherchant la fraîcheur de ses draps, avant de grogner lorsqu'il se rendit compte qu'à bouger ainsi, il était juste un peu plus poisseux et stressé.

Il quitta son lit un instant pour ouvrir la fenêtre, puis se laissa retomber sur son matelas, exaspéré.

Du coin de l'œil, il avisa l'espace entre son armoire et le bureau, qui était désormais éclairé par la lune.

Les affaires d'Emilie comblaient celui-ci pour toute la durée de leur séjour.

Embarrassée, Donna leur avait demandé s'il était possible que l'un d'eux libère sa chambre, au cas où un nouveau pensionnaire se retrouve sur le pas de la porte pendant leur absence.

Emilie avait acquiescé, bougeant ses maigres possessions, parce que, selon elle, la chambre de Mathieu avait bien plus de cachet avec son papier peint à fleurs et sa vue sur le prunier du jardin.

Mais elle avait tout de même choisi de passer la dernière nuit dans la pension dans son lit, sous prétexte de s'affranchir quelques heures de plus des ronflements de son meilleur ami.

Et voilà, à trop ressasser, il ne me reste plus qu'une demi-heure, râla Mathieu en lançant un podcast dans ses écouteurs, la tête enfouie sous son oreiller.

— Debout, chameau ! Tu vas réussir à nous mettre en retard !