CHAPITRE 6

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« Euh...Taylor ? »

La voix de la douce Nina le sortit de ses pensées. Il plongea son regard dans le sien et se sentit sourire.

« Oui Nina »

« Sans indiscrétion, je me demandais si les membres de la meute mangent dans le bâtiment principal, ou s'ils ont leur propre habitation »

Sa voix lui parut tellement sensuelle en cet instant, qu'il ne put s'empêcher d'entourer ses bras autour de sa taille, et de poser son visage dans son cou afin de sentir son odeur délicate.

Un mélange de cannelle et de jasmin...

Après un temps, il finit par répondre : « Non, chaque membre possède sa propre maison. Ils sont répartis sur les vingt mille cinq cent soixante hectares de terrain qui compose notre forêt. Mais il arrive que mes deux Bêta et leurs compagnes mangent ici »

Nina hocha la tête de compréhension.

« Mais pourquoi cette question mon ange ? » lorsqu'il vit sa moitié rougir, il se mit en tête que ce surnom était désormais adopté.

« Je me disais que je pouvais cuisiner pour vous ? Je ne sais pas s'il y a des personnes qui se chargent de ça ici, mais comme j'aime cuisiner, je me disais que je pourrais apporter mon aide... »

Sans qu'elle ne s'y attende, Taylor l'a fis tournoyer dans les airs avant de la reposer sur le sol en carrelage blanc de la cuisine. Face à cet élan de joie spontanée, elle le vit sourire de ses belles dents Colgate.

« Rien ne me ferait plus plaisir Nina. D'habitude c'est toujours, pizza, frites, steaks, ou la chasse sous forme de Lycaon. Et puis, je n'aime pas m'encombrer de personnel pour s'occuper de tout ce que je peux faire moi-même. Il fut un temps ou les membres de ma famille jouissaient de leur statut. Mais depuis l'époque de ma grand-mère, nous avons réussi à nous détacher peu à peu de notre domination royale »

Un léger sourire vit le jour sur les lèvres de Nina.

Lèvres que Taylor souhaitaient ardemment embrasser...

Se sentant irrémédiablement attiré, il se pencha légèrement, les yeux toujours happés par ses lèvres fines d'un rose délicat.

« Alpha, Éric est là avec sa fille »*

*NDA : Le contact mental se définit par une écriture en italique et soulignée.

Grognant de frustration, il ferma les yeux et inspira doucement pour apaiser ses nerfs. Sentant un regard sur sa personne, il vit sa moitié l'admirer les yeux confus. Il soupire, puis finit par embrasser son front tout en déclarant :

« Je dois partir. Quelques affaires importantes à régler pour la meute. Je te promets que je reviens dès que le temps me le permet » Il l'a vis hocher la tête.

Sans se retourner, il sortit de la pièce d'une marche rapide, de peur de rester auprès d'elle à cause de l'image que lui avait fait voir son visage adorablement rougit par leur étreinte interrompue.

*

Toujours dans l'exaltation du moment, Nina prit quelques minutes avant d'émerger. Constatant qu'elle était définitivement seule dans la pièce, elle entreprit un retour aux appartements, pour y trouver de quoi se changer.

Car ce n'est qu'en cet instant qu'elle remarqua ses accoutrements : une simple chemise et un caleçon.

Et elle en devina sans mal le propriétaire...

Tandis qu'elle se déplaçait avec hâte, elle rencontra un obstacle et sentit son postérieur toucher le sol sans ménagement.

« AÏE ! » elle étouffa son cri.

En relevant la tête, elle arrima ses yeux sur une robe rouge moulante.

« TU NE PEUX PAS FAIRE ATTENTION ! »

La voie suraigüe lui perça les tympans. Cependant, elle put enfin mettre un visage sur celle-ci. Des cheveux noirs corbeau, une peau pale, des yeux bleus azur et un visage fin.

Si cette jeune femme ne portait pas autant de maquillage, ses attraits naturels auraient fait fureur. Malheureusement, elle ne pouvait pas en dire autant de son corps.

Nina n'avait rien contre la chirurgie esthétique. Si cela pouvait aider certaines personnes à se sentir mieux avec elles-mêmes, grand bien leur face, mais en ce moment, elle se demandait si c'était vraiment le cas pour cette femme.

Car, même si Nina pensait que sa poitrine était généreuse, celle de cette inconnue n'était rien en comparaison de ce qu'elle voyait actuellement. Et que dire de ses fesses...

Le bistouri était sans aucun doute passé par là.

« T'es qui toi ? »

Sans aucune aide, Nina se releva, le postérieur légèrement endolories par cette chute soudaine.

« Je ne donnerais pas mon prénom à une personne qui me manque de respect en ne se présentant pas d'abord. Un peu de politesse ne fait pas de mal »

De son expression outrée, la femme répondit avec hargne :

« Je n'en ai rien à foutre ! Les humains comme toi sont faibles et inutiles, pourquoi je m'abaisserais à te traiter correctement ? »

La colère prenait peu à peu place, et les mains de Nina formèrent un poing.

« En plus, vous êtes toujours mal foutu, et vous pleurez pour un rien. Rien à voir avec nous, les Loups-garous. Nous sommes beaux, grands et forts ! Et ne parlons même pas des Lycaons... La perfection incarnée ! »

Pour la première fois de sa vie, Nina sentit la fureur monter en elle.

« Alors maintenant ÇA SUFFIT !! »

La Louve-garou sursauta face à la voix portante de Nina.

« Je suis peut-être humaine mais pas idiote ! »

Un rictus prit sa place au coin des lèvres de la femme quelques secondes plus tard.

« Ah bon ? » fit-elle avec une fausse voix innocente ; « On ne dirait pas pourtant »

Elle rit de manière cynique, mais n'eût pas le temps de continuer ses commentaires puisqu'elle prit peur face à la haine féroce du regard de notre héroïne.

« Bon, sale pouffe, laisse-moi te dire deux ou trois choses que tes minables petites oreilles pourront comprendre. Je ne sais pas ce que tu as contre moi ou mon espèce, et j'en ai rien à carrer. Mais ce n'est pas parce que les hommes aiment tes bouées de sauvetage que tu es réellement belle. Regarde toi dans le miroir en premier, et demande toi ce qui a merdé parce que ce n'est pas moi qui vais te faire un tableau »

Rouge de confusion, la louve ne sut plus ou se mettre.

« Je...Comment oses-tu ! Tu sais qui est mon père ?! »

« Écoute moi bien. Je n'en ai rien à foutre de ton père. La personne à qui je qui parle, là, maintenant, c'est toi et non ton père, donc laisse-le en dehors de ça. En plus, si tu trouves que nous, les humains, sommes faibles, je te laisse la liberté de penser cela. Mais contrairement à toi qui utilise ta "beauté" plus que douteuse et ta soi-disant "force", moi j'utilise mon intelligence »

Désormais rouge de honte, la louve n'osa plus émettre un seul son.

« Sur ce, j'ai des habits à aller enfiler, alors si tu veux bien, ciao ! »

Nina décida de marcher rapidement dans les appartements de Taylor, de peur de se retourner pour gifler cette femme odieuse.

Âme-soeur de sa Majesté [Tome1] _ Le Lycaon et l'agneauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant