CHAPITRE 62

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« Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare à présent, mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée »

Sans attendre un mot de plus de la part du maître de cérémonie, Taylor prit en coupe le visage de sa bien-aimée et captura ses lèvres à en perdre le souffle. Se délectant des lèvres de sa douce Nina, le désir intense qu'éprouvait Taylor mettait à mal sa patience.

Sous les applaudissements, les sifflements des invités, les deux tourtereaux se séparèrent de leur étreintes avant de se tourner vers eux.

« Merci à tous d'être venu. Nous sommes heureux que vous ayez fait le déplacement en ce jour si spécial. Mais soyez prêt ! La fête continuera jusqu'au bout de la nuit ! »

Des cris de joie s'exclamèrent dans la foule.

« Commençons d'abord par le lancer de bouquet tu ne crois pas ? » lança Nina à son époux.

Celui-ci lui répondit à l'affirmative en embrassant son front.

« Je pense que c'est une très bonne idée mon ange »

Heureuse, Nina lui sourit, puis l'embrassa sur la joue. Un attroupement de femme non mariée se fit devant elle. Les invités semblaient avoir eu la même idée qu'elle. Elle se retourna puis se positionna pour envoyer le bouquet. Seulement, au moment de l'envoyer, une brume épaisse de couleur noire envahit l'air.

« Qu'est-ce que ?... » se questionna soudainement Nina.

Suspendant ses gestes, elle se retourna vers Taylor et le regarda fixement. Il lui lança également un regard sérieux.

« Que l'on mette à l'abris les enfants et les personnes non capables de se battre ! » crie-t-elle sur le coup.

Les guerriers de la meute et dignitaires présents comprirent leur mission et évacuèrent les personnes concernées.

« Tu le sens Nina ? Cette odeur, de soufre » intervint Mickaël.

Elle hocha positivement de la tête.

« À ton avis ? C'est un Démon ? » lui demande-t-elle précipitamment.

« Plus que probable » assura-t-il.

Elle se mit à réfléchir, pensive.

« Je ne comprends pas. Mon oncle m'a pourtant dit qu'il n'y aurait aucun démon au mariage. Ce sont ses ordres directs. Alors pourquoi ? »

« Il agit sur d'autres ordres... » intervint Azraël alors qu'il revenait du bunker où avait été placé les enfants.

« Tu sais de qui il s'agit ? » demanda Mickaël.

L'Archange baissa les yeux.

« Je suis plus que certain que le démon qui se dirige vers nous est mon frère »

Tout à coup, une explosion détonna autour d'eux. Une odeur âcre de charbon et de salpêtre vint encombrer leur respiration. Et déjà, beaucoup de loups s'étaient transformé, prêt à combattre la menace.

En moins de temps qu'il n'en faut, la brume avait envahi tout l'espace, obstruant la vision de toutes les personnes présentes.

« Nina !! » crie Taylor.

La jeune femme entendit la voix de son âme-sœur non loin d'elle. Mais où pouvait-il bien être dans ce brouillard ?

« Taylor !! » crie-t-elle en réponse.

Elle regardait frénétiquement autour d'elle en vain.

Soudain, un horrible frisson parcourut son échine. Un rire sinistre parut dans un écho derrière elle.

« Sicut invenimus hybrid... ("Comme on se retrouve hybride...") » murmura une sombre voix.

Se retournant brutalement, Nina ne distingua pourtant personne. Le rire sinistre s'intensifia, et Nina déploya ses ailes, prête au combat.

Battant violemment ses ailes, elle produit d'immenses bourrasques, qui, après un certain temps, chassèrent l'amas de gouttelettes noires.

À sa grande stupeur, Taylor qu'elle pensait non loin d'elle, était à l'autre bout de l'allée de pétales de rose. Et quand elle voulut le rejoindre, elle ressentit cette même présence, croisée quelques minutes plus tôt.

Aux aguets, elle fit un bon qui la propulsa sur sa gauche, loin de cette mystérieuse présence. Malheureusement, celle-ci sembla la suivre puisqu'elle la ressentit encore une fois derrière elle.

« Si putas hoc satis esse erras ("Si tu penses que cela suffira, tu te trompes") »

Agacée, elle se retourna d'un coup et fronça les sourcils en observant son adversaire.

« Azraël ? » demande-t-elle dubitative.

Observant la personne en face d'elle, elle se mit à douter de sa vision lorsqu'elle ressentit son aura.

Cette personne n'était pas un Ange mais bel et bien un Démon...

Elle repensa alors aux mots d'Azraël quelques minutes plus tôt.

« Tu es Muerte n'est-ce pas ? »

Reculant discrètement de quelques pas, Nina tentait de rejoindre ses congénères qui s'étaient rapprochés d'elle en quelques secondes.

« Qui natus es ex tenebris et luce. Tu, cuius tanta potentia est. Relinquo vobis electionem. Mecum veni libens, aut caros tibi speculare peris... ("Toi qui née de l'obscurité et de la lumière. Toi, dont les pouvoirs sont si grands. Je te laisse un choix. Viens avec moi de ton plein gré, ou vois les personnes qui te sont chères périr...") »

Abasourdie, Nina recula d'un pas. Elle s'attendait à ce que le danger s'abatte sur elle ou sa famille, mais jamais elle n'aurait pu s'imaginer cette situation. Était-elle prête à sacrifier sa famille ou suivre l'Archidémon pour les sauver ?

Elle connaissait déjà la réponse...

« Muerte hanc solam relinque ! ("Laisse-la tranquille Muerte !") »

Azraël vint s'interposer entre eux. Il ouvrit les bras pour faire barrière.

« Oh... Salve etiam tibi, mi frater...Quot decennia invicem non vidimus? Te respice in bona figura ad me ("Oh... Bonjour à toi aussi mon cher frère... Voilà combien de décennies que nous ne nous sommes pas vu ? Tu m'as l'air en forme") »

« Prorsus Muerte ! Non potes illum secum ducere et tu scis. Imperavit damnatus, qui servis ?!! ("Assez Muerte ! Tu ne peux pas l'emmener avec toi et tu le sais ! Le damné a donné ses ordres, alors qui sers-tu ?!!") »

L'Archidémon se mit à rire, sous l'air menaçant de son frère.

« Non poteris prohibere fratrem meum. Si sentis te perdere in partem, bene tibi est, magnum bonum tibi, perducere eum ad dominum meum est ("Tu ne pourras pas l'empêcher mon frère. Si l'envie te prend de te poser du côté des perdants, grand bien te fasse, mais s'il y a bien une chose que je dois faire, c'est de l'amener à mon maître") »

Sans crier gare, il sortit sa faux noire et se transforma en une créature squelettique recouverte de flammes violette.

« Si me cessaturus es, per vim habebo... ("Et si tu comptes m'en empêcher, alors je me dois de la prendre de force...") »

Âme-soeur de sa Majesté [Tome1] _ Le Lycaon et l'agneauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant