CHAPITRE 32

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« Concentres-toi Nina ! Je sais que tu peux le faire ! »

Tandis que notre jeune hybride faisait flotter des boules de lumières alors qu'elle volait dans les airs, sa mère, Clara, l'observait attentivement tout en l'encourageant.

« C'est ça ma puce ! Maintenant crées une surcharge ! »

Exécutant ses ordres, Nina déploya les ailes blanches qu'elle avait appris à faire apparaître, signe de l'utilisation de toute sa puissance. Dans un cri strident, elle déploya sa force et fit exploser les boules de lumières en million de particules »

Revenant sur la terre ferme, elle expira, une goutte de sueur coulant sur son front.

« Très bien Nina. Je suis tellement fière de toi » Elle prit sa fille dans ses bras, émue.

Nina lui rendit son étreinte. Puis, abandonnant leurs bras respectivement, elles se regardèrent profondément attristées. Les larmes coulant sur leurs joues, la mère prit la parole.

« Malheureusement, je pense que tu le sais, mais il est temps pour nous de se dire au revoir ma chérie. Tu as encore ton apprentissage auprès de ton père à effectuer, mais je ne peux plus rien t'enseigner... Tu vas terriblement me manquer... » dit-elle en sanglotant.

« Toi aussi maman... » répondit Nina le cœur lourd.

Et pendant qu'elles se serrèrent dans leurs bras, les larmes aux yeux, Nina se sentit partir. Sa mère posa sa main droite sur sa joue, et lui dit :

« Sache que je t'aime et que je t'aimerais à jamais ma puce. Tu es la prunelle de ma vie et jamais je ne pourrais t'oublier... »

Nina pleura à chaude larme et quand sa vision commença à devenir flou, elle vit sa mère s'effondrer à genoux sur le parterre de fleur, la main sur la bouche, sûrement pour retenir un cri de désespoir...

*

Tapis dans les bois sombres d'une forêt, se tenait une vieille cabane en bois. Presque croulante, on parvenait à entendre le bruissement du vent entrechoquer les lattes des murs. Puis, au-dessus de ce bruit peu commun, s'éleva un long hurlement de douleur.

En regardant à l'intérieur de l'habitacle, nous percevons une femme, se tenant là, allongée sur le sol froid, les mains contre son ventre arrondit...

Des perles de sueurs sur le front, elle soufflait, la respiration forte. Les larmes aux yeux, elle retint un cri en mordant sa lèvre inférieure. Et après quelques heures de travail intense, des pleurs de nourrisson percèrent le bruit de l'environnement venteux.

Un beau petit bébé....Voilà où son amour l'avait mené. Malgré la malchance des évènements, elle ne regrettait pas son histoire, et le chemin parcouru jusqu'ici.

« Ah, Lu... Si tu voyais notre petite fille... Elle est si belle... »

Les mots moururent dans sa gorge, et une petite larme traça un fin sillon sur sa joue. Protégeant le petit corps fragile de son enfant à l'aide de ses grandes ailes blanches, la jeune mère lui parla, la voix enrouée, de cette unique amour qu'elle avait toujours rêvée et qui lui a permis aujourd'hui de lui donner naissance.

Mais après de nombreuses minutes, de grands coups à la porte retentirent...

Paniquée, la jeune mère rassembla ses affaires, et serra son bébé dans ses bras. Elle se précipita par la porte arrière cassée et s'envola.

Poursuivit sur Terre, comme dans les airs, elle décida de protéger ce qu'elle avait de plus précieux au monde.

Elle atterrit donc non loin d'un manoir de style baroque, dont la devanture affichait le mot « orphelinat ». Elle déposa son précieux fardeau dans un panier en osier près de l'arrière du bâtiment et sonna la grosse cloche suspendue juste aux dessus de sa tête.

S'apprêtant à repartir, elle s'arrêta néanmoins dans sa marche lorsqu'elle entendit sa fille pleurer à chaudes larmes. Elle se retourna, le regard lourd de tristesse. Elle revint près du panier, et se pencha pour embrasser délicatement son front. Relavant le buste, elle lui laissa pour dernière parole :

« Te amo mea puella, quam primum oculos in te posui, proh dolor tecum manere non possum, sed scito patrem tuum et te valde amavi. Vita... ("Je t'aime ma petite fille, je l'ai su dès que j'ai posé les yeux sur toi, malheureusement je ne peux rester auprès de toi, mais sache que ton père et moi t'aimions très fort. Au revoir mon bébé, puisses-tu vivre une vie belle et heureuse...") »

La jeune enfant, de ses grands yeux hétérochromes, regardait sa mère partir, à tire-d'aile, tandis que dans l'air une épaisse fumée noir apparue...

*

Non loin de l'hôpital de la meute, le jeune Alpha restait là, devant la façade du bâtiment. Il avait longuement réfléchis face à ce sentiment d'impuissance qu'il avait ressentis.

Pour son plus grand bonheur, son âme-sœur était puissante, mais il demeurait dans son esprit un sentiment d'incapacité dans les combats qui dépassent l'entendement des simples mortels.

Décidé à retrouver son âme-sœur après avoir passé la nuit à son chevet, il prit la direction des portes coulissantes de l'entrée. Alors qu'il se dirigeait vers la chambre de sa douce ɛnaïd, il sentit peu à peu l'odeur exquise de son aimée.

Il ne pourra jamais se tromper. Même endormi, il pourrait la reconnaître entre une infinité de senteur. Son instinct le poussa à chercher tel un loup enrager, sa proie, son agneau.

Et tout le monde le sait, un loup ne partage pas son festin...

Il se rapprocha dangereusement de sa cible, et quand il fut arrivé devant la porte de la chambre, il enclencha la poignée de sa grande main. Il entra alors, et croisa directement son regard. Aucun mot ne sortit de leurs bouches, comme pétrifié dans un doux silence.

Ils se regardent, Nina toujours assise sur le lit. Nulles paroles ne vinrent gâcher ce moment intense. Puis sans qu'une seconde de plus ne soit perdue, il se rapprocha d'elle pour l'étreindre délicatement. Instinctivement, il plongea son visage dans son cou et prit une grande inspiration.

Le loup a retrouvé son agneau. Et il n'est pas prêt de le laisser répartir....

Âme-soeur de sa Majesté [Tome1] _ Le Lycaon et l'agneauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant