Chapitre 5

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Elle claqua la porte en partant. Elle avait raison, mais j'étais trop en colère et triste pour aller m'excuser. Le lendemain, je restai dans ma chambre. Lorsque je décidai enfin de me lever pour courir, je vis sur mon portable qu'il était déjà 22h. Je savais que c'était inconscient de ma part de sortir à une heure pareille, mais j'avais besoin de me vider l'esprit. Et puis, l'avantage c'est qu'il n'y aurait personne. Donc pas d'ombre bizarre d'homme en treillis. Je descendis l'escalier et sortis. Betty ne semblait pas m'avoir entendu partir ou du moins elle ne donna pas de signe de vie, tant mieux. Je commençai mon jogging. Entendre le son de ma respiration me calme et je finis par accepter que si Peter n'était plus mon ami, s'était par ma faute uniquement. Soudain, alors que j'atteignis la forêt, un craquement retentit. Je me retournai, mais il n'y avait rien autour de moi. Je commençai à sentir une légère odeur de brûlée. Il y avait un feu ? L'herbe était sèche et s'il y en avait un, il allait ravager cette forêt. Je devais empêcher ça, j'aimais trop cette forêt pour la laisser être emportée par ce feu. Je cherchai mon téléphone pour appeler les pompiers, mais ne le trouvai pas. Tant pis, j'allais devoir régler le problème toute seule. J'aperçus au fond, de larges volutes de fumées qui se teintèrent instantanément de rouge. Je m'y précipitai et constatai l'ampleur des dégâts. Les flammes avaient atteint un niveau inquiétant. Je commençai à en absorber le plus possible, mais les flammes grandissaient vite. Je fermai les yeux et imaginai que je baignais dans un immense couché de soleil et que ces rayons allaient sur moi. Je les accueillis sans une once d'hésitation. Je parvins à stopper ce feu. Un immense soulagement m'envahit. Cette forêt contenait une partie de mon passé, j'y avais passé du temps. Je cherchais à présent à comprendre l'origine de cet incendie. Il ne faisait pas si chaud, donc je doutais que ce soir à cause de ça. J'inspectai le sol, mais ne trouvai rien de suspect. Ce qui était étrange, c'est qu'il n'y avait pas l'ombre d'une personne dans cette forêt, mais j'étais persuadée que quelqu'un avait provoqué ce feu. Je sortis de la forêt, toujours à l'affût. La personne responsable n'avait pas pu aller loin. Je longeai les rues, mais il n'y avait rien. Alors que j'atteignis le coin d'une ruelle, je sentis une présence derrière moi. Je jetai un coup d'œil derrière et vis deux personnes en treillis militaire en train de courir. Ils me souriaient et leurs sourires me donnèrent des frissons. Ils étaient terrifiants. Je courus plus vite et changeai régulièrement de direction. Malheureusement, je vis qu'ils étaient toujours derrière moi. Ils me suivaient donc, aucun doute possible. J'accélérai pendant un moment, tournai ma tête et ne les vis plus. Avais-je réussi à les semer ? Je me retournai, et soudain, ils étaient de chaque côté de moi. Je lâchai un cri. Ils me poussèrent comme un vulgaire objet. Je les repoussai, mais ils recommencèrent. Je m'arrêtai et leur criai :

- Arrêtez ou j'appelle la police !

Ils rirent. Je bluffais parce que j'avais oublié mon téléphone, mais eux ne pouvaient pas le savoir.

- Très bien, je les appelle...

- Voyons Diana, la fille du feu peut faire mieux que ça.

J'hallucinai par ce qu'il venait de dire. Comment connaissait-il mon nom ? Et plus inquiétant, comment connaissait-il mon pouvoir ?

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Et puis qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?

- On sait pour toi Diana. Tu as toute notre attention.

J'étais apeurée, il fallait que je parte tout de suite. Je regrettai d'être sortie à une heure pareille et sans téléphone en plus.

- Qui êtes-vous ?

Les deux sourirent.

- Viens avec nous et tu...

Je n'attendis pas qu'il finisse sa phrase et lui mis un coup dans son entrejambe. Je m'enfuis, mais je sentis qu'on m'attrapa les cheveux. J'hurlai. On me poussa par terre. L'impact avec le goudron m'arracha un cri. Je ne devais pas utiliser mes pouvoirs, personne ne devait être au courant. Je ne voulais pas courir le risque de montrer que leurs soupçons étaient vrais : je manipulai le feu. On me mit un torchon sur la bouche, je ne pouvais plus respirer. Instinctivement, mon corps se réchauffa, si bien qu'ils me relâchèrent en hurlant de douleur. J'en profitai pour m'éloigner le plus possible d'eux et courus aussi vite que possible. J'avais mal au dos et aux côtés, mais l'adrénaline m'aida à tenir ce rythme. Je les entendis me crier au loin :

The Liars : le dernier combatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant