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Le vaisseau personnel du Magistrat atterrit près de sa villa, où patientaient des domestiques et majordomes. Cyrus descendit de son vaisseau avec ses gardes du corps, mais le personnel eut la surprise de voir qu'il était accompagné d'un autre individu imprévu.

Régis se sentait nerveux d'être accueilli par autant de gens et le regard qu'ils lui portaient fut d'autant plus insistant. Cyrus intervint en expliquant la situation, mais leur réaction fut déconcertante : ils étaient déçus par la nouvelle. La plupart d'entre eux saluèrent le maître des lieux et repartirent à leur poste tandis que les autres attendaient ses ordres.

— Qu'est-ce qui leur arrive ?

— Ils pensaient que j'avais trouvé le mercenaire qu'il me fallait pour une mission. Je t'expliquerai ça une prochaine fois. En attendant, je vais t'emmener à ta chambre et nous irons voir notre artisan demain.

Il fit un signe aux autres domestiques de retourner à leur qui amena Régis jusqu'au manoir. Le jeune homme ne pouvait que l'avouer à lui-même : la demeure était magnifique. Faite sur un étage et composée de pierres blanches d'une toiture plate de plaques noires, la villa était semblable aux châteaux de la Renaissance dont les détails étaient taillés avec soin et patience. L'intérieur était tout aussi grand et décoré, avec un immense hall d'entrée avec plusieurs portes qui menait aux pièces adjacentes et un escalier en marbre qui conduisait à l'étage supérieur et aux chambres. Régis fut accompagné jusqu'à l'une d'elles, composé d'un lit luxueux, d'une bibliothèque, d'un coin pour se changer, d'un meuble en bois qualité décoré par des bords doré et d'un bureau du même acabit. Régis observa la pièce, remarqua une image dans un petit cadre posé sur ce dernier : c'était un adolescent qui souriait en montrant sa prise de pêche, un poisson avec une gueule de carnassier.

— Je te ferais monter ton dîner, prévint Cyrus au moment de partir.

— Je mange ici ? demanda Régis en tenant toujours la photographie.

— J'ai beaucoup de paperasse à faire, en mon devoir de Magistrat, et hormis les repas officiels avec les rendez-vous, je ne vais plus...

Il s'arrêta quelques secondes avant d'apercevoir ce que son invité avait dans la main.

— C'est mon fils Théodorus, indiqua-t-il. Il a à peu près ton âge et il est porté disparu depuis deux ans après une expédition sur Vesper... C'était sa chambre avant qu'il quitte la demeure pour devenir aventurier.

— C'est pour ça que les domestiques semblaient déçus ?

— Oui, acquiesça-t-il avant d'expliquer avec tristesse. Parmi les quatre continents, celui du sud-est le plus compliqué à se rendre, car il est composé de clans de créatures humanoïdes et de Bestiarus qui se livrent une bataille perpétuelle pour des parcelles de territoires. Mon personnel appréciait beaucoup mon fils, qui était serviable avec eux alors que son statut ne lui permettait pas de les aider, et il pensait que j'avais enfin trouvé un mercenaire osant enfin s'aventurer dans ces contrées sauvages.

Il se racla la gorge et se frotta les yeux avant de poursuivre :

— Un domestique viendra t'apporter ton plateau, mais si tu souhaites, tu peux dîner dans la salle de réception. Il t'indiquera la salle de bain pour que tu puisses te laver et je vais te préparer des vêtements plus... Altmósis.

— Euh... Pas besoin, je préfère les garder.

— Très bien, je n'insisterai pas, rassura-t-il. Je vais t'allouer une tenue pour dormir...

— Non ! Je veux dire... C'est bon, je peux dormir en sous-vêtements.

— Peut-être dans ton monde, mais pas ici. Je souhaiterais éviter des commérages sur mon domaine. Sur ce, je dois te laisser, car j'ai beaucoup de travail.

Le Divaliste - T.1 : AltmósOù les histoires vivent. Découvrez maintenant