Chapitre 2 : lancement du pari

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Même si je dois avouer que voir deux super beaux gosses se disputer est assez divertissant, je finis par perdre patience.

­— Bon c'est pas que je m'ennuie mais je vais rentrer chez moi. Les revanges entre ex ne m'intéressent pas.

Les deux hommes me regardent comme si j'étais un alien. Je disais ça pour rigoler moi...

­— Cynique, canon et en plus, vous lisez dans le passé des gens.

— Cyriel, arrête de dire des âneries plus grosses que toi. On est juste des anciens camarades de fac c'est tout. Et d'ailleurs, tu couchais avec tout et n'importe quoi, je ne me serais pas risqué à attraper une maladie avec toi.

— Ouch, tu es dur avec moi. Ce n'est pas gentil de ruiner mon image devant notre invité, Yoris chéri.

— Si ça peut te rassurer, tu n'as pas d'image. Et même si tu en avais une, elle serait ruinée depuis longtemps. Et arrête avec tes surnoms débiles.

J'essaie vraiment de m'en empêcher mais malgré moi, j'éclate de rire. Un rire sincère qui me fait mal au ventre. Cela fait sourire les deux phénomènes.

En vrai, je ris mais je ne sais pas comment me dépatouiller de ce merdier. Ils n'ont pas l'air de vouloir lâcher l'affaire.

J'ai besoin de calme et d'air frais. Je prétexte un appel à passer malgré l'heure tardive puis je m'éclipse.

Je sais que Nick ne dort pas. Est-ce que je le dérange vraiment pour deux hurluberlus ? Ou bien, je pourrais partir maintenant...

Seulement, je sais que je ne suis pas raisonnable. Je saisis mon téléphone et compose le numéro de mon collègue.

— Troufion, t'as intérêt à avoir une bonne raison de me déranger devant ma série.

— Que veux-tu, ta si charmante voix m'avait manquée.

— Ouais, ouais, à d'autres. Qu'est-ce qui t'arrive ?

J'explique brièvement la situation à Nick puis je l'entends clairement se retenir de rire.

— Fous-toi de ma gueule en silence, je te dirais rien.

— Désolé, mais avoue que c'est cocasse comme situation. Se faire draguer par deux mecs en même temps et des alphas en plus ! Bon, soyons sérieux, tu devrais partir et rentrer chez toi. Ce genre de gars ne t'apportera rien de bon. Tiens-moi au courant, tchao.

Il a raccroché. Je sais qu'il a raison, je le sais.

Et je sais aussi que je ne suis pas raisonnable. Serait-ce bien judicieux de ma part de laisser filer une si belle opportunité ? Même si ça ne dure qu'un temps, je pourrais me faire plaisir sans me prendre la tête. Si ça se trouve, ça ne m'arrivera plus jamais d'intéresser les alphas. D'ailleurs, bien souvent les bêtas n'intéressent pas les alphas.

Ce qui me pousse à me demander « pourquoi moi ? ». Pourquoi deux alphas aussi séduisants ne cherchent pas un gentil petit oméga ? Ou alors c'est un jeu pour eux de courtiser des bêtas ?

Je ne dois pas me faire avoir ! C'est à moi de dicter les règles du jeu.

Une idée vient de germer dans ma tête. Risquée mais pas dénuée de sens.

Ils sont toujours là quand je reviens m'asseoir à ma place. Celui qui se nomme Yoris me fixe sans cligner des yeux. Flippant. Cyriel est presque plus effrayant avec son sourire en coin.

Allez, lance-toi Audren. Tu ne peux plus faire marche arrière. Assume.

— Messieurs, j'ai réfléchi. Puisque vous n'avez visiblement pas envie de lâcher le morceau, ni l'un ni l'autre, j'ai une proposition à vous faire.

— Oh je suis tout ouïe, sort Cyriel le sourire aux lèvres.

Évidemment qu'il est content celui-là. J'ai bien compris qu'il était beaucoup moins coincé que son pote mais il a l'air beaucoup trop confiant.

— Je vais vous mettre à l'épreuve. Tous les jours, pendant un mois, je vais vous tester sur divers sujets et domaines, l'un après l'autre. Au bout de ces trente jours, celui qui m'aura le plus convaincu pourra sortir avec moi.

J'ai presque honte d'avoir sorti ça à voix haute. Je m'attends à une claque, ou au pire, à des rires moqueurs. Contre toute attente, Yoris et Cyriel sont tout à fait sérieux et semblent déjà calculer leur chance.

— Ça me va ! J'adore être mis à l'épreuve ! Ça me sortira de ma routine ! s'exclame Yoris tout enthousiaste.

— Je suis sceptique sur votre idée mais je ne peux décemment pas vous laisser avec cet idiot. J'accepte donc ce défi, mais pas par gaîté de cœur, conclut Cyriel.

Yoris est clairement agacé par sa réplique mais ne dit rien. Sûrement par fierté ou parce qu'il sait qu'il n'aura pas le dernier mot.

J'échange mon adresse et mon numéro avec eux avant de finalement rentrer chez moi, pour de bon cette fois.

Je n'en reviens pas de ma propre audace. Ou plutôt de mon culot.

Je m'endors avec la ferme conviction d'avoir fait une grosse connerie.

Au petit matin, je vois deux messages sur mon téléphone. Sans grande surprise, les deux zigotos. Ils sont matinaux ces deux-là. L'un m'a envoyé son texto à 6h30 et l'autre à 7h.

L'air de rien, cette indication est un indice. Ils ont probablement des métiers qui les obligent à se lever tôt.
Parfait.

Je prends ma douche et mon petit-déjeuner avant de lancer le premier jour de défi.

Nous sommes lundi, ça tombe bien.

J'envoie le même message à Yoris et Cyriel.

« Bonjour, pour le défi numéro 1, voici mon thème : déjeuner sous le soleil. »

C'est pas folichon mais je me dois de tâter le terrain et de savoir à qui j'ai affaire. On sait jamais sur qui on tombe.

Un déjeuner sera l'occasion idéale pour qu'ils me parlent d'eux.

Cyriel, Yoris, tenez-vous prêts !

Le Pari (omegaverse BxB - en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant