Chapitre 3 : déjeuner avec Cyriel

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Je propose à Cyriel et Yoris de se retrouver à mi-chemin de nos lieux de travail respectifs.

Par chance, nous sommes tous relativement proches du centre où se trouvent, selon moi, les meilleurs adresses de la ville.

Cyriel m'informe qu'il préfère le mercredi et Yoris le vendredi. Parfait.

J''ai presque hâte de faire ces rencontres. Plus par curiosité intellectuelle qu'autre chose. Ils sont certes séduisants mais ça s'arrête là. Quand j'en aurai marre, j'arrêterai. Après tout, je ne me suis engagé à rien et eux non plus.

Je commence donc par Cyriel qui me donne rendez-vous à la station de métro Libellules. Un joli nom en références au parc où chaque année, les visiteurs peuvent admirer le ballet de reproduction des libellules argentiques.

Je ne connais pas très bien ce coin car il semble me souvenir que c'est ici que se trouvent les magasins les plus luxueux.

J'espère simplement me tromper car même si mon salaire est confortable, j'aimerais arriver à mettre des sous de côté. Après tout, mon entreprise en est à ses balbutiements.

Malheureusement, ma crainte se confirme. Dès que je sors à l'air frais, je suis entouré d'immeubles tous aussi grands et lumineux les uns que les autres. De femmes accompagnées de leurs petits amis temporaires qui portent leurs achats dans des sacs probablement beaucoup trop grands et hypocritement recyclables. Ça me ferait presque de la peine.

Et ne parlons pas de ce gâchis incommensurable d'électricité.

Merde, je sens déjà mon humeur retomber. Non, je ne dois pas me fier à ce que je vois. Si ça se trouve on va aller dans un petit truc sympa abordable, tranquille et très bon.

Ben tiens. Arrête de rêver mon grand.

Soudain, au milieu de la foule, j'aperçois un homme qui semble attirer tous les regards. Je me rapproche du groupe d'hystériques qui mettent clairement ce pauvre gars mal à l'aise.

Difficile de dire ce qui attire toutes ces femmes tant l'homme est camouflé : grand chapeau, long manteau, presque rien ne dépasse.

Il porte des lunettes de soleil, et pourtant je sens son regard glisser sur moi. Avant que j'aie le temps de dire ouf, il me saisit rapidement par le bras et m'entraine dans un grand magasin un peu plus loin.

Heureusement, personne ne semble nous avoir suivi.

— Tout va bien ? me demande finalement l'inconnu.

J'ai bien envie de protester quelque chose mais je manque de m'étouffer en reconnaissant Cyriel sous cet accoutrement !

— Mais ça va pas de me tirer comme ça ! J'ai failli t'en coller une !

— Ha oui désolé je fais souvent ça pour les déstabiliser et je ne pensais pas tomber sur toi comme ça. Ne m'en veux pas, me supplie-t-il avec des yeux de chien battu.

— Et ça arrive souvent ce genre de situation ?

— Hélas, mon charme irrésistible ne laisse personne indifférent. Quelquefois je regrette d'être né avec une si belle beauté. Haaaa, pauvre de moi !

Quel drama queen. Je n'arrive pas à savoir s'il est sérieux là.

— Par pitié, ne me dis pas que j'ai accepté de sortir pendant trente jours avec une star.

— ­Si je dis oui, tu arrêtes ? me demande-t-il avec un grand sourire, fier de lui.

— Bien sûr que non, mais je préfère éviter de me faire remarquer, c'est tout. Je n'ai jamais aimé attirer les regards.

— Ne t'inquiète pas pour ça et profitons plutôt de notre magnifique repas à venir !

Je me sens rassuré. Derrière ses airs un peu moqueurs, Cyriel a l'air de savoir quand il faut être sérieux. Et j'ai envie de le croire.

Il me dirige vers ce qui semble être un stand éphémère, tenu par deux charmantes jeunes filles. L'enseigne est lumineuse et la décoration fleurie, bien que tape-à-l'œil, me plait bien.

— Voici le point de départ ! me dit-il, tout guilleret.

— Je croyais qu'on allait au restaurant, non ?

Je suis surpris, pas en mal au contraire, seulement je ne vois pas très bien où il veut en venir.

— Et bien, je voulais te proposer quelque chose d'original alors voici ce que je te suggère : on célèbre les vingt ans du magasin cette année et la direction a décidé d'ouvrir plusieurs stands présentant les joyaux de la gastronomie régionale. Tu dois sûrement les connaître mais ici, c'est la quintessence de l'excellence que tu vas déguster, crois-moi. Mesdames, nous aimerions deux parts de Shtrömfel s'il vous plait.

Et nous continuons ainsi sur plusieurs stands, à nous servir de tout et n'importe quoi, mélangeant sucré et salé. A ma grande surprise, je redécouvre certaines saveurs que je croyais oubliées et surtout que mon estomac n'a plus quinze ans. L'expression « se faire exploser la panse » n'a jamais été aussi vraie !

— Ça fait du bien hein, me souffle Cyriel alors que nous sommes assis dans un coin, nous délectant de ce presque calme temporaire.

— L'ambiance des grands magasins, c'est toujours quelque chose ! Tu travailles ici du coup ?

J'ose poser la question car le métier d'une personne en indique toujours beaucoup sur elle.

— Et non, désolé de te décevoir. Mais je travaille dans le coin ! A toi de chercher ! Sur ce, je me languis de notre prochain rendez-vous, darling. Amuse-toi bien avec mister balai haha !

Et le voilà parti.... Aussi vite qu'il est venu. L'air de rien, nous avons déambulé presque deux heures ! Il est temps de retourner au cabinet.

J'espère que mon second rendez-vous dans deux jours sera plus reposant.

Le Pari (omegaverse BxB - en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant