Chapitre 4

49 2 1
                                    


Lorsque mes pieds finissent par enfin regagner le sol du pont, mes jambes se détendirent peu à peu. Il m'a aidé à descendre de cette barrière et maintenant, il me guide jusqu'au siège passager de sa voiture, sa main toujours posé sur mon dos.

M'imposant à continuer ma route, ne pouvant plus faire marche arrière.
Je finis par m'engouffrer à l'intérieur du véhicule et Evan referme la portière, mettant également fin à ce contact soudain.

Je fusionne avec le cuir du dossier, je suis trempé et je colle. J'observe rapidement l'habitacle avant qu'il me rejoigne quelques instants plus tard sur le siège conducteur.

Je n'ose rien dire, le laissant allumer sa cigarette avec l'aide de son briquet qui était logé dans sa veste. Puis, une fois celle-ci allumé, il ne tarde pas à faire de même avec sa voiture.

J'ai l'impression d'être encore plus perdue, je ne sais pas à quoi il peut bien penser et je ne sais pas non plus ce que je devrais en penser.
Mon corps est gelé, je frissonne, mais je suis en vie. Et je compte bien y rester le plus longtemps que possible.

Quand il s'engage enfin sur la route, je me retrouve scotché sur mon siège.
Si ce n'était pas ma chute qui allait me tuer, c'est sens aucun doute par sa conduite. Mes ongles se plantent sur mes cuisses par reflet et mon regard se perd sur les voitures qu'il évite de justesse.

Pendant un instant, j'ai cru entendre un rire moqueur, mais je n'y prête pas attention, bien trop occupé à regarder la trajectoire de sa voiture.

- Tu...tu ne voudrais pas ralentir un peu ? Tu vas nous tuer à ce rythme !

Mon corps tremble à nouveau, mais cette fois-ci ce n'est pas à cause du froid, mais de la peur.

- Il faut qu'on arrive rapidement à destination, mais si tu préfères, je peux toujours te déposer sur le bord de la route et te laisser finir le trajet à pied. Répondit-il avec une grande froideur.

Moi qui pensais qu'il serait plus compréhensif après notre précédente interaction, visiblement, je me suis fait de faux espoirs. Les gens ne changent pas en un claquement de doigt Lydia, ce mec a toujours été un mur de glace, je ne vois pas pourquoi ça changerait.

- Sûrement pas..! Et puis pour aller où...? Je ne sais même pas où nous allons ! Osè-je m'exprimer après tant de confusion.

- Tu le découvriras bien assez taux, my Angel.

Il ne daigne même pas à m'adresser un regard et se contente d'appuyer sur l'accélérateur.

Qu'est-ce qu'il peut m'agacer... mais je ne peux rien y faire. Il ne m'a pas répondu à l'une des questions qui ne cesse de tournoyer dans ma tête. Mais comme il l'a si bien dit, je ne vais pas tarder à le savoir.

Sur le trajet, ses doigts pianotent sur son téléphone. Il passe également quelques coups de fil rapide. Quant à moi, je suis bien trop occupé à me concentrer sur quelle voiture causera notre perte.

Après quelques minutes, je toussote en inhalant la fumée de sa clope, qui envie mon espace de l'habitacle.
Je me contente de ne plus rien dire et je me reconcentre sur les paysages qui défile à toutes allures.

Il finit par échapper un soupir exaspéré et dans la minute qui suit, il ouvre sa fenêtre de moitié. Je ne comprends vraiment pas ses réactions, ses paroles sont différentes de ses actes.

Je soupire à mon tour en frictionnant mes bras, je sens que la route va être longue...

*  *  *

Bloody AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant