- Mia ? Tu t'intéresses aux enfants toi main...
- Réponds-moi ! Coupais-je brutalement ma sœur, la panique me faisant manquer de patience.
- Oula, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Me répondit sèchement ma sœur. Tu es mieux renseignée que moi sur le sujet non ? Ça dépend des enfants, mais en général, ils deviennent plus calmes et progressent plus vite pour atteindre, voir même, dépasser le niveau de leur parrain, mais tu le sais déj...
- Oui ! Explosais-je, en espérant être assez loin, afin de ne pas réveiller Maël. Je sais ce qui se passe en terme émotionnel et magique, mais physiquement ? Il n'y a pas un signe ? Une marque ? Je ne sais pas moi ! Un putain de changement pour dire hey les copains, je ne suis plus sur le marché ?!
- Tu vas me faire le plaisir de te calmer maintenant Mia ! C'est quoi ton problème ? Je ne t'ai jamais vu dans cet état. Dis-moi ce qu'il se passe ou je raccroche !
Ma sœur ne crie jamais, c'est une de ces femmes calmes et douces, qui inspire la sérénité. Pour qu'elle m'aboie dessus de la sorte, j'avais apparemment dépassé les limites, ou alors mes neveux l'avaient bien chauffée avant mon appel.
- Abby, couinais-je d'une voix pathétique. Il m'a mordu...
- Oh non ! Lâcha ma sœur. Qui ? Et comment ? Tu sais bien que tu ne peux pas ! Putain Mia ! Tu as traité mes enfants comme des pestiférés jusqu'à ce qu'ils choisissent leur parrain !
- C'est faux ! Je ne les ai jamais traités comme ça. Je ne pouvais pas prendre le risque...
- Tu ne pouvais pas avec eux, mais avec l'heureux élu, vraisemblablement si ! Hurla-t-elle presque dans le combiné, me perçant le tympan au passage.
Son cri fut le déclic dans ma petite tête d'égoïste. Je serrais plus fort mon téléphone en fermant les yeux.
- Depuis quand ? Demandais-je.
- Depuis quand quoi ? Répliqua-t-elle hargneuse. Depuis quand je t'en veux de te comporter comme une garce avec mes enfants ? Depuis qu'ils sont nés je crois !
Je me pinçais l'arête du nez en m'exhortant au calme. Elle pourrait toujours aller se gratter pour que je lui ramène ses macarons préférés cela dit !
- Depuis quand es-tu enceinte, sombre crétine ? Et ne fait pas celle qui ne sait pas. Tu es hargneuse, sans patience, et d'une méchanceté pire que Zihaa dans ses mauvais jours ! Tu sais que tu aurais dû m'appeler !
Le silence me répondit, j'entendais sa respiration hachée.
- Oh merde ! Merde, merde, merde, chuchota-t-elle comme une litanie. Tu...Je suis enceinte ! Merde ! Il faut que tu viennes...Que tu viennes tout de suite !
- Ne me dis pas que tu n'étais pas au courant quand même ?! Criais-je sans aucune retenue.
Je masquais ma bouche avec ma main, me traitant de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. Je jetais un œil dans le salon, mais Maël dormait toujours comme un loir. Soulagée, je retournais dans le vestibule, reprenant le téléphone sur mon oreille. Ma sœur m'insultait avec une grande application, merci à toi chamboulement hormonal, mais je n'avais pas le temps.
- J'arrive, prépare ce qu'il faut, je ne pourrais pas rester longtemps.
Je raccrochais sans lui laisser le temps de répondre. Je courus presque jusqu'à la chambre de mon patron, en maudissant la planète entière. Je frappais à la porte, n'obtenant pas de réponse, j'entrais doucement en appelant mon boss.
- Joshua...Monsieur Bennet. Réveillez-vous.
Il avait le sommeil lourd le bougre, mais je n'avais pas que ça à faire. Je le secouais jusqu'à ce qu'il ouvre un œil.
- L'heure des cachets ? Marmonna-t-il d'une voix pâteuse en tendant la main.
Si seulement ce n'était que ça, pensais-je en souriant de le voir si comateux au réveil.
- Je dois m'absenter, je suis désolée, mais c'est très urgent. Je reviens dès que j'en ai fini, une heure ou deux tout au plus. Lâchais-je sans préambule.
Ça eut le mérite de le réveiller tout à fait, il se releva sur son lit en me détaillant d'un air mauvais. Non Mia, on ne regarde pas le torse nu du gentil monsieur qui te fusille du regard, ce n'est pas professionnel. Tu n'as pas le temps, et en plus son corps ne t'intéresse pas du tout ! Bah tient comme si c'était facile ! Je tentais vaillamment de ne regarder que son visage. Et surtout de ne pas baver comme un bouledogue français, devant le tableau que j'avais devant moi.
- Et où comptez-vous aller dans cette tenue ? Je ne vous paie pas pour que vous alliez fricoter dès que l'envie vous prend !
J'en restais bouche bée, je n'avais pas pris le temps de remettre mon foulard, et il avait une vue imprenable sur la dentelle de mon soutient-gorgee. Cela étant dit, je lui aurais bien fait ravaler ses accusations à cet abruti !
- Allez-vous occuper de Maël, je n'ai pas de compte à vous rendre. J'ai droit à deux heures de pause le midi, je les prends. Si vous n'êtes pas content, virez-moi ! Lui crachais-je au visage, avant de sortir en trombe de sa chambre.
Je m'arrêtais devant Maël, qui dormait encore à poings fermés. Je passais ma main sur ses cheveux blonds si doux. Nous étions liés, je le ressentais dans chaque fibre de mon être. À mon contact, il soupira d'aise dans son sommeil. J'enlevais ma main et me plaçais devant mon patron qui m'avait suivi, en affichant un air goguenard.
- Je suppose que Maël n'avait jamais mordu personne, c'est chose faite. Dis-je en levant mon bras, pour qu'il voit la trace des petites dents sur mon poignet. Vous savez ce que ça signifie, nous en reparlerons quand je reviendrai. On a beaucoup de choses à se dire Joshua.
J'avais lâché ma bombe avec mon sourire de garce, et en insistant sur son prénom pour bien le faire fulminer.
- Comment...
La fin de sa phrase fut happée dans les ombres, tandis que je me glissais dans le portail que je venais d'ouvrir pour me rendre jusqu'à ma sœur. J'étais si heureuse de pouvoir enfin utiliser la magie ! Maël m'ayant mordu, je n'avais plus à me cacher. Ma joie fut cependant de courte durée, car entre un Joshua Bennet enragé, et une Abby shootée aux hormones, je ne savais pas ce qu'il y avait de pire...
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Nihil Tome 1 { Terminé }
FantasyUne petite mission de reconnaissance. Aucun droit d'utiliser la magie, une motivation frôlant le zéro absolu, mais surtout aucun moyen de me défiler. Le but était pourtant d'une simplicité enfantine. Suivre deux nouveaux venus dans notre ville, défi...