Onirique

8. Amène

   Qui est agréable, qui charme par sa douceur

Lucas, debout depuis bien longtemps, était allé s'enfermer dans la pièce entre sa chambre et celle de Locklear. Travaillant sur des poisons plus au moins puissant, il broyait des fleurs à l'apparence belle et d'une odeur divine, mais finalement aussi nocif qu'un venin mortel. La chambre n'ayant pas de fenêtre, il ne comptait pas le temps passé dedans.

Sur le bureau devant lui, des livres écrits à la main, ouvertes à plusieurs pages, étaient allongés, montrant des recettes de toxine mortelle.

Il prit son mortier, rajouta quelques pétales d'une belle fleur violette aux taches jaune et jeta la tige dans une poubelle tressée finement en osier. Les pétales lui paraissaient resplendissants, les couleurs vives lui donnait une certaine beauté qu'il aimait particulièrement.

Ensuite, il ajouta quelques gouttes d'eau de source pure de la canopée de leur forêt, et finit par une pincée de poudre d'os. En touchant la matière farineuse de la poudre, le dégoût était légèrement visible sur son visage, mais il n'abandonna pas pour autant.

Enfin, le druide écrasa le mélange avec le pilon, une petite fumée s'éleva dans les airs et la joie apparue sur le visage de Lucas. Il avait enfin réussi à créer ce poison. Il transféra le mélange dans une petite fiole avant de la déposer sur l'étagère énorme en bois de chêne derrière lui, elle était déjà remplie par des dizaines d'autres fioles de différentes couleurs et formes.

Lucas se dirigea vers le salon, ou son ami archer l'attendait patiemment, lisant un écrit sur son rôle.

– Je ne savais pas que tu étais devenu studieux dans ce jeu... Chuchota le plus petit, faisant sursauter Baptiste.

Il ne répondit pas à cette provocation, étant trop loin dans son esprit pour se concentrer autre part. Leur chemin ne fut pas long, animé par des discussions joyeuses. Arrivée au terrain d'entraînement, ils pouvaient commencer.

Locklear invoqua son arc ainsi que son carquois les tendant au plus jeune, qui l'est pris, heureux. Le druide mit quelques secondes à fixer l'arc, un léger sourire de gratitude sur ses lèvres.

Maladroitement, Lucas tendit la corde de l'arc avant d'entendre un rire de son ami. Lui lançant un regard mortel, il se reprit bien vite.

– N'écarte pas trop tes pieds et... Il se coupa, avant de s'approcher pour se mettre contre le dos de Lucas. – Ça sera plus simple.

Ajustant ses mains et ses poignets, il posa sa tête sur l'épaule de son cadet, essayant de viser approximativement le centre de la cible. Les contacts physiques étaient empreints de respect et de camaraderie, renforçant leur lien étrange.

– Essaye.

Le druide encocha la flèche, qui dévia légèrement et vint se planter dans le cerceau étant le plus éloigné du point central. Le plus jeune expira bruyamment, mais ne pipa mot, ne voulant pas abandonner. Au lieu de ça, il prit une nouvelle flèche et recommença l'exercice autant de fois qu'il le fallait, jusqu'à ce que la flèche arrive sur le point rouge du milieu, et que le soleil laisse progressivement place à sa jumelle nocturne, la lune.

Locklear était resté à ses côtés une bonne partie de la journée, lui donnant des conseils et l'encourageant. .

Leur séance d'entraînement étant terminée, et la nuit pointant le bout de son nez, ils décidèrent de rentrer. Parlant et s'interrogeant sur l'avancement de la quête de leurs amis.