Onirique

2. Saudade

Saudade : Sentiment mélancolique mêlé de rêverie et d'un désir de bonheur imprécis.

Vendredi 23 octobre, 10:12

L'eurasien était rentré depuis bien longtemps déjà, il s'était allongé sur son lit préférant ne pas penser aux prochains jours, Locklear savait que cela ne serait pas une partie de plaisir comme cela a été au zevent 2019, aucun drama juste du fun du début jusqu'à la fin, de plus son insociabilité ne l'aidait pas, heureusement que Gotaga sera présent pour rattraper un peu le coup.

Il aurait pu divagué comme ça pendant des heures mais, un bruit sourd vient s'abattre sur sa porte le faisant ainsi sursauter, un mélange de peur et d'anxiété se créa instantanément dans ses veines, son cœur s'emballa dans la foulée. L'adrénaline déferla dans sa tête, à la fois il se sentait extrêmement fort, s'il se serait retrouvé devant un troupeau d'hommes, nul doute que Locklear les aurait massacré un à un et de l'autre il aurait voulu se faire tout petit pour disparaître de la pièce puis de la Terre, ses souvenirs seraient alors uniquement un amer souvenir de son existence.

-Lock, je sais que t'es là ! Retentis une voix de l'autre côté de la porte en bois.

Il hésita longtemps, assis sur le lit fixant la porte blanche.

-Mec t'est vraiment têtu, je sais que t'es là, je t'ai entendu et vu, rentrer, ouvrir, on veut juste te parler.

Prudemment, il se leva, la boule au ventre, mais il continua d'avancer jusqu'à la porte. Mais juste avant d'enclencher la serrer, il prit une grande inspiration le calmant et le rééquilibrant partiellement.

Comme prévu c'était Corentin, il était tout souriant pour une fois, mais à la vue de l'eurasien, il perdit presque instantanément sa mine heureuse, Gotaga poussa la porte pour entrée dans la chambre d'hôtel, et juste derrière, Arif qu'il n'avait pas vu, entra dans le saluant calmement, trop calmement, ce n'était pas le Doigby qu'il connaissait.

Corentin avança dans la chambre incertaine lui-même de ses mouvements. Néanmoins, il a essayé de maintenir la conversation, pour ne pas tomber dans un blanc.

T'es bien arrivé ? Je t'avais envoyé un message, mais ton portable s'est peut-être éteint. Bref, j'espère que tu n'as pas mangé, parce que pour fêter nos retrouvailles, on a décidé de cuisiner et après, on ira chez Lucas pour tester les NVG, tu sais l'oculus amélioré la.. Il débita sans s 'arrêter.

Lorsque Locklear entendit la deuxième phrase parlant d'un message non lu, il sentit l'effet de l'épée de Damoclès.

Voir ces messages le blâmant presque de ne pas répondre était horrible, mais le sens de vive voix était encore pire, bien évidemment, ce n'était pas l'intention de Gotaga, mais, telle était l'interprétation trop à cœur de notre pauvre banderole. Locklear claqua des dents une fois et se réessaisit, il y avait pire dans le monde et il n'avait pas à étaler sa peine.

- Oui, j'ai vu ça, c'est impressionnant l'avancée technologique en France, en ce moment. Il bafouilla maladroitement. Même un aveugle remarquerait à quel point, il était croustillant.

La tension dans la pièce était colossale, cette sensation lui rappelait, ces moments juste avant les orages, où l'air devient lourd et la chaleur devient dégoûtante.

Doigby, se tenant dans un coin derrière Locklear, regarde le sol, encore plus croustillant que l'Eurasien.

Il prit une grande respiration, et commença un monologue propre à lui.

-Écoute Baptiste, je suis désolé de ne pas avoir été autant présent que Corentin ou Lucas, mais je pensais que tu voulais pas recevoir mes messages car.. Je sais pas moi-même, je pensais ne pas avoir une place aussi importante que les deux autres, ou tout simplement que tu voulais t'éloigner des réseaux, enfaîte, je n'ai pas vraiment d'explication potable, mais je suis vraiment désolé. Ces derniers mois, on aussi était très compliqué pour moi niveau investissement et responsabilité, c'est n'est pas vraiment pour me sortir d'affaire que je dis ça, mais tu comptes vraiment pour moi en tant qu'ami, et je suis vraiment désolé de ne pas avoir été à la hauteur de cette amitié à ce moment-là.