Hunter - Sons of Hell, Tome 2 (Sous contrat chez SK édition et non corrigé)

Chapitre 1 : Hunter

Reaper, le regard injecté de colère, balance son poing sur le bureau en bois, proférant des insultes sur ce putain d'avocat de merde. Ce connard essaie de nous enculer, j'en suis certain, et je sais que je ne suis pas le seul à le penser. Deux de nos frères risquent de prendre cinq ans derrière les barreaux, minimum, si l'on écoute ce crétin.

Son regard, chargé d'une putain de rage contenue, scrute chacun d'entre nous, balayant ces tronches crispées autour de la table. Eagle, notre sergent d'armes, et moi, on échange un regard plein de détermination, hochant la tête comme des putains de durs pour montrer qu'on est sur la même longueur d'onde.

Le Président des Sons of Hell se lève abruptement de sa chaise, sa putain de grande silhouette se détachant dans l'atmosphère tendue de la pièce. D'un geste plein de nervosités, il commence à faire les cent pas en rond, ses pas résonnants sur le sol comme ceux d'un putain de fauve en cage, son cerveau en ébullition, cherchant une putain d'issue dans ce bordel d'incertitudes.

Reaper arpente la pièce, son agitation palpable comme celle d'un lion en cage. Je me demande sérieusement pourquoi ce putain d'avocat veut nous mettre des bâtons dans les roues. Au bout de plusieurs secondes, voire de minutes, je n'ai pas de réponse. En plus, je me rends compte qu'à ce stade, je m'en fous.

Je cogite sévère pour trouver qui pourrait remplacer ce mec et défendre nos gars en taule. Il n'y a pas beaucoup d'avocats qui valent le coup dans notre coin, et encore moins sur qui on peut vraiment compter. C'est un sacré casse-tête, mais on va trouver une solution, même si ça veut dire explorer tous les coins et recoins pour dénicher le bon gars. On ne laissera pas nos frères en rade, ça, c'est sûr.

Je vois bien les mains de Reaper se serrer puis se relâcher, comme s'il cherchait un truc vivant à cogner pour évacuer sa colère. Je le connais comme ma poche. Cette flamme dans ses yeux, ce n'est pas seulement de la rage, c'est une urgence, une pulsion qui lui vient des tripes. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ils pensent qu'il a uniquement un sacré caractère, mais il y a plus que ça. Il ne veut pas juste se défouler, il souhaite défendre sa famille, nos gars. Surtout ceux qui risquent de finir en prison.

À chaque frisson qui le traverse, à chaque soupir qu'il retient, on dirait qu'il se bat contre lui-même, contre l'envie de tout péter. Au fond, je sais qu'il est là pour eux, pour nous. C'est son devoir, sa responsabilité, et il prend ça vachement à cœur. C'est ça, être un vrai frère dans cette famille de bikers.

― Une idée pour un autre avocat ?, lancé-je, cherchant une solution dans ce foutoir.

― Il y a ce nouveau cabinet qui vient d'ouvrir ses portes. On dit que le gars qui le gère est vraiment doué au tribunal. Il gagne presque toujours. Peut-être qu'on devrait le contacter, propose Reaper, un peu plus posé après avoir évacué une partie de sa frustration.

― Depuis quand est-ce qu'on accorde du crédit aux rumeurs ? Je réplique, sceptique, mais l'idée de Reaper semble mériter qu'on s'y attarde.

Il me lance un regard furieux. Je lève les paumes en signe de reddition, pour calmer le jeu. On échange un sourire complice, un de ces sourires qu'on se balance depuis que nous sommes gosses. Heureusement que je le connais par cœur, sinon je serai en train de flipper comme jamais. Je passe machinalement ma main sur ma tête rasée, puis je lui fais un petit signe pour lui dire de continuer.

― Ouais, les rumeurs, des fois, y'a du vrai là-dedans. On devrait y jeter un coup d'œil. On a besoin d'un avocat rapidement. Qui sait, on pourrait tomber sur un pro. Sinon, on ira à San Antonio. On peut pas se permettre de perdre du temps. C'est dur de voir ces deux chaises vides, ça fout un coup au moral.