Hunter - Sons of Hell, Tome 2 (Sous contrat chez SK édition et non corrigé)

Chapitre 2 : Tahya

Je franchis la lourde porte métallique qui sépare le monde extérieur de l'enceinte grise et morne de la prison. L'atmosphère est chargée d'une tension palpable, comme si chaque bruit résonnait avec une intensité particulière dans cet endroit où les destins se croisent et se nouent. Mes pas résonnent sur le sol bétonné, rythmant ma progression vers la salle de rencontre réservée aux avocats et à leurs clients.

Lorsque j'entre, ma présence est immédiatement remarquée. Mon allure altière et ma démarche déterminée laissent peu de place à l'incertitude. Les yeux se lèvent, certains emplis de respect et d'autres d'envie. Je suis consciente de l'impact que j'ai sur mon entourage et je m'en délecte, même si j'aimerais faire ravaler certains commentaires graveleux à mon sujet.

Ma tenue impeccable, mon visage impassible et mes gestes mesurés dégagent une aura de confiance inébranlable. Je m'assois à la table réservée aux avocats, mon regard scrutant chaque détail de la pièce, de la peinture délavée aux portes blindées qui se font face. Je suis là pour une raison bien précise et compte bien faire mon travail à la perfection.

Mes clients entrent, accompagnés des gardiens. Leurs visages, marqués par la vie derrière les barreaux, reflètent une multitude d'émotions : peur, espoir, désespoir. Je les observe avec une acuité qui ne laisse rien au hasard. Leur histoire, leurs ennuis, leurs espérances, tout cela fait partie intégrante de mon boulot, et je suis prête à les défendre avec toute la force de mes convictions.

J'ordonne que les deux prisonniers soient libérés et sais que ça ne plaît pas, mais ce n'est pas mon problème. Après un dernier regard à faire trembler le plus fort des hommes, les surveillants s'en vont, nous laissant, Hunter et moi, avec les bikers.

Je parle d'une voix calme, mais ferme, mes paroles résonnant dans la pièce comme autant de décrets incontestables. Je suis ici pour offrir mon aide, mon expertise, mais surtout ma détermination à faire triompher la justice, peu importe les obstacles qui se dressent sur notre chemin.

— Bonjour, messieurs, je m'appelle Tahya Duvalier. Je suis votre avocate, pas celle du club, c'est clair ? Si vous voulez que cet homme parte, il n'y a pas de souci.

J'espère vraiment qu'ils comprennent où je veux en venir, cependant je suis réaliste. Ces types sont solidaires, je ne m'attends pas à ce qu'ils acceptent mon offre. Ils refusent tous ensemble, comme je m'y attendais. Je soupire intérieurement, mais je reste professionnelle, malgré la présence de Hunter. Son sourire arrogant m'irrite, comme d'habitude. Je lui file un coup de talon discret dans le tibia pour le faire reculer, satisfaite de sa grimace de douleur.

C'est ma petite victoire personnelle, même si je suis imperturbable à l'extérieur. D'un geste assuré, je retire le dossier de ma mallette et le dépose sur la table, face à eux. Les pages soigneusement organisées révèlent une mine d'informations essentielles à notre discussion. Je sors également un bloc-notes et un crayon que je dispose méthodiquement à côté des documents, pour prendre des notes au fil de l'entretien. Mon regard se lève, rencontrant le leur avec détermination. Je suis prête à entamer cette conversation cruciale. Ma voix est calme, mais porte l'assurance de quelqu'un qui sait où elle va.

— Bon, on va commencer par mettre les choses à plat.

— Je suis là pour vous aider, pas pour vous juger. Je ne vais pas vous balancer, peu importe ce que vous avez fait. Par contre, je vous demande d'être francs. Si je vous chope en train de mentir, c'est fini. Vous aurez un avocat beaucoup moins compétent, vous comprenez ?

Je leur adresse ces mots avec calme, souhaitant établir clairement les bases dès le début. Leurs regards convergent instinctivement vers Hunter, comme pour chercher son aval tacite. Dans mon esprit, une alarme retentit : j'ai commis une erreur en le laissant entrer. Sa simple présence risque de biaiser leurs décisions, et je maudis cette fichue attraction qui persiste entre nous.