Chapitre 3 : Hunter

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Je suis dans le bureau de Reaper, tranquille, pour une réunion entre potes. C'est la pièce dans laquelle Reaper se détend et où l'on tient des discussions plus calmes que dans le bar. Au milieu trône son bureau en bois, avec son vieux fauteuil en cuir noir. Devant, il y a deux chaises pour les frères qui viennent débattre. Derrière lui se trouvent trois gros meubles classeurs bourrés de papiers qu'on préfère ne pas trop fouiller. À gauche, deux bibliothèques remplies de bouquins, qui ne sont pas là pour faire genre. Reaper est un grand lecteur, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Contre le mur en face, il y a un vieux canapé en tissu confortable, où l'on s'affale pour discuter des affaires des Sons of Hell. Pour finir, à droite, il y a le radiateur, l'unique truc qui réchauffe la pièce.

On doit causer de plein de sujets avant de les balancer au reste du club. On n'aime pas ramener des emmerdes sans avoir au moins une solution en tête. Alors, on aborde un problème sérieux qui peut vite dégénérer : les Italiens. Nos gars disent qu'ils sont de retour, et ça nous fout les boules. Heureusement, j'ai eu la confirmation qu'ils ne vont pas nous faire chier pour le moment. C'est un soulagement, mais on commence déjà à planifier comment gérer ça si ça tourne mal. On essaie de négocier avec eux, même si ça nous emmerde grave. C'est le plan le plus sensé pour éviter que ça parte en couille. Reaper et moi, on est d'accord là-dessus. Si l'on peut empêcher une guerre, ce sera cool. On doit se préparer au pire, dans tous les cas.

Mon pote me fixe droit dans les yeux, et je fais de même. C'est comme si nous communiquions à travers nos regards, sans qu'on ait besoin de prononcer un mot. Cette connexion entre nous, c'est quelque chose d'unique, comme si nos esprits étaient en harmonie. On fait le bilan ensemble, passant en revue tous les scénarios possibles. Si ça dégénère, on sait que les Monsters Soldiers ne vont pas hésiter à sauter sur l'occasion. La trêve actuelle est fragile, ça ne tient qu'à un fil. Eux, ils attendent juste le bon moment pour attaquer, pour reprendre le contrôle de notre territoire et nous faire plier. On ne peut pas oublier ce qui s'est passé il y a un an et demi. C'est encore frais dans nos mémoires, comme une menace constante qui plane au-dessus de nos têtes.

On ne peut pas se permettre que ça recommence, et on le sait. Si ça pète, ça va faire mal, et l'on ne le veut vraiment pas. Sa famille risque de se retrouver dans la merde, et ça, c'est hors de question. Donc ouais, on va devoir ramener tous ces problèmes au chapitre mère et voter pour ou contre une putain de guerre. C'est énervant de ne pas pouvoir régler ça en interne. Je vois bien que ça fait chier mon pote aussi.

Dans cette situation, chaque détail compte. On doit anticiper chaque possibilité, chaque répercussion sur nos familles, sur notre territoire. On sait que si ça part en vrille, ça ne va pas être joli à voir. Les conséquences pourraient être désastreuses. Alors, on doit agir avec prudence, peser le pour et le contre. Bordel, ça nous fout en rogne de devoir impliquer le chapitre mère dans nos affaires. On est censé régler nos problèmes entre nous, dans notre propre cercle. Sauf que là, c'est plus gros que nous et ça nous dépasse. C'est frustrant, ouais, mais on n'a pas le choix. C'est ça, être dans un MC.

Après quelques minutes de silence qui semblent durer une éternité, je décide de changer de sujet. Malheureusement, pas pour aborder des thèmes plus légers. On parle de nos potes derrière les barreaux et de cette avocate qui occupe toujours mes pensées. Putain, cette meuf, elle a un truc, c'est indéniable. Son image, son aura, je n'arrive pas à m'en défaire. C'est une sorcière qui m'a ensorcelé avec le sexe. Je secoue la tête pour chasser cette nana de mon esprit.

Je me concentre sur le MC et sais que finalement, on ne peut rien faire à part attendre et ça me fout en rogne. Ce n'est pas mon style de rester là à ne rien faire, mais pas le choix. Du coup, on parle d'un autre sujet : la boîte de sécurité. C'est un peu mon bébé. Le club l'a montée il y a six mois, et même si je suis le boss, je n'aime pas trop ça. Gérer les missions, ouais, c'est mon truc, mais les putains de paperasses, c'est la galère. Les contrats, les rapports, toute cette bureaucratie me donnent envie de hurler. Heureusement qu'on s'y met à deux avec mon frère, sinon je péterais un câble. On finit toujours par s'en sortir, comme des chefs. C'est ce qui compte, au final.

Hunter - Sons of Hell, Tome 2 (Sous contrat chez SK édition et non corrigé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant