Les ombres du passé

Chapitre 2

Les embouteillages me ralentissent, j'active donc les gyrophares.
Sur ma moto, l'air me guide, pendant que rapidement les voitures s'écartent.
En moins de temps qu'il faut pour dire marsupilami à des dents de scies, je suis là.

Je vois l'agent Asher, loin devant, l'équipe d'intervention habituelle, et notre supérieur, Hannah Moore.

Frêle, dans la trentaine et avec un air de bimbo, car elle s'est refait et les fesses et les seins, elle ressemble plus à une patronne de bar qu'à un supérieur d'une unité d'élite jeune comme la nôtre.
Mais son don de déduction, sa perspicacité et son courage lui a value de monter rapidement les échelons.
Je n'ai pas le temps de m'approcher d'elle.

- Ah Alex, vous voilà.
- Oui Thomas. De quoi s'agit-il ?

Thomas, le petit nouveau, est le cliché même du flic apeuré qui se demande pourquoi il est là. Toujours tremblant, et pas sûr de lui.

- Nous poursuivons ce type et...
- C'est qui « ce type » ?
- Aucune idée, il avait arraché le sac de deux jeunes filles, et nous le poursuivons, jusqu'à ce qu'il rentre ici, dans cette maison-là, dit-il en pointant du doigt la maison en face de moi, et qu'il sorte par l'arrière avec un sac à dos et un ordinateur.
- Je vois. Mais c'est un souci qui ne nécessitait pas la présence de l'équipe complète Thomas. Pourquoi nous as-tu tous mobiliser ?
- Vous devriez vous adresser à L'agent Asher...
- Ok !

Je m'éloigne de lui, et soulève la banderole jaune, je montre ma plaque, et je me dirige vers Asher qui apparemment m'a, lui aussi, remarqué.

- Alex ! Enfin !
- Les embouteillages, je te jure ! J'ai même été obligé d'allumer les gyrophares ! Alors qu'a-t-on ?
- Suis-moi.

À l'intérieur de la maison, pêle-mêle, sont entassés des vêtements, des cadres, des cahiers. Dans un premier temps, la maison ressemble à un endroit qu'on voulait quitter dans la précipitation. Je m'accroche à mon arme.

Asher secoue la tête, comme pour me dire que le périmètre est sécurisé.

- Nous avons déjà fait le tour, et il n'y a personne, enfin si.
- Comment ça ?
- Derrière le meuble du fond, regarde.

Je m'avance avec précaution, et je vois le corps d'une jeune dame. Morte, 1,69 m peut-être, blonde, trace de strangulation, lèvres bleues, ongle arraché.

- Qui c'est ?
- Pour l'instant, nous croyons qu'elle s'appelle Maëlys. Ni carte d'identité, ni passeport. Sauf un seul message dans son téléphone.
- Que disait-il ?
- Surtout de qui il venait Alex. C'était écrit : Brown Miller.