Chapitre 7

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L'atmosphère de la pièce me rappelle pourquoi je n'aime pas parler de mes histoires de famille.
Je n'aime pas cet effet de pitié qui vient quand je parle de tout ça.

Je reste néanmoins concentrée, et je continue de réfléchir.

- Il faut qu'on y aille.
- Aller où ? Dit Asher apparemment désemparé.
- Interroger le gang.
— Il fait tard !
— Et alors ?
- Attendons demain !
- Asher. Le temps nous manque. Le rdv est dans trois jours !!
- Vrai. Et le lieu, c'est
- Les catacombes de paris ! Nous sommes à l'autre bout, nous sommes à Manhattan. Donc tard ou pas, j'y vais.

Je tourne les talons, convaincus qu'il me suivra.
Il n'a pas le choix.

- Au revoir les bébés ! Murmure Kevin qui est resté sans dire un mot depuis et qui doit bien se sentir inutile.

Je range ma moto, et nous prenons la voiture de police conduit par Asher.

Le gang est une petite association de quartier.
C'est là que mon frère prenait la drogue avant de faire une overdose. Je le connais, car un jour, je l'ai suivi, j'ai été copieusement boxé par une fille plus âgée alors que j'essayais de pénétrer sans me faire remarquer par la porte de derrière.

Les ruelles dégagées, mais l'endroit relativement loin, nous arrivons au bout d'une heure et demie sur un ancien terrain de basket abandonné.

- Tu es sûr que c'est là ?  S'inquiète Asher en se garant.
- Oui, de mes souvenirs. Qu'est-ce sur le téléphone nous à montrer en plus ? Ça peut servir ce soir.
- Rien ! Juste le message. C'était un téléphone prépayé. On a pas pu en tirer grande chose !
- Je vois. Bon. C'est le moment !
- OK. Tu passes derrière et moi devant !
- Pas besoin. Attends-moi ici.
- Pas question.
- Asher. Tu es ../
- Quoi ?
- Blanc ! Ils ne nous diront pas un mot. Je vais avec mon oreillette. Au moindre souci, tu pourras intervenir.

Je descends de la voiture et me dirige vers le centre du terrain. Où il y a le seul lampadaire, qui fait également office de signal et d'alerte.

Je range mon arme à peine,

D'une voix roque, à l'arrière de ma tête, j'entends :

- Oh qu'est-ce que tu fous là toi ?
- Je voudrais vous parler.
- On ne parle pas aux flics nous ! On a rien fait, dégage de là.
— C'est urgent !
- J'ai dit dégage, déclare le gros baraqué noir qui sort sa tête de l'ombre. On a rien à te dire ! Tu veux qu'on parle français ou quoi ?
- Il s'agit de Maëlys...

Il recule d'un pas.

- Ce nom ne me dit rien.

Je reste de marbre.

Un autre type, un peu plus mince, blond, environ 17 ans, se rapproche de moi tout doucement.

- Qu'est-ce qui est arrivé à ma sœur ? Où est Maëlys ?

Les ombres du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant