Chapitre 5

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-Pour voler il faudrait avoir des ailes, lance John d'un air suspicieux. Je secouai ma tête et jetai un coup d'œil vers Michael:
-Première chose! Il faut avoir de belles pensées!
Michael, les yeux brillants, monta sur son lit et commença à sauter en scandant:
- Gâteau! Tarte de maman! Biscuit sucré!
Et il sauta. Au même moment, j'attrapai Clochette et la secouai sur le petit garçon...et au lieu de s'écraser parmi ses jouets, il resta dans les airs et s'aplatit sur le mur, riant à gorge déployé.
Les yeux de John s'ouvrirent d'excitement et il passa devant moi comme pour ne pas me donner raison, la tête haute. Je me retint de justesse pour ne pas éclater de rire et j'esquissai un petit sourire. Il commença à sauter:
- Pirates! Chevaliers! Indiens!
Il s'élança vers l'avant et je le saupoudrait de poussière de fée. Il alla rejoindre son frère et ils sortirent par la fenêtre dans le ciel nocturne de Londres. Wendy courut vers le rebord et les regarda s'éloigner.
Je me penchai doucement sur son épaule:
-Toi aussi tu peux t'envoler avec nous au Pays Imaginaire. Ne jamais grandir, jamais vieillir. Rester jeune et garder notre coeur d'enfant. Tu pourras devenir notre mère et je serai le père. Heureux pour le reste de nos jours, pour l'éternité.
Elle se tourna vers moi et je lui soufflai de la poussière du creux de ma main jusqu'à son visage. Elle me regarda dans les yeux et sourit. Elle ne remarqua même pas qu'elle lévitait un peu et je lui fis signe des yeux de regarder vers le bas. La surprise que je lut sur son visage valait tout l'or du monde. Je me pliais en deux de rire. Je me calmai enfin et je lui tendit ma main:
-Prête?
Elle prit ma main dans la sienne et me sourit.

Peter Pan, À JamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant