Chapitre 3 :Mère Nature nous priva d'ailes

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La bête me fixait de ses yeux perçants, plus elle s'approchait plus j'arrivais à la distinguer.
La partie assez imposante qui dessinait l'avant de son corps semblait de nature féline, mais ses proportions physiques n'étaient en rien ordinaires. Ses pâtes avant avaient une musculature si démesurée qu'il lui suffirait d'utiliser ce qui nous sert de main en tant qu'homme pour broyer un crâne humain. En l'attaquant de front, il est clair que je n'avais aucune chance de rivaliser. Tout comme le ferait un lion ou bien un simple chat, la bête commença à balancer ses omoplates
à droite à gauche, s'apprêtant à me sauter à la gorge à tout instant. J'entendais des frottements de sol nerveux, je distinguais deux pattes non pas de félin mais bel et bien de taureau à l'arrière de la bête. Cela me fit également réaliser que dans ma panique, je n'avais pas fait attention aux longues et puissantes cornes qui ornaient sa tête et descendaient jusqu'en bas de son dos. Même si j'avais très peu de chance d'y parvenir, je m'apprêtais à esquiver l'offensive que me réservait la bête, quand soudain... La bête émit un cri de douleur et me tourna le dos pour
regarder en arrière. Le chasseur arrivant par l'entrée de l'impasse circulaire, venait de loger l'une de ses flèches dans la patte arrière droite bovine de la bête.

-Je partage pas mes proies, désolé salle bête, mais c'est comme ça.

La bête se mit à tenir tête au chasseur, alors même qu'il ressortit ces couteaux de chasse.

-Tu es complètement inconscient de le provoquer au corps à corps, tu ne feras jamais le poids!

-Eh, de nous deux c'est toi le plus inconscient. Non mais qu'est-ce qui t'a pris de venir directement dans sa tanière ? Pourtant ce n'est pas les indices qui manquaient.
Dit-il en tapant dans un crâne à moitié décomposé.

-Quand bien même, ton idée de combat rapproché, c'est du suicide!

-Qui a parlé de combat rapproché ? Tu sais, j'apprends plutôt vite de mes erreurs...

Il lança soudainement l'un de ses couteaux vers la gauche et légèrement en diagonale avant de foncer sur la bête son deuxième couteau à la main. La bête l'attendait, on aurait pu penser qu'il se jettait simplement dans la gueule du loup, mais c'est sur cette action qu'elle perdit son avantage.

-J'ai compris... murmurai-je.

Je vis le couteau lancé arriver sur la paroi de l'impasse circulaire composée de miroirs. Comme prévu, il fit demi-tour à toute vitesse sur la bête et atteignit
sa cible. C'est alors que la queue de la bête se mit à remuer violamment et je vis des yeux verts s'ouvrir à son extrémité. Cela ressemblait à s'y méprendre à une tête de serpent, bien que cela avait plutôt l'air de tendre vers le dragon. La tête reptilienne agrippa de ses crocs le couteau de chasse avant de l'extraire et de le jeter au sol plus loin, elle fit pareille pour la flèche. Le chasseur brandit son deuxième couteau puis le jeta cette fois vers la droite, mais la bête ayant compris le subterfuge recula d'un pas, ainsi le couteau ne se planta pas dans la partie bovine inférieure de son corps, mais dans la partie féline, bien plus robuste. Ainsi la bête pût mieux encaisser les dégâts. Le chasseur qui croyait réussir s'apprêtait à essayer
de crever un œil à la bête avec l'une de ses flèches. Hélas pour lui, elle fut la plus rapide, fit volte-face et asséna un puissant coup de sabot dans son brusque demi-tour, au niveau du thorax du chasseur. Un bruit sourd se fit entendre, probablement les os du chasseur qui venaient de craquer. Il fut projeté au sol vers la paroi de la grotte, après quelques tonneaux il perdit sa cape noire encapuchonné, lui et moi comprenions sur le moment qu'il ne devait sans doute sa survie qu'à la cuirasse de cuivre qu'il portait par dessous. À présent le chasseur se trouvait à quatre pattes et avait énormément de mal à retrouver son souffle. Une idée m'éffleura l'esprit, mais c'était risqué. Si jamais mon hypothèse s'avérait être fausse, je mettrais nos vies en danger. Le chasseur essaya de récupérer le couteau que la bête s'était extraite, elle s'avançait vers lui d'un air agacée, elle semblait vouloir en finir.
C'est alors que je tenta ma chance, je sortis de mon sac un quartz, je le tenai fermement dans le creux de ma main, puis je me concentrai. Petit à petit, dans
l'impasse circulaire de la grotte, il faisait un peu plus sombre.

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⏰ Dernière mise à jour : May 20 ⏰

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