Chapitre 5 : Une nuit difficile

63 4 12
                                    

Sous le choc de la nouvelle que son ami venait de lui annoncer, le souffle de Heiji était coupé, il ne pouvait pas parler, c'était comme s'il avait reçu une balle en pleine poitrine.

« Hattori écoute, il faut garder la tête froide. » ajouta Conan en comprenant la raison pour laquelle le détective lycéen n'avait pas réagi depuis l'annonce. « Hattori ? » dit-il à nouveau constatant que ce dernier était toujours silencieux.

Entendant le son de la voix du garçon à lunettes, comme si elle venait de loin, l'adolescent à la peau mate se ressaisit peu à peu.

« Ex-Excuse-moi Kudô... » il déglutit avant de continuer. La panique pouvait se lire sur son visage. « Qu-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J-Je comprends pas...Où est Kazuha ? Et pourquoi Neechan... »

« Du calme. Je n'ai pas beaucoup d'éléments pour le moment. Les filles sont sorties pour aller chercher quelque chose, alors qu'on regardait la représentation et...elles ne sont pas revenues... » Heiji entendit le détective rétréci soupirer. « Ecoute l'ambulance qui doit amener Ran est sur le point de partir, je vais monter avec elle. Quant à toi, préviens les parents de Kazuha-chan et dès que vous pouvez, rendez-vous à l'hôpital de Beika. Je t'expliquerai tout là-bas, pour le moment je ne peux pas laisser Ran seule... » Malgré son ton calme, Hattori pouvait bien imaginer que son meilleur ami était inquiet pour sa petite-amie blessée.

« Mais Kudô... » Bien qu'il comprenait, la position délicate dans laquelle se trouvait Conan, il tenait vraiment à savoir ce qui était arrivé à Kazuha.

« Tiens-moi au courant quand tu arrives à Tokyo. » A ces mots le garçon aux yeux bleu raccrocha, probablement parce qu'il était pressé de rejoindre la karatéka.

« Oy Kudô ! » s'exclama-t-il avant de comprendre que son correspondant avait déjà raccroché. « Bon sang ! Pourquoi j'ai pas plus réfléchi avant de la laisser seule à Tokyo ? J'étais si préoccupé de la savoir mal à cause de cette foutue histoire d'amnésie, que j'ai pas vraiment pesé le pour et le contre avant de la laisser... » regretta-t-il alors qu'il sautait de son lit, attrapa son sac qu'il n'avait pas encore défait, prit ses clés de motos qui se trouvaient sur son bureau et se dirigea d'un pas rapide vers le salon.

Il descendit les escaliers précipitamment, bien que la maison des Hattori était grande, Shizuka avait entendu du salon, la porte de la chambre de son fils qui s'ouvrait brusquement. La femme qui était jusqu'à présent assise sur un fauteuil, en train de raccommoder un kimono, se leva en voyant l'adolescent apparaitre dans la pièce. Mais elle fut surprise en constatant qu'il ne semblait même pas l'avoir remarqué, alors qu'il se dirigeait vers la porte principale. Il comptait visiblement sortir, vu qu'il s'était assis pour y mettre ses baskets qui se trouvaient à l'entrée.

« Heiji ? Où vas-tu ? » demanda-t-elle surprise après avoir posé son kimono sur un canapé, pour s'approcher ensuite du garçon.

« Chez les Toyama. » lui répondit-il sans la regarder, alors qu'il nouait ses lacets.

Hattori Shizuka n'avait pas un œil de lynx comme son mari ou son fils, mais elle remarqua tout de même que les mains du jeune homme tremblaient pendant qu'il faisait ses lacets. Sans voir son visage, car sa tête était baissée, elle avait compris que quelque chose le préoccupait.

« Heiji qu'est-ce qu'il ne va pas ? » s'inquiéta-t-elle alors que l'autre se relevait et marcha vers le shoji.

« Plus tard Okan ! Je t'expliquerai plus tard... » dit-il d'un ton plat alors qu'il ouvrit la porte coulissant, mais avant même qu'il ne puisse poser le pied dehors, il tomba nez à nez sur Heizô Hattori qui s'apprêtait vraisemblablement à rentrer.

On est là pour vous, quoi qu'il arriveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant