Chapitre 19

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PDV Sheïla


-Mais non il n'a pas fait ça?!

-Si! Si! Je t'assure! Il s'est pointé comme si on l'avait invité aussi et il m'a foutu une de ces hontes. J'avais envie de me cacher au fond d'un trou.

-HAHAHA! Ça lui ressemble bien, Shoyo peut être vraiment téméraire quand il s'y met!

-Ce minimoys ne connait vraiment pas la honte...

J'étais allongée sur mon lit, le téléphone collée à la joue gauche.

C'était rare.

Un appel avec Tsukishima initié par celui-ci en plus.

Non, ce n'était pas rare, c'était légendaire.

D'ailleurs, contrairement à nos conversations habituelles, celui-ci parlait beaucoup.

Sa voix paraissait plus rauque au téléphone.

C'était agréable...

-Et toi? Qu'est-ce que tu as fait de ta journée? Tu ne parles pas beaucoup aujourd'hui...

-J'apprécie simplement la voix de mon monsieur. Elle m'avait manqué...

-Voyez-vous ça. Le retour de Sheïla et ses déclarations cucul... Ça ne m'avait pas manqué.

-T'es horrible. Je le pensais sincèrement.

-Et donc? Ta journée?

-J'ai passé la matinée chez moi et je suis allée faire du sport l'après-midi. Une bonne séance de 4h ça m'a fait du bien.

-Je vois que tu as passé une bonne journée. Tant mieux. Je vais pas tarder à aller me coucher. Il commence à se faire vraiment tard et les entraînements commencent tôt le matin.

-Courage! Repose toi bien! On s'appelle demain même heure?

-Ça marche. Bonne nuit.

Il raccrocha sur ses derniers mots. Mon téléphone affichait 01h47.

Mes parents devaient dormir à poings fermés. Shun dormait chez la sœur de son copain.

Il était 01h47 et je savais pertinemment que ce serait une de ces nuits là.

Celle où le marchand de sable était bien passé mais n'avait pas endormi toutes les personnes de cette maison.

Celle qui te pousse à ressasser des souvenirs que tu pensais avoir enfoui ou brûlé de ta mémoire.

Celle où tu aimerais être tout sauf éveillé.

Les moments misérables de mon existence repassaient inlassablement dans ma tête alors que l'obscurité de la nuit rendait ma chambre plus lugubre.

Il était évident que je n'étais pas encore guéri de ce traumatisme.

Mais au final, allais-je arrêter de vivre pour autant?

Il valait mieux pleurer et essuyer ses larmes au petit matin que passer sa vie à se morfondre. C'était ça ma force.

Je détestais ce sentiment qui m'oppressais la poitrine à chaque fois que je pensais à cet événement, mais je détestais encore plus le fait de m'être transformé en une loque incapable de retourner sur le tatami alors que c'était un endroit qui me faisait vibrer.

Les larmes coulaient et roulaient sur mes joues.

Je fus très vite interrompu par la vibration de mon téléphone me signalant un appel.

•Sunny Days•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant