OS BSD SHIP

Un simple passager

Hey! Ca fait longtemps pas vrai? Désolé, j'ai quelques fanfictions en réserve mais je n'était du tout satisfait du résultat :) Je les publierais peut-être un jour

Mais celui là!!!!!! C'est l'un des meilleurs que j'ai écrit, et soukoku en plus!

/!\ un peu de hurt comfort

Bonne lecture

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La routine, une boucle dans laquelle de nombreuses personnes sont coincées. Enchainant travail ou école, devoirs et engagements familiaux, puis repos avant de reprendre une nouvelle journée. Laissant seulement quelques jours de récupération pour se fatiguer encore plus la semaine d'après. Dazai n'y faisait pas exception, il était coincé dans ce qu'il appelait « la boucle infernale de la vie ». Souvent il a essayé de s'y extraire, mais la mort le refusait, l'évitant inlassablement. Alors il se levait à 5 heures du matin, prenait le train qui passait quelques minutes plus tard, le manquant de peu à chaque fois, et à chaque fois, il prenait la même place pour y rester s'y ennuyer une heure avant d'aller dans la librairie dans laquelle il était forcé de travailler pour gagner un peu d'argent. Parfois il observait les nouveaux passagers de son wagon, s'imaginant leur vie, leurs soucis ou ce qu'ils faisaient sur leur téléphone, leur ordinateur. Il s'intéressait aux livres qu'ils lisaient, ou à leurs caractéristiques qui les différenciaient des autres. Le brun, lui, ne faisait pas grand-chose, il devait être ennuyant aux yeux des autres. Qui s'intéresserait à quelqu'un comme lui de toutes façons, un grand brun ce qu'il y a de plus banal, si ce n'est les bandages parcourant son corps. Parfois il se demandait si les autres se posaient des questions à son égard ou s'il était si invisible que personne ne s'en souciait. Sa routine l'épuisait, et la plupart du temps il s'assoupissait quelques minutes sous son casque, devenant alors aussi ennuyant que les passagers qu'il observait, se fondant dans la masse qu'était ce train. 

C'était un jour comme les autres, Dazai avait attrapé son train de peu, et il avait commencé à regarder autour de lui pour se faire des films et s'occuper. Une chose attira son attention, une chevelure flamboyante, tel un brasier déposé élégamment sur la tête de quelqu'un. Il n'avait jamais vu une telle beauté. Il était trop loin pour détailler le visage qui était en face mais il pouvait facilement voir que ses yeux étaient d'un bleu profond, si profond qu'on aurait eu envie de s'y noyer. La mine concentrée et des écouteurs sur les oreilles, l'homme ne remarquait pas qu'il était observé et le suicidaire en profita donc pour mieux le décrire. Il portait un t-shirt gris assez banal, ainsi qu'un pantalon noir, tout ce qu'il y a de plus basique, rien ne pouvait réellement le démarquer du reste des passagers, mais pour Dazai il était plus qu'intriguant. L'une de ses mains gantées se forçait à ne pas faire de gestes brusques pour tracer un délicat trait d'eyeliner. L'étrange inconnu avait les sourcils froncés, preuve de sa grande concentration à dessiner un trait le plus droit possible. Les yeux marrons détaillaient avec grande attention chaque parcelle de ce nouvel arrivant, sa pomme d'Adam qui montait et descendait en même temps que le rouquin chantonnait, le ras de coup qu'il portait à merveille, ses gestes doux. Il bloqua aussi un instant sur ces lèvres, elles se mouvaient en de petits mouvements brefs, et même si on ne l'entendait pas, le voyeur du jour était sûr qu'il devait chanter merveilleusement bien. L'être l'hypnotisait tellement qu'il ne remarqua même pas la fin du trajet, il se contenta d'observer l'objet de son attention descendre du train, avant d'atteindre le quai à son tour et d'aller prendre le chemin du travail, allant à l'opposé du roux.

Cette routine ennuyante se transforma rapidement en un moment excitant que Dazai attendait chaque jour. Le rouquin se tenait toujours à la même place, et chaque matin le brun prenait un malin plaisir à l'examiner, les mêmes mouvements précis, la même chevelure éclatante, les mêmes yeux océan et la même voix qui chantonnait silencieusement d'une façon qui rendait le suicidaire totalement fou. Cet homme était devenu plus qu'un simple inconnu, il était devenu en l'espace de quelques jours une obsession, une addiction. Si bien que pour mieux l'observer Dazai avait décidé de s'approcher, il était resté assez loin pour ne pas être trop suspect, mais assez proche pour distinguer les moindres détails cachés du rouquin. Avec le temps il avait remarqué les taches de rousseur qui persistaient malgré les couches de fond de teint que le roux appliquait, le faisant raller au passage. En écoutant bien la musique émanant des écouteurs du jeune homme, il avait rapidement compris qu'il était un grand fan de Taylor Swift et qu'il adorait lire de la poésie. Il avait appris toutes ces mimiques, chacune de ses expressions : de la tristesse quand il lisait un passage touchant d'un livre, à son agacement d'avoir raté un trait de maquillage, mais également la joie durant les rares fois où il était au téléphone. Chaque jour, chaque matin il l'observait, l'imprimait dans sa rétine pour ne pas l'oublier, au point même où dès qu'il fermait les yeux il pouvait voir la silhouette de l'inconnu. Cet inconnu était devenu plus qu'une simple personne pour lui, il était devenu un sujet de désirs et de fantasmes. Chaque nuit il rêvait du roux, chaque nuit il se demandait quel était son odeur, qu'elle goût avait ses lèvres, si elles étaient douces et comment elles se mouveraient s'il les embrassait. Il s'imaginait le corps frêle du rouquin descendre sous lui, sa chaleur montant contre sa peau, parfois des marques violettes parcourant son corps. Mais plus qu'une attirance, l'homme était devenu quelqu'un avec qui le brun avait envie de passer du temps, le connaître. Il était littéralement tombé amoureux en quelques semaines d'un beau roux dans un train. Lui, Dazai Osamu, venait de tomber amoureux. Lui qui se vantait de ne rien ressentir quand il souriait, lui qui voulait à tel point mourir envisageais de vivre juste pour en apprendre un peu plus sur cet homme, lui qui se saoulait pour oublier n'avait rien bus depuis plusieurs jours de peur d'oublier le moindre détail plaisant dans la petite silhouette qu'était ce passager de train. Mais alors que Dazai était entré dans le train ce jour-là, la personne faisant battre son cœur n'était plus à sa place, elle était à la sienne, cet endroit où il l'avait observé depuis bientôt deux mois, et il le fixait, un sourire moquer aux lèvres à la vue de la mine étonné du brun qui n'osait pas bouger. Après un petit moment le rouquin l'invita à s'asseoir en face de lui d'un geste de main, le plus grand s'exécuta, n'osant pas refuser. Un blanc s'était rapidement installé, les yeux café de l'un remarquait chaque changement sur le visage en face de lui, son maquillage était déjà fait, le même simple trait rougeâtre trônait sous les mêmes yeux bleus, les mêmes tâches de rousseurs ressortaient sur la même peau pâle. Seul le contexte changeait, l'homme était en face de lui, celui qu'il avait espionné était devant lui, l'avait invité à s'asseoir avec lui et ne portais pas d'écouteurs, signe évident qu'il voulait converser avec lui. Mais que pouvait il dire, « au bonjour, je t'observe depuis plusieurs semaines et je suis tombé sous ton charme ! » ? Non, certainement pas. Avait-il remarqué qu'il se faisait observer ? Ou pire, il le trouve bizarre et veux lui demander de rester loin de lui, qu'elle idée d'être si peu discret aussi !