Celle dont on ne parle pas

7. Apocalypse 12 :12

C'était le jour de l'exposé de SVT.

Chaque groupe passait chacun à son tour. Nous passâmes avec Mathéa et le prof félicita notre traitement du sujet. Discrètement, je serrais la main de Mathéa pour la féliciter. C'était elle qui avait élaboré le plan et la méthodologie de travail. Des fois, je me disais que c'était dommage qu'elle ait, avec le soutien de ses parents, décidé de devenir nonne. Cette fille pouvait devenir tout ce qu'elle voulait vu comment elle était brillante. Nous partîmes nous asseoir.

Les groupes s'enchainaient et moi, je dessinais des formes non homologuées sur mon cahier. Je me disais qu'il fallait que je parte faire du shopping avec les filles et nous allions avec Nasri à une fête.

J'envoyais un bout de papier à Nasri pour lui proposer d'aller en soirée. Il reçut le papier mais, le mit dans sa poche parce que c'était son tour de passer.

Il passa avec Ann. Son exposé était intéressant. Bien traité. Mais, je détestais voir l'alchimie entre eux. Ils parlaient d'une manière accordée. Ils se souriaient et se faisaient de blagues qu'eux seuls pouvaient comprendre. C'était si évident que je reçus un papier d'Amanda.

« Tu savais pour ça ? »

C'était ce qu'elle avait écrit. Je la regardais. Elle semblait intriguée. Moi, j'étais enragée. Ils finirent
leur exposé et repartir s'asseoir en faisant se tapant la main. Je demandais au prof si je pouvais sortir et, je partis dans les toilettes. Je devais respirer parce que là, ça n'allait pas du tout. M'étant maquillé, je ne pouvais pas rincer mon visage mais, à la place, je pris ma bouteille d'eau en spray que j'avais dans mon sac pour m'humidifier. La cloche sonna. C'était midi.

J'avais l'impression que tout le monde ne parlait que de ça. Nasri et Ann. Ça me faisait une belle jambe.

Je partis m'asseoir avec les filles. Elles n'osaient pas aborder la question.

Cela devait se voir sur mon visage, j'allais encastrer quiconque me disait quelque chose qui n'allait pas dans mon sens.

« Ca va Amara ? Demanda Mathéa.

- Oui ça va Mathéa, pourquoi ça n'irait pas Mathéa ? Demandais-je. »

Elle ne répondit pas. Je bus violemment mon jus et partis du réfectoire vers le toit de l'école. Non seulement cela me ferait marcher mais, cela me permettrait de me calmer en voyant la vue. Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi j'avais la sensation que l'attention qui lui témoignait n'était pas simple ?

 
Nasri avait déjà été intéressé par d'autres filles devant moi. Mais, j'arrivais toujours à le faire revenir sans effort. Normalement, il suffisait que je l'attire dans mes bras et, la fille n'était plus qu'un lointain souvenir. Cette fois-ci, c'était différent. Il n'avait même pas la tête à vouloir se vautrer dans mes bras pour quelques obscures raisons.

D'habitude, il ne faisait pas plus de trois jours sans me toucher mais, depuis qu'elle était là, il n'était pas revenu vers moi. Cela faisait bientôt deux semaines.

Je montais les marches quand j'entendis des bruits sur le toit. La porte était entrouverte, cela voulait dire qu'il y avait déjà quelqu'un sur le toit. Je regardais par l'espace et, j'aperçus Nasri embrasser Ann. Il avait délicatement posé ses lèvres sur les siennes. Il avait posé son front sur le sien et respirait doucement. Elle, elle avait l'air surprise. Elle rougissait.

Mon sang ne fit qu'un tour. Je poussais la porte et m'approchait d'eux à vive allure. Ils se tournèrent vers moi et, j'eus le droit à deux réactions : Nasri, qui était dans l'incompréhension et, Ann, qui était pleine de remords.

« Alors comme ça, je t'invite à ma table et tu craches dans la soupe sale pute ! Infligeais-je en la
poussant.

- Calme toi Amara, ordonna Nasri en m'empoignant le bras avec fermeté. »