11. La Pluie et le Thé

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« Merci docteur. »

J'avais commencé la thérapie téléphonique avec le docteur Yang. Après l'épisode à l'école, je m'étais
dit que je me prendrais en main. J'avais gâché la moitié de mon année scolaire à sombrer. Il était temps que je remonte la pente. C'était dur d'arrêter de se mutiler mais, j'y arrivais. Des jours moins bien que d'autres. Mais, j'essayais. On avait établi des mécanismes avec mon psychologue. Quand je pensais à quelque chose de négatif, je devais l'écrire et mettre à côté quelque chose de positif. A partir de ce moment-là, à chaque fois que je pensais au négatif, je pensais à ce que j'avais écrit de positif sur le mur. Ça pouvait être des mots, une citation, un souvenir, une image. C'étaient majoritairement des citations.

Ce n'était pas facile de laisser partir mes idées sombres car, je vivais par elles. A présent, j'apprenais à
vivre sans elles. J'essayais d'apprendre à aimer les choses qui la vie quotidienne. La pluie, la chaleur
du thé, les goûts de la nourriture. Quand quelque chose me faisait plaisir, je le notais dans un petit
carnet. Le but était de me rééduquer à être positive.

Ce soir-là, j'avais vraiment envie de sortir en boîte, de trouver quelqu'un et de le ramener chez moi.

C'était horrible comme sensation de savoir que c'était mal mais, de ne pas réussir à dire non. Je m'habillais. Une robe bustier qui s'arrêtait à mi-cuisse avec des talons hauts.

Ma psy disait que je m'habillais de manière provocante pour mettre en avant mon corps parce que je
pensais que c'était le seul moyen d'attirer les gens à moi. Ca se tenait.
Je me parfumais et, je sortis de chez moi. Il pleuvait alors, j'avais appelé un uber. Je partais quand je vis sur la route Ann qui marchait. Il y avait une drache a en détruire des immeubles, que faisait-elle sous la pluie ?

J'arrêtais le uber et, je lui demandais de nous rapprocher de la demoiselle. Quand nous arrivâmes à son niveau il ralentit.

« Blondie, qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ? »

Ann me regarda. Et, je sus immédiatement de quoi il s'agissait. Je la ramenais chez moi. Je lui fis
couler un bain et lui sortis une serviette propre. Quand elle se sécha, je lui remis un de mes pyjamas en attendant que ses vêtements sèchent dans la machine. Je la regardais nager dans ma robe de chambre. Anna avait un joli corps mais j'avais beaucoup plus de formes qu'elle.

« Je t'ai fait du thé, lui dis-je en lui tendant sa tasse. »

Elle me raconta que Nasri lui avait menti sur l'origine des blues sur ses phalanges. La demoiselle ne savait pas que Nasri passait ses nerfs sur les gens. Elle l'avait appris parce que des gars les avaient pris en embuscade pour se venger. Nasri les avait battus. Mais Ann n'en était pas moins restée
traumatisée.

« Ce qui m'énerve, ce n'est pas qu'il se soit battu, c'est qu'il me le cache, expliqua-t-elle.

- Il t'a dit ce qui l'avait énervé ? Demandais-je.

- Oui. Le jour même, il m'avait appelé, on en avait discuté. Ce que je ne savais, c'était qu'après l'appel, il était sorti pour se battre. C'est aujourd'hui après la bagarre, qu'il me l'explique
alors, j'ai préféré rentrer seule. »

Je n'arrêtais pas de faire des comparaisons de narratif. Moi, il ne me disait jamais rien à moins d'avoir un au taux d'alcool dans le sang. Elle, elle avait cette chance.

« Tu sais Ann, je vais te dire une chose à propos de ton petit-ami. Je comprends que tu sois en colère
et tout ça mais, c'est parce qu'il t'aime qu'il fasse ça. Il veut être parfait devant toi. Il ne veut pas que
tu voies ses facettes sombres parce qu'il ne veut pas te perdre. J'ai toujours pensé qu'il me montrait
ses pires côtés parce qu'on se comprenait, parce qu'il avait confiance dans le fait que je l'accepterais comme il est. Mais c'est faux. Il pouvait venir bourrer chez moi à trois heures du matin, de venir blesser devant ma porte ou de m'appeler pour que je vienne le chercher au commissariat, parce qu'il s'en fichait. Il n'avait pas peur de me perdre. Ce n'est pas le cas avec toi.

Celle dont on ne parle pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant