Deux enfants semblent mener une existence plus au moins ordinaire. L'un vit en région parisienne, l'autre à l'île de la Réunion. Il s'appelle Émile, il a 8 ans, elle s'appelle Mélodie et elle a le même âge. L'un est issu d'une famille modeste et l'a...
⚠️T.W. Harcèlement scolaire - propos blessants - intimidation dans ce chapitre⚠️
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Les mois avaient passé, et très vite au fil des semaines, la France avait changé trois fois de visage. À présent, le paysage s'était paré d'une robe blanche et glacée. Et oui ! C'était l'hiver ! Et bien que nous n'étions pas encore le vingt-quatre décembre, ça sentait déjà Noël et les fêtes de fin d'année dans les villes. En effet, les rues s'étaient parées de guirlandes lumineuses, et les magasins des quartiers de leurs plus belles décorations pour davantage aguicher les clients.
Un soir de décembre justement, alors que la nuit n'était pas encore totalement tombée mais qu'en revanche, la neige, elle, ne cessait de déverser ses flocons sur la capitale et ses alentours, dans la banlieue où vivait la petite famille Tessier, l'animation et les lumières égayaient les ruelles et les boutiques. De nombreux mignards, accompagnés de leurs parents s'attardaient devant les vitrines où des jouets étaient exposés.
Parmi ces gens, Émile et sa mère étaient là eux aussi, se promenant bras-dessus, bras-dessous, en train de flâner tout autant. Mais à la différence des autres passants qui ressortaient des commerces les mains encombrées de sachets, eux n'avaient rien ! Oui, faute de moyens financiers, Mélanie et son fils se contentaient de se promener et de regarder les galeries. Cependant, bien que le porte-monnaie de la femme était un peu maigre, pour Émile, se balader avec sa maman était pour lui la plus exquise des joies. Chaudement habillés tous les deux de manteaux noirs et de jeans, parés de gants et coiffés de bonnets, mère et fils discutaient allègrement entre eux.
_ « Il ne faudra pas trop tarder pour rentrer à la maison, il fait de plus en plus froid et tatie Bérengère n'aime pas trop rester toute seule les soirs d'hiver à l'appartement. » Décida Mélanie.
_ « Oui, elle dit que les crises d'ennui, ça tue les vieux. » Confirma Émile, burlesque.
Madame Tessier ne put s'empêcher d'éclater de rire.
_ « Elle a dit ça ? Oh non ! Quand même ! Elle exagère. » Rigola-t-elle.
Soudain, comme ils passaient à côté d'un magasin de jeux pour enfants, ils ralentirent doucement le pas, toujours chaudement serrés l'un contre l'autre. Aussitôt, le petit Émile regarda avidement les babioles exposées derrière la vitrine. En observant son garçon, Mélanie perdit immédiatement son expression joyeuse : en effet, en plus de voir les jouets, Émile avait aussi le malheur de voir à l'intérieur de cette riche galerie des marmots saisir à pleines mains ces petites fantaisies que leurs parents payaient à la caisse. Comme si qu'elle devinait ce que son fils pensait, elle lui murmura tristement:
_ « Je ne sais pas si le Père Noël passera pour toi cette année, mon petit poussin. »
Le petit bonhomme qui était occupé à scruter curieusement les étalages de cadeaux, perdit son beau sourire et se retourna vivement: sa maman lui parut des plus affligées à cet instant précis, elle qui quelques secondes plus tôt venait de rire en sa compagnie. Le cœur gros, elle lui confia encore :
