Après avoir quitté Philippe, Emma se précipita dans chambre,dans les couloirs elle croisa en chemin monsieur Gérald face à qui elle s'arrêta :
-"Bonjour monsieur Gérald, j'aurais une question à vous poser." Déclara Emma un peu essoufflée.
-"Bonjour mademoiselle Doll,que puis-je faire pour vous aider ?"dit le gentil monsieur en s'arrêtant devant Emma,sa position presque militaire était impeccable.
-"C'est un peu spécial comme demande mais j'aimerais savoir pourquoi il y avait du chocolat dans le fraisier du Vi-comte... Pourquoi Hilda en a mis ,sans être une grande pâtisserie je sais qu'il n'y en a pas dans la recette classique " Enchaîna Emma les yeux rivés sur le le vieil homme surpris. Il s'accorda quelques minutes d'hésitation avant de lui répondre :
-" Ce que mademoiselle demande est assez délicat... Voyez-vous,je ne saurais vous répondre sans aborder les secrets de la famille Hans" dit-il un peu embarassé.
-" Je vous comprends tout à fait,mais je n'ai pas besoin de détails,vous pouvez rester vague si celà vous convient " ajouta Emma en se montrant plus pressante avec le vieux monsieur .
-"Très bien" soupira monsieur Gérald " Mon maître et mademoiselle De Léanci ont été très proche durant quelques années,et c'est elle qui lui a fait goûter cette recette et depuis il ne la mange qu'ainsi..." Finit par avouer le ciel homme. À ce moment un sourire fin et discret se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui reprit sa course lorsque qu'elle entendit Monsieur Gérald souffler quelques mots : " Du moins quand il en prennait".
Une fois dans sa chambre ,Emma se contenta de ranger frénétiquement ses affaires, l'idée d'être nécessaire à Christopher était prioritaire à tout à ce moment là, elle ne souhaitait qu'une seule chose : rentrer au domaine Compton. Après un petit déjeuner pris à une vitesse des plus surprenante, Emma s'empressa de rejoindre la voiture qu'avait fait apprêter Philippe. Une brève cérémonie d'au revoir où l'absence de Philippe se fit remarquer avait eu lieu,Emma s'engagea avec le cochet pour le domaine des Compton.
Les évènements de la veille n'avaient laissés personnes indifférents au domaine Compton , alors dès le réveil c'est en groupe qu'ils se retrouvèrent tous devant la chambre de Christopher. Ils se demandaient tous ce qu'ils devaient faire,la duchesse Edenbourg, Valérie et Adhémar gardèrent tous le silence jusqu'à l'arrivée de madame Compton :
-"Eh bien voyez-vous celà" Lança madame Compton en se dirigeant vers tous ceux qui étaient postés devant la chambre du comte... "Je comprends en effet que vous souhaitez tous lui parler mais faites preuve de plus de patience ,il est avec son médecin" ajouta-t-elle en s'arrêtant devant la duchesse.
- "Eh bien soyez compréhensive et laissez-nous le voir" rétorqua la duchesse le regard sévère. Madame Ophélia sourit quelques instants,et inclina son visage quelques instants a fin de susurrer quelques mots à l'oreille de la duchesse. Suite à celà,celle-ci s'en alla résigner et fût suivi par ses enfants. Ophélia s'arrêta alors devant la porte et prit quelques minutes d'inspiration, après tout elle allait pouvoir parler de vive voix à son fils après une dizaine d'années ,ce n'était pas rien. Elle expira et frappa avant de saisir le poignet :
-"Bonjour Docteur Melvin... Avez-vous bientôt terminé ?" S'enquit la dame en se tenant à distance.
-"Oui ... Et d'ailleurs il va mieux,il aura juste besoin de repos et ... " S'arrêta le médecin suite à un regard furtif de Christopher "le repos ça ira très bien" dit-il un peu gêner avant de sortir. C'était à présent le grand moment des retrouvailles, mais ceux-ci s'annonçaient mouvementés :
-"Eh bien mère.... Vous n'avez rien à dire ?" Souffla Christopher en s'installant de nouveau dans son lit.
-"Je ne saurais par où... Par où commencer.... Je suis encore troublée" dit-elle un peu honteuse.
-"Je vous comprends... Prennez le temps qui vous sera nécessaire mais sachez que vous m'avez manqué" dit-il laissant un sourire chaleureux se dessiner sur son visage. À celà le visage de sa mère à peine marqué par les années rougit,elle s'autorisa même quelques larmes:
-"Regarde l'etat dans lequel tu me mets... Toi aussi tu m'as beaucoup manqué mon fils" répondit Ophélia en séchant ses larmes suite à ce rare moment de faiblesse.
-"Je suppose que vous avez accourut quand vous avez été informé pour le mariage.... Vous y assiterez?" Entama Christopher en la regardant fixement.
-"Vu que vous abordiez cette question aussi vite... Je dois vous dire que vous n'avez guère ma bénédiction !"S'exclama Ophélia le regard ferme. Christopher soupira et ferma les yeux avant de regarder à nouveau sa mère :
-"Alors il aura lieu sans votre bénédiction ." Répondit Christopher le plus sereinement possible.
-"Vous n'y pensez guère voyons... Vous ne l'aimez même pas !"
-"Pourquoi l'affirmez-vous ?"ajouta Christopher quittant son lit .
-"Ce n'est pas elle que vous avez appelé en vous reveillant ,ce n'est pas elle que vous souhaitiez voir..."
-"Oh je vous en prie mère,il ne s'agit là que d'un incident isolé, il ne pourrait définir la suite des évènements " ajouta Christopher se dirigeant vers son bureau.
-"Non Christopher ! Je refuse que vous soyez malheureux" dit-elle le rejoignant. Il avait sa mère devant lui la regardant face à face, le regard dure il lui répondit:
-"Comment pouvez-vous prétendre de pareilles choses mère ?... Vous ignorez tout de ce qui me rendrait heureux ou non et vous savez pourquoi?... Vous êtes partis il y a près de quinze longues années... La seule chose que vous m'avez laissez c'est une lettre d'adieu et un vieux portrait de famille... Vous m'avez abandonné dans la tristesse et le chagrin... Vous étiez la seule famille qui me restait et vous êtes partis, alors ne vous permettez pas de choisir pour moi." Le cœur blessé et déchirer, Ophélia s'assit dans un fauteuil et reprit la voix tremblante :
-"Ce nom... Compton que tu portes avec tant de fierté,il m'a été imposé... Je n'ai rien pu faire pour y échapper alors pardonne moi d'avoir quitté cette vie de souffrance aussitôt que j'en ai eu l'occasion... Sache que chacune de ces quinze années a été un déchirement et un supplice pour moi mais je ne pouvais revenir ici... Ce n'était pas ma place... C'est vrai que nos quelques échanges et les articles lu à ton sujet ne me permettent pas de te connaître mais je n'accepterai pas que tu sois condamner toi et cette pauvre Valérie au sort qui a été le mien et celui de ton père... Tu ne sais pas ce que ça fait de ne pas être avec la personne que l'on aime,tu en souffriras". À celà elle s'effondra en larme.
-"Vous aurez beau dire mère,mais ma situation est différente de la vôtre... Elle n'est plus ici, personne ne sera blessé !" Déclara Christopher.
-"Vous vous trompez... Elle revient et c'est moi qui l'est fait revenir."
-"Que dites-vous ?! Qui vous a autorisé à faire une chose pareille ?" Dit-il complément perdu.
-" Je vous l'ai dit"... Ajouta Ophélia en se relevant "je refuse de vous voir souffrir,vous n'épouserez pas une femme que vous n'aimez pas !" Dit-elle en ouvrant la porte
-"Croyez-vous vraiment pouvoir m'en empêcher ?"demanda-t-il sur un ton sarcastique.
-"N'oubliez pas que je suis encore là Comtesse de ce domaine très cher,sans mon abdication vous n'êtes qu'un administrateur secondaire"dit-elle le regardant.
-"Vous n'oserez pas mère !"
-"Je vous laisse le constater. " Clôtura Ophelia en quittant la pièce.
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Que dire?...
RomanceJe n'aurais jamais cru que la classique histoire de la domestique amoureuse de son patron aurait pu m'être familière.... Enfin c'est une manière Basique de voir les choses.