Tobimada : plus nous nous réunissons

chapitre 10

Vivre avec Tobirama et vivre avec Tobirama étaient deux mondes totalement différents. Cela n'aurait peut-être pas semblé si différent à quiconque les observait d'un point de vue extérieur, mais, si on lui avait demandé, Madara aurait insisté sur le fait que ces deux choses étaient aussi différentes que la nuit et le jour. Au moment où Tobirama l'avait embrassé, son monde avait changé – pour le meilleur, bien sûr.

Sa nouvelle vie est arrivée avec les doigts entrelacés alors qu'ils regardaient Kagami essayer – et échouer – d'apprendre par lui-même à se tenir debout en utilisant le canapé comme support. Cela venait avec des vagues incessantes de fierté qui le submergeaient encore et encore à chaque fois que quelqu'un les regardait marcher côte à côte dans la rue. Cela s'accompagnait de voyages au marché ensemble et de sa propre partie de la liste d'épicerie à rassembler. Il n'avait pas toujours raison mais même lorsqu'il confondait une courgette avec une aubergine, Tobirama lui avait quand même fait ce doux sourire et se tenait un peu plus près, lui murmurant merci à l'oreille et lui disant quelles recettes ils pourraient faire avec ça à la place.

Mais plus important encore, plus que toute autre chose, ce nouveau chapitre de sa vie s'accompagnait de baisers. Il s'est avéré que Tobirama aimait énormément les baisers à tout moment de la journée. En une semaine, Madara avait perdu leur trace. Sa journée a commencé par des baisers de bonjour et des baisers de remerciement pour le café. Si c'était lui qui nourrissait Kagami, il recevait parfois des baisers mignons. Après cela, il recevait généralement des baisers d'adieu, puis plus tard des baisers de bienvenue à la maison. Il y avait des baisers je t'aime et tu m'as manqué, parfois même des baisers tu es très gentil dans cette chemise. De tous, ceux qui ne manquaient jamais de le déséquilibrer étaient les baisers juste parce que. Il n'était jamais sûr de ce qu'il avait fait pour les gagner.

Au cours de sa vie, Madara avait entendu son lot de romances épiques. Il avait entendu des histoires de couples capables de déplacer des montagnes et de mettre à genoux des régimes tyranniques grâce à la simple puissance de leur amour inébranlable. Non, il n'avait pas lu les livres. Mais dans le silence de son cœur, Madara pensa que c'était une description plutôt appropriée de ce qu'il ressentait pour Tobirama. Il ferait tout ce que le jeune homme lui demandait et le ferait avec le sourire, ne serait-ce que pour la récompense d'un doux baiser sur les lèvres et d'un « bravo » sincère.

Bien entendu, certaines choses n’avaient pas changé. Pourtant, ils étaient encore différents dans un sens parce que Madara avait commencé à les regarder différemment. Ou plutôt, il réalisait enfin pourquoi il avait remarqué toutes ces petites choses en premier lieu et pourquoi elles semblaient rester gravées dans son esprit comme elles le faisaient. Comme la façon dont Tobirama portait toujours ce petit tablier rouge quand il cuisinait et à quel point cela le rendait adorable. Ou la façon dont il remuait le nez lorsqu'il lisait et ne semblait jamais le remarquer. Madara devait encore parfois se lever et s'éloigner lorsque Tobirama dînait et commençait à séparer sa nourriture pour qu'elle ne touche pas l'assiette. Pourquoi il le trouvait si attachant était un mystère, mais il le trouvait et la légèreté dans sa poitrine était si étrangère qu'il savait à peine quoi en faire parfois.

Sa vie avait changé de tellement de manières qu'il était difficile de penser à toutes ces choses en une seule fois, mais il avait une chose préférée, une chose qu'il appréciait plus que toute autre chose. La nouvelle chose préférée de Madara était les nuits comme ce soir, où leurs familles se réunissaient toutes sous un même toit pour prendre un repas ensemble. Il avait passé de nombreuses nuits à dîner avec Hashirama auparavant et la majeure partie de sa vie avait été passée à manger chaque repas avec Izuna à ses côtés, à la maison ou en mission. Cependant, c'était la première fois de sa mémoire qu'il réunissait tous ses proches dans la même pièce.