AMNESIQUE

IX. les chiens de l'enfer

Je suis assise sur mon canapé, un verre de vin rouge à la main.

Je regarde les chaînes d'informations qui défilent sous mes yeux, les mêmes gros titres qui s'affichent depuis une quarantaine de minutes.

J'écoute d'une seule oreille ce que la présentatrice annonce à la télévision :

" Un choc pour toute la population de Moscou. Une bonne partie de la famille Bolkonski a été sauvagement assassinée cette nuit, dans un attentat organisé. Le célèbre baron de la drogue Ivan Bolkonski a été retrouvé mortes ainsi que ça femme et ses deux filles âgées respectivement de trois et onze ans. Pour le moment aucune information n'a été transmise concernant la mort du second, plus connu sous le nom de L'inconnu qui devrait reprendre les rênes de l'organisation. La mafia, qui agissait à l'international, a été semble-t-il sujette d'un règlement de comptes de la part d'un cartel colombien. Cet acte de barbarie a été signé du sang des victimes..." 

Je porte à mes lèvres mon verre et bois une gorgée du liquide. Je regarde la marque rouge que mes lèvres ont laissée sur la bordure, un sourire de satisfaction en pensant au massacre que j'ai causé.

30 heures avant l'attaque :
Bogotá, Colombie

J'attends patiemment qu'Esteban trouve le nom de cette Mafia Russe et le lieu où se déroulera leur gala de demain soir.

Le temps nous est compté et je sais que je ne trouverais pas d'autres opportunités d'attaquer avant longtemps.

- J'ai trouvé. S'exclame Esteban au bout de sept heures de recherche.

Je tourne la tête dans sa direction pour le pousser à parler.

Il tourne l'écran de son ordinateur dans ma direction ou quatre portraits apparaissent. Le premier est celui d'un homme sans doute âgé de la soixantaine, le teint grisâtre, les cheveux long attaché dans un petit chignon et quelques tatouages incompréhensible sur le visage, sans doute mal vieillis.

- Lui, commence Esteban en pointant du doigt sa photo, c'est Ivan Bolkonski, le parrain d'une des plus grandes mafias de Moscou. On le surnomme L'arracheur de tête pour sa passion à mettre sa main à l'intérieur du coup de ses victimes, comme un marionnettiste. C'est lui qui à tout orchestré depuis l'attaque au port. À côté, sa femme, Carolina Vesputzi. Elle s'est mariée avec lui alors qu'elle n'avait que quatorze ans, aujourd'hui elle en a vingt-quatre. Ici, ce sont ses filles, Irina et Galia.

- Et le portrait robo de l'homme de dos, je le questionne.

- J'y viens. C'est censé être le second du parrain, mais je n'ai trouvé aucune information le concernant, pas même une photo ou un nom, rien. C'est comme s'il n'existait pas. On le surnomme l'Inconnu.

Toutes ses informations s'assimilent petit à petit dans ma tête.

- Et le lieu du gala ? J'interroge.

- J'ai trouvé, c'est une célébration annuelle qu'Ivan organise en tant que patron milliardaire et collectionneur d'art. Ça se passe demain soir à Moscou dans une grande salle de réception.

Une esquisse de plan commence à se former dans mon esprit. Toutes ces attaques n'étaient pas anodines et m'ont prouvé que cette mafia avait une haine envers moi et mon cartel. Sans doute, m'en veulent-ils parce que je leur fais concurrence en Europe. Peut importe la raison, je dois les détruire avant qu'il ne le fasse.