Chapitre IV (partie 1)

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Je m'assoie sur une pierre et vide mon sac. Il y a un carnet. Je l'ouvre et marque :

~ Sac

- 1 carnet

- 1 stylo

- 2 t-shirts propres

- 1 pantalon propre

- 4 petits pains

- 2 sachets de raisin secs (dont 1 ouvert)

- 1 tablette de chocolat (entamée)

- 2 paires de sous-vêtements

- 1 paire de chaussette

- 1 serviette (minuscule)

- 1 canif

- 1 corde (6m)

C'est plutôt pas mal. Je remercie intérieurement marc. Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je ranger pêle-mêle toutes mes affaires et bondit sur mes pieds, canif ouvert en main. Il faut que je traverse. Je saute dans la rivière, en tenant mon sac au-dessus de l'eau. Elle est glacée. Heureusement, il n'y a pas de courant. Je cours, trébuche sur une pierre, mouille un peu mon sac. Je panique. Je ne suis qu'à la moitié de la rivière. J'essaye d'accélérer, y parviens. Essoufflée, je m'arrête. Je suis aux trois quarts. Je me retourne.

Je retiens mon souffle.

Un homme est debout sur l'autre rive. Il est grand. Très grand. Il est entièrement vêtu de noir. Je ne distingue pas son visage. Il porte une cape.

J'ai peur. Il va m'attaquer.

Je sens que c'est le meurtrier de Clémence. Je cligne des yeux. Il a disparut. J'attends un bon moment puis je sors de l'eau. Je sais qu'il reviendra.

Dans mon sac, tout est trempé. Je prends la corde et, entre trois arbres, l'étends. Ça forme un triangle à environ un mètre cinquante du sol. Je ramasse des grosses branches et les positionnent sur deux côtés pour former un mur. Je recouvre le tout de brindilles et de mousse. J'ai l'habitude des cabanes. J'en faisais beaucoup, petite. Avec le reste des branches, je fais un toit qui recouvre la moitié de la cabane. À nouveau, je recouvre de brindilles et de mousse. Sur la corde qui n'est pas recouverte par la cabane, j'étends les habits et le sac. Je pose la serviette sur une pierre plate, à l'intérieur de la cabane. Dessus, je pose les petits pains et vide les raisins secs du paquet ouvert. J'ouvre le deuxième paquet et en mange la moitié. La tablette de chocolat ayant été une des rares choses épargnée par l'eau, je décide d'en manger un bout. Je garde le papier aluminium pour envelopper le pain. Fatiguée, je me mets à l'ombre et m'endors sur le sol de mousse.

Je me réveille à cause de la soif. C'est déjà le soir. Je cours à la rivière et bois à ma soif. Je termine le paquet de raisins secs, ramasse le sachet et prends l'autre. Avec de l'eau, je les remplis et, de retour à la cabane, je les calent entre deux pierres. Au moins, je ne serai pas obligé de me lever cette nuit. Je range les habits qui sont secs. Je m'occupe pour ne pas avoir à penser à mon estomac. Malheureusement, celui-ci finit par se faire entendre, alors je mange un des pains avec le reste du chocolat. Il ne me reste que trois pains et un demi-sachet de raisins secs, c'est-à-dire une trentaine.

Pour éviter d'y penser, je taille une branche et utilise une chaussette pour me protéger la main. Cela me donne une lance d'environ un mètre dont une petite partie est recouverte d'une chaussette nouée autour. Génial. Pour l'améliorer, j'attache, avec l'autre chaussette, le canif au bout. Enfin, je me couche, la lance à portée de main, et m'endors.

Je ne sais plus quoi faire. Cela fait deux jours que je marche. Je n'ai plus rien à manger et hier soir, j'ai mangé des champignons crus qui m'ont donné mal au ventre toute la nuit. Heureusement, je ne manque pas d'eau car je marche le long de la rivière. C'est mon seul point de repère.

Un chalet ! Je frappe à la porte. Soudain, je n'ai plus de force. Je tombe. Je ne vois plus rien, n'entends plus rien.

Il est là devant moi. L'homme en noir. Il me regarde et fait bouger sa cape. J'entends le bruissement du tissus. Il éclate de rire et disparait. Clémence prend sa place. Elle pleure et son cou est cassé. Elle est étendue par terre. Ses yeux me supplient.

Je hurle.

13 [En Révision Et Finition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant