Je te déteste

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La colère m’emporte, m’embrase et me consume.
La rage s’empare de moi, me brule et me nourrit.
Je vois les cris et j’entends le sang.
Je vois les lames et je sens les larmes.

Ton regard fixé au mien, tu as lancé tes couteaux. Ils n’avaient pas encore touché leur cible que je saignais déjà. Les nerfs en sang et le cœur en feu, j’ai voulu fermer les yeux. Naïvement, je pensais que tout disparaîtrais, que tu disparaîtrais. Toi et moi, nous pouvions conquérir le monde. Maintenant, nous mettons le mien à feu et à sang. J’ai voulu vous dire d’aller vous faire foutre, à toi et à tes “preuves”. Mais je ne l’ai pas fait. Peut-être avais-je encore de l’espoir. Ou peut-être refusais-je simplement de voir qui tu étais. Une vipère et la peste ne suffisaient pas pour te décrire. Pas plus que ne suffisait le choléra. Un monstre. Tu étais le sang et tu étais la boue. Tu étais le sable qui fait exploser les rouages. Tu étais le poison qui fourmille sous la peau et s’insinue lentement. Une infusion d’arsenic qui entaille la peau et grave les blessures.
Félicitations, tu as gravé une marque indélébile sur ma vie. Tu es devenu l’ombre funeste qui menace. Tu es le nuage qui recouvre ma confiance et fait couler mon encre
Félicitations, je te déteste.

Réparer ce que tu as détruit. Quel beau mensonge !  Tu as voulu croire que j’oublierais, que je redeviendrais ton faire-valoir. Alors, tu m’as persuadée de réessayer. Et moi, je voulais y croire. Je voulais croire en nous, je voulais croire qu’on pouvait encore. Alors, par accès d’humanité, je t’ai cédé. Et nous voici reparties dans cette ronde infernale. De oui et de non, de non-dits et de rancœur.
De mon côté, je sombre à nouveau. Je t’évite, je m’éloigne pour guérir. Vaine tentative : tu t’es ancrée dans ma vie et il me faudra du temps pour guérir de ta présence. De ton influence. Je suis méfiante. Je ne fais plus confiance. J’ai peur qu’on me trahisse encore. Mais j’ai des amis, des soutiens, donc je guéris. Petit à petit. Mais je ne me mens pas. Je sais que je ne serai plus jamais la même.

Je te déteste.

    12/2022

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