Chapitre 67 - De l'amour à la haine

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Je n'ai qu'une idée en tête, défaire l'insupportable sourire sur le visage de cette peste. Malheureusement, avant que mes doigts ne lui encerclent le cou, on me tire en arrière.

— Lucy, viens on y va, me souffle Alec au creux de l'oreille. Cette idiote ne mérite pas que tu te mettes en colère.

Sa main qui me retient afin que je ne commette pas l'irréparable, descend lentement vers mes hanches. D'un geste tendre, il me caresse le bas du dos. La colère qui faisait battre mon cœur se désintègre tout d'un coup. Je tourne la tête vers le beau brun et le supplie du regard.

— Oui, peut-être... Mais elle mérite qu'on la remette à sa place, grommelé-je en faisant la moue.

— Viens, on va se chercher de quoi boire, insiste-t-il avant de lever la tête vers la pimbêche. Et toi, ne t'approche plus de Lucy et de moi. J'ai laissé gérer ma petite amie, mais la prochaine fois, je m'en mêlerai et ce ne sera pas beau à voir.

— Elle a essayé de m'étouffer, se plaint la blonde en grimaçant. Tu es sûr de vouloir rester avec cette furie ?

Le beau brun qui avait déjà commencé à s'éloigner du trio, se retourne une dernière fois. Son visage aux traits bienveillants est à présent aussi dur que la pierre. L'homme renifle sèchement tandis que je sens la blonde se liquéfier sous nos yeux. Rare sont les fois où j'ai vu Alec en colère. Et je dois avouer qu'il est terriblement sexy lorsqu'il menace de son regard les filles en face de nous.

— Il ne m'a fallu qu'une demie seconde pour te cerner, lance-t-il sur un ton sec. Une pauvre fille superficielle, une fille à papa qui n'a qu'à claquer des doigts pour avoir tout ce qu'elle veut. Quand je t'ai demandé de me laisser passer afin que je rejoigne Lucy, tu m'en as empêché. Tu cherchais depuis le début à l'énerver, pour une raison que j'ignore. Peut-être as-tu remarqué que cette belle brune captait l'attention de toutes les personnes présentes à la fête ? Peut-être as-tu remarqué à quel point elle rayonne ? Alors que toi... Toi, tu es vide. Insignifiante. Les amies qui t'accompagnent n'en sont pas vraiment. Elles n'ont rien fait pour te défendre lorsque ma copine à failli te mettre en pièces. Tu es entouré d'une multitude de gens, mais hélas pour toi, tu es et tu resteras toujours aussi seule. C'est pathétique.

Surprise, je lève les yeux vers le beau brun. Je ne sais pas ce qui me surprend le plus entre le fait que le gentil lycéen puisse se montrer aussi blessant ou qu'il est mentionné à deux reprises, depuis le début de notre conversation, que nous étions en couple. J'aime le fait qu'il me défende et j'aime cette part de noirceur en lui. Cela le rend nettement plus intéressant. Alec prend ma main dans la sienne avant de me proposer de s'en aller loin d'elle. Je lance un dernier regard en direction de la peste qui n'affiche plus son air fier. Son visage se décompose petit à petit. Désolée pour toi, tu as voulu jouer et tu as perdu.
Je ne perds pas plus de temps et suis le jeune homme à travers la foule.

— Tu as été... Délicieusement méchant, le taquiné-je en prenant une gorgée de ma boisson.

Assis en face de moi, Alec ne peut s'empêcher de sourire. Je le dévore alors du regard comme si j'avais à faire à une nouvelle personne. Un Alec bien plus amusant que le simple humain qu'il fait semblant d'être. Après avoir avalé goulûment la fausse image qu'il sert aux gens, j'ai à présent envie de goûter ce qu'il renferme à l'intérieur de lui. Connaître le vrai Alec.

— En temps normal, je ne serais pas intervenu, déclare-t-il en détaillant du regard mes lèvres qui sirotent le cocktail bleu. Je sais que tu peux te défendre seule, mais la façon dont elle t'a parlé m'a déplu.

— Tu as eu raison d'intervenir, avoué-je en détournant le regard. Ce soir, après tout ce qu'il s'est passé... Je ne suis plus vraiment dans mon état normal. J'ai tendance à suivre mes pulsions, ce qui aurait pu coûter la vie de cette fille.

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