1 · Neige Du Diable

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NDA :Voici la première histoire rédigée à l'occasion de cet ouvrage ! Le thème est assez basique, et l'horreur provient ici, de l'humain ^^. Bonne lecture ! 

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«Il revient»

Yana venait soudainement de se réveiller. Elle semblait en transe, déboussolée par ce qu'elle venait de ressentir. 

Un terrible cauchemar s'était emparé de ses pensées. Ou du moins, c'est ce qu'elle essayait de se faire convaincre. Ce cauchemar paraissait si réaliste. Tellement réaliste qu'il se mêlait à la réalité. Elle se souvenait des voix, des bruits, de l'ambiance. Elle ne pouvait s'assurer que ce qu'elle avait entendu, provenaient bel et bien de son imagination, et non pas de ses propres oreilles. Ces terribles visions la ramenaient à une dure réalité, celle de son ancien compagnon, Joseph.

Ensemble, ils avaient vécu tant de moments inoubliables, mais, au fil du temps, Joseph semblait dérangé. Il paraissait habité par une entité inconnue, qui démangeait peu à peu son esprit. Lui qui s'était montré d'une extrême gentillesse commençait peu à peu à devenir violent dans ses paroles, puis dans ses gestes. Ces crises inattendues demeuraient totalement inexplicables. Il avait comme ultime ambition de contrôler sa femme. Yana vivait dans la peur constante des actes que son mari pouvait faire. Elle voulait retrouver l'homme d'avant, celui qui était attentionné, intelligent, serviable et drôle. 

Puis, par un jour d'automne tout à fait banal, alors que la jeune femme souffrait d'une grippe, l'obligent à rester dans son foyer, Joseph devint furieux et indomptable. Il ne pouvait voir sa femme ne pas travailler, et rester au chaud, pendant que lui bossait tel un acharné. Pris d'un élan de violence, il commit un acte irréparable. Il brûla la voiture de sa femme, avec une certaine cruauté  pleinement assumée.

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Peu de jours après, l'homme, interné en hôpital psychiatrique, attendait la visite de sa tendre femme. Au fond d'elle même, elle était terrifiée, et ne savait absolument pas comment allait réagir son homme.

Entrant dans la chambre, Yana essaya tant bien que mal de fuir le regard de Joseph, trop angoissée à l'idée de croiser le sien. Cependant, elle remarqua rapidement son apparence physique, il semblait comme métamorphosé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Il paraissait aminci. Sa peau avait rougi, comme s'il avait bu, et son large sourire dévoilait ses dents jaunes, abîmées par la cigarette. L'homme ouvrit la discussion, par une phrase énigmatique :

« Je suis guéri Yana, totalement guéri. Libère-moi, et vivons comme avant... »

Alors qu'il parlait, Yana sentit une étrange odeur qui semblait sortir tout droit des ténèbres, venant de sa bouche. Jamais elle n'avait senti un telle haleine aussi effroyable et répugnante que celle-ci. 

Elle semblait totalement désemparée, et restait immobile pendant quelques secondes avant de répondre ;

« — Je ne te crois pas. Dit-elle d'un ton sec. Tu n'es pas resté assez longtemps pour être déjà guéri. »

—Mais voyons Yana, ne sais tu pas que le temps n'est en rien la clé de guérison ? Pour moi, il ne me suffit que de peu de temps pour réfléchir. Et justement, j'ai réfléchi à mes actes et je me tâche de devenir un gentil garçon. Ses paroles semblaient fausses, absolument hypocrites.

—Pourquoi es-tu comme ça Jo ? Pourquoi es-tu devenu fou ? Je veux juste retrouver l'homme d'avant.

— Je ne suis pas fou Yana. Le travail m'a pour le moins déprimé disons... Mais, tout est bien qui finit bien ! Le passé est passé , je suis un adulte responsable voyons ! Je suis prêt à devenir un homme meilleur et à réparer les pots cassés.

— Désolé Joseph, mais je ne peux croire en ta guérison.

— Tu vas me trahir chérie ? S'il te plaît, fais en sorte de me libérer de ce lieu maudit !

Non ! Cria Yana, au bord des larmes. Tu n'es pas guéri, et tune le seras sûrement jamais. Je t'aimais, mais je ne suis plus prête à aimer le monstre que tu es devenu ! »

Yana se retourna brusquement, et fuit la chambre. Malgré tout, en fermant la vieille porte abîmée, une dernière parole lui vint à ses oreilles : « Si tu ne me libères pas, je le ferai moi-même, je te le promet  ! ».

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Alors, cette nuit-là, elle avait essayé de dormir profondément, de ne pas penser à Joseph. De l'oublier à jamais. Mais elle ne pouvait nier que malgré ses nombreux défauts, il tenait toujours ses promesses. Toutes sans exceptions. Mais surtout,  que l'hôpital psychiatrique dans lequel il résidait ne se trouvait qu'à une dizaine de kilomètre de là où elle vivait.

Ces images qu'elle avait aperçues dans son sommeil, était la chambre d'hôpital de Joseph. Une chambre vide, sans Joseph, et sans ses affaires. Ce n'était qu'un cauchemar, un terrible cauchemar de merde, affirma-t-elle.

Malgré tout, elle n'arrivait pas à se rendormir. Pire, fermer les yeux paraissait maintenant impensable. Alors, guidé par un instinct imprévisible, elle se rendit à sa cuisine, alluma la lumière et saisit un couteau.

Les minutes passèrent, et plongée dans une anxiété infernale, Yana scrutait tous les recoins de sa maison. De sa chambre, à la salle de bain, en passant par l'étroit cagibi. Elle fouillait de fond en comble chaque endroit, et tournait en rond. Quitte à rater une nuit de sommeil, elle préférait s'assurer de sa sécurité. Mais heureusement, le soleil semblait enfin se présenter timidement, et elle décida de se recoucher.

Jamais elle n'avait réagi de la sorte pour un mauvais rêve. «Quelle conne » se dit-elle à elle-même, avant de se rendormir pendant quelques longues heures. Sa paranoïa avait pris le contrôle. Elle était soulagée mais se rendit compte que la folie de Joseph entraînait peu à peu la sienne. Allongée, elle saisit la totalité de sa couette malgré la chaleur qui s'était emparé d'elle. Au moins, elle avait un semblant de protection.

Mais soudain, elle s'éveilla brusquement. Elle avait entendu quelque chose, un bruit terrifiant. Le pire, c'est qu'elle n'avait absolument aucune idée si ce son provenait simplement de son imagination, ou au contraire, qu'il venait de son domicile. Yana avait entendu des claquements provenant de sa porte d'entrée. Prise de panique, elle saisit son smartphone, ainsi qu'un grand couteau aiguisé. La promesse de Joseph résonnait encore dans son esprit. Et s'il avait réussi à s'enfuir ? Et s'il était là, à seulement quelques mètres d'elles, prêt à la tuer ?

Doucement mais prudemment, elle se rendit dans son salon. La neige tombait en cette période hivernale, et Yana avait particulièrement froid. Pourtant, le chauffage était mis, elle en était persuadée. Dans le doute, elle s'approcha de celui-ci. Et en effet, il semblait aussi chaud qu'un brasier. Mais subitement, Yana ressentit un léger vent froid. Se retournant, elle aperçut l'une des fenêtres grandes ouvertes.

Terrorisée, elle se précipita pour la refermer. Mais, derrière le carreau, elle vit un homme. Son visage n'était pas à découvert, mais Yana reconnut les formes de Joseph, malgré la banalité de son corps. Comment pouvait-il résister à ce froid extrême, sans même porter un manteau ?

Son instinct le poussa à se saisir immédiatement de son smartphone, pour appeler la police. Mais soudainement, une horrible image lui vint à l'esprit.

Dehors, aucune trace d'une empreinte de pas n'était visible dans la neige. Il s'agissait en fait, de son reflet dans la vitre.



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