13 Nouvelles pour le soir d'Halloween

3 · La Poupée Robert

NDA : Cette nouvelle que je vous propose est la seule qui est absolument vraie. Elle ne provient en aucun cas de mon imagination, je l'ai juste narrer à ma façon. Cette légende a inspiré par exemple, le film Chucky. Bonne lecture ! 

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Par un jour tout à fait banal des années 1870, la riche famille Otto, emménagea dans une luxueuse demeure de style victorienne, à Key West, en Floride. Fortunée, la famille disposait de plusieurs employés. Femmes de ménage, cuisiniers, ou encore jardiniers. Le père, Thomas, était un médecin réputé qui avait fait de son travail, une priorité, et il partageait sa vie avec sa tendre épouse, Suzanne, depuis une vingtaine d'années. Rien ne pouvait mettre un terme à leur puissant amour, ni même l'antipathie que véhiculaient la plupart des habitants de Key West. Tout le monde disaient d'eux qu'ils éprouvaient une violence et un mépris total, envers leurs domestiques.

Comme un miracle, le couple mit au monde leur enfant ; Robert Eugène Otto. Jusqu'à ses six ans, le petit garçon était élevé par des nourrices. Un jour, Thomas Otto embaucha une jeune servante haïtienne, qui se chargea du petit Robert Eugène.

La nourrice, du nom de Rosena, paraissait affectueuse, généreuse et très serviable. Cependant, Madame Otto ressentait un étrange pressentiment vis à vis d'elle. Sans l'expliquer, elle éprouvait un certain malaise quand elle la voyait. Jusqu'au jour où Suzanna surprit la jeune femme s'adonnant à des actes de magie noire. Quelle indignité, quel irrespect ! Pensa alors la mère au foyer. Bien évidemment, la servante fut congédiée et remplacée dans la foulée.

Avant son départ, Rosena offrit à Robert Eugène Otto un cadeau. Une poupée, comparable à un petit garçon de son âge, faite de paille. Grande d'un mètre, des boutons noirs remplaçaient les yeux et des cheveux de laine, particulièrement semblables à ceux des humains, se trouvaient sur sa tête. Avant de partir, la servante dit,  au petit Robert Eugène, avec un sourire en coin, que cette poupée était spéciale. Très spéciale.

Ravi de ce cadeau, Robert Eugène s'attacha rapidement à cette poupée et lui donna même son propre prénom. La poupée Robert et Robert Eugène devinrent très vite inséparables, au point que l'enfant l'habilla même avec ses propres vêtements et l'emmena partout. À table, la poupée Robert possédait sa propre place et souvent, l'enfant lui donnait à manger. Enfin, le jeune garçon avait trouvé une compagnie, une amie, une âme sœur.

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Par un jour d'automne, Robert Eugène demanda à ses parents de ne plus l'appeler par son prénom, car Robert était le prénom de la poupée et il considérait que la poupée pourrait se fâcher si l'on utilisait ce prénom pour lui. Les parents acceptèrent la demande et Robert Eugène devient simplement Eugène. Thomas et Suzanna auraient été capables de tout pour satisfaire leur unique fils.

Très vite, Eugène devint soudainement un enfant taciturne qui entrait dans des crises de colère monstres sans une quelconque raison apparente. Ses parents ne comprenaient point ces changements de comportement. Souvent, ils entendaient le petit garçon, qui passait ses journées seul enfermé dans sa chambre, à discuter avec son poupon. Au début, les deux croyaient que le garçonnet imitait la voix de la poupée, en parlant avec une voix grave. Mais peu à peu, l'aiguité de sa voix s'opposait drastiquement à la maturité de celle de la poupée. Il semblait clair que les deux voix étaient bel et bien différentes.

Les domestiques trouvèrent Eugène très agité et souvent, il fut retrouvé dans sa chambre, blotti dans un coin, apeuré, alors que la poupée Robert trônait sur le lit ou sur une chaise. Tandis que ces étranges événements se multipliaient de jour en jour, Eugène ne cessait de faire des cauchemars plus horribles les uns que les autres. Ni ses jours, ni ses nuits, lui permettaient de se reposer.