CHAPITRE SIX | Hell of a Night

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"Everybody's leaning on the walls
I don't think they're ready for the fall"
The Walls — Chase Atlantic

REECE

Le vendredi 6 octobre 2023, Sydney
14h05

— Bon, tu peux me raconter ce que ces personnes faisaient ici avec toi à 00h15 ? me demande Caleb, avec la cassette des caméras sur l'écran de son ordinateur.

Darling avait raison, les caméras nous ont eus. Actuellement, je suis assis à son bureau, mon oncle debout n'attendant qu'une chose... Une réponse.

— Ça va, nous n'avons rien fait de mal, on a juste discuté.
— Vous n'avez pas un lieu pour le faire plutôt qu'ici ?
— Si... Mais le bar se situait plus près de là où nous étions.
— Et où vous étiez ?
— Nulle part.
— Reece ?
— Nulle part, je t'ai dit.
— Bon. Et je peux savoir depuis quand Sarah est impliquée ?
Darling ? Elle n'est pas impliquée et ne le sera jamais.
— Alors, pourquoi est-elle sur les caméras en votre compagnie ?
— Elle avait oublié ses clés dans les vestiaires, c'est tout.
— D'accord, mais il ne me semble pas nécessaire pour elle d'aller dans les cuisines. Pourquoi tu l'as emmenée là-bas ?
— Argh, mais c'est quoi toutes ces questions ? J'ai juste discuté avec elle, je ne l'ai ni poignardée, ni séquestrée.
— Pourquoi a-t-elle pris un couteau ?
— Oh, j'ai juste menacé de mort mon pote et elle a eu peur.
— Tu as quoi ?
— Ça va, ce n'était qu'une blague. Ce n'est pas de ma faute si elle ne sait pas rigoler.
— Je ne veux plus vous voir traîner ici, c'est clair !? Ne te crois pas tout permis, car dans quelques mois le bar sera à toi.
— Quelques mois ? Pourquoi c'est aussi long ?
— Tu veux déjà te débarrasser de ton oncle ? pouffe-t-il.
— Non, mais d'une autre personne, raillé-je en insistant sur l'article indéfini.
— Je ne partirais pas tant que tu n'auras pas changé d'avis concernant Sarah.
— Eh bien, le bar ne sera jamais à moi, conclus-je en me relevant et en quittant le bureau, laissant mon oncle sans voix.

***

20h00

Au cours des dernières heures, « Go Bloomfields » est rempli à craquer. Caleb est même venu apporter son aide au comptoir. De mon côté, parfois, je me rends dans la cuisine afin d'assister les cuisiniers. Après une brève période sans prendre de commande, je me rends au bar et demande un verre à mon oncle.

— Non, désolé, répond-il.
— Pardon !?
— Tu conduis ce soir.
— Et alors, j'ai déjà bu des verres avant de conduire et regarde, je suis toujours en vie.
— Oui, mais ce soir, tu ne seras pas seul dans ta voiture.
— Comment ça ? La tienne n'a plus d'essence ?
— Je veux que tu ramènes Sarah chez elle. Je ne veux pas qu'elle rentre seule en pleine nuit.
— Tu plaisantes ? Pourquoi devrais-je le faire ? Fais-le, toi.
— Non, je ne plaisante pas, et je ne peux pas. Je ne reste pas jusqu'à la fermeture.
— Je ne vais pas la ramener, elle rentre tout le temps à pied. Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, je devrais.
— À partir d'aujourd'hui, je veux que tu le fasses. Ça va, c'est sur ta route.
— Non, mais...
— Il n'y a pas de mais, Reece. C'est soit ça, soit tu dis adieu au bar.
— Tu me fais du chantage, en plus ?
— Oui, et alors ? Je prends exemple sur toi, mon cher neveu.
— Tais-toi. Je suis d'accord, mais seulement ce soir.
— Non, tout le temps, je t'ai demandé.
— Elle a le permis ?
— Oui, je crois. Pourquoi tu me demandes ça ?
— Elle n'a qu'à s'acheter une bagnole.
— À ton avis, pourquoi elle travaille ?
— Elle habite seule ?
— Oui,. Pourquoi toutes ces questions ?
— Elle n'a qu'à retourner chez ses parents, elle aura de l'argent pour s'acheter une voiture.

Suite à ma phrase, je remarque que le visage de mon oncle se décompose. Ça va, je n'ai rien dit de mal. Toutefois, en l'observant, je constate qu'il ne me fixe pas moi, mais la personne qui se trouve derrière. Je me tourne et croise Darling, affichant une expression triste et gênée. Qu'est-ce qu'elle a encore ?

(1) DARLING | Kiss me, you piece of sh*tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant