CHAPITRE TROIS | Happy House

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"You're in my world now, you can stay, you can stay
But you belong to me, ooh, you belong to me"
House of Balloons / Glass Table Girls — The Weeknd

REECE

Le mardi 3 octobre 2023, Sydney
11h00

— Tonton ! J'ai un gros problème ! crié-je dans les escaliers en direction du bureau de Caleb.

Avant que je n'atteigne son bureau, il sort de sa pièce et se rapproche de moi avec un air interrogatif.

— Que se passe-t-il, Fiston ?
— Il y a un problème.
— Oui, j'ai compris. Viens dans mon bureau, nous serons plus au calme.

Je le suis et le laisse fermer la porte derrière moi. Mon oncle est comme un deuxième père pour moi, j'ai passé toute mon enfance à ses côtés, d'où le surnom de Fiston. Il s'assoit sur son fauteuil pendant que je m'adosse contre la porte.

— Alors, raconte-moi. Qu'est-ce qui t'arrive ?
— C'est quoi le prénom de la fille ?
— Quelle fille ?
— Celle qui travaille ici.
— Ah, c'est Sarah. Pourquoi ?
— Voilà, c'est ça mon problème. Cette Sarah.
— Et c'est quoi le souci avec Sarah ?
— Elle, tout simplement.
— Comment ça ?
— Tu sais très bien que je ne veux aucune femme dans mon équipe.
— Je le sais. Et d'ailleurs, c'est complètement débile.
— Quand est-ce que son contrat se termine ? Bientôt, j'espère.
— Son contrat est à durée indéterminée et il est important pour toi de savoir qu'elle restera ici tant que je serai présent.
— Tu me fais une blague, c'est ça ?
— Non, je suis très sérieux. Cette jeune fille a besoin d'un travail. Et puis elle fait ce qu'on lui demande. Je ne vois pas ce qu'on peut lui reprocher.
— Et alors ? Il y a plein d'hommes qui cherchent un travail et qui l'exécuteraient mieux qu'elle. Je suis le patron, j'ai le droit de virer qui je veux.
— Alors, premièrement, tant que je suis là, tu restes sous ma direction. Deuxièmement, tu ne la vireras pas sans raison valable.
— Elle m'agace. C'est une raison valable.
— Reece, il va falloir que tu arrêtes avec cette misogynie permanente, cela commence à être pénible. Sarah restera ici, dès que je serai parti, tu feras ce que tu veux.
— Eh bien, sans vouloir te vexer, j'espère que tu partiras bientôt. Je ne la supporte pas.
— Et pourquoi ça ?
— Euh... Elle est insolente.
— Que lui as-tu fait ? Je ne l'ai jamais vu être insolente avec n'importe qui.
— Je ne lui ai rien fait.
— Reece !
— Bon, d'accord. J'ai failli la tuer, mais c'était un accident. Elle n'avait qu'à traverser plus vite.
— Et toi, à rouler plus lentement. Combien de fois je t'ai dit de rouler doucement ? Tu t'es excusé, au moins ?
— Oui... Bien sûr.
— Alors, pourquoi est-elle encore insolente ? Tu lui as dit quelque chose de déplacé ?
— Non... menté-je en me grattant l'arrière de la nuque.
— Bon, je ne vais pas te demander plus de détails, étant donné que je sais que tu me mens. Mais tu dois mieux te comporter avec elle. C'est ton employée et tu lui dois le respect. C'est clair ?
— J'essaierais, même si je n'en ai pas envie.
— Ce n'est pas en agissant de cette manière que tu réussiras à être un bon patron. Rentre-toi bien ça dans la tête. Maintenant, retourne en bas. Je dois remplir des dossiers.
— Je ne peux pas les remplir avec toi ? Je vais être le prochain à le faire.
— Une prochaine fois. Maintenant, sors, s'il te plaît.

Je ne bronche pas et quitte la pièce. En réalité, même si je désire qu'elle s'en aille loin d'ici, je pense que je vais bien m'amuser avec cette fille. Comme elle l'a si bien dit, je suis littéralement le diable.

***

19h00

Cela fait une heure que la petite chouchoute de tonton est attendue au bar. Je me demande comment elle peut être la petite préférée, si elle ne vient pas au travail. Alors que je suis assis au même endroit qu'hier, je me lève et pars à la rencontre de Luke.

(1) DARLING | Kiss me, you piece of sh*tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant