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Talullah

Je marche en direction du café, mes mains dans les poches et mes écouteurs dans les oreilles. Heureusement pour moi que j'ai réussi à convaincre l'infirmière de me laisser sortir car je me sentais mieux. 

J'entre dans le café et salue mes collègues d'un geste bref avant d'aller me changer. Heureusement la seule chose que j'ai à changer c'est mon haut. Si on me disais que je devais aussi mettre un jean slim comme c'est d'habitude je serais morte sur le coup. 

Je met mon tablier après mon t-shirt et pars faire mes tâches. 

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18:45

J'essuie les tasses que je passe ensuite à ma collègue qui elle, les ranges quand un autre de mes collègues se ramène.

Il colle le post-it sur lequel est écrit la commande à préparer et le numéro de table, sur le réfrigérateur derrière moi. 

Max: Tu peux t'occuper de la table 29 pour moi s'il te plaît? J'ai une urgence là. Dit-il en me faisant les yeux doux. Je lui souris et accepte d'un hochement de tête.

Je lis vite fait ce qui est écrit sur le post-it et les prepare en vitesse. C'est ce qui arrive lorsque depuis tes 10 ans t'es la cuisinière chez toi. 

Je met tout sur un plateau et pars servir. 

En m'approchant de la table je remarque que les clients que je dois servir sont Tristan et le nouveau de ma classe. Ils m'agacent déjà.

J'arrive à leur table et pose leur commande sur la table. 

Tristan: Ouh! Dit-il en se permettant de remettre quelques mèches rebelle de mes cheveux derrière mon Oreille. Quelle belle surprise. 

Je repousser sa main lentement avant de m'éclipser sans dire un mot. 

Espèce de gros con.

Je retourne à mes tâches pendant que mes autres collègues passent de table en table pour prendre les commandes. 

Ruben Weber

Je lance furtivement des regards à Talullah je crois, tout en mangeant mes frittes. 

Moi: Elle est muette? Je me permet de demander à tristan.

Tristan: Qui ça? Elle? Dit-il en se retournant pour la voir. J'en sais rien du tout. Depuis bientôt cinq ans qu'elle est arrivé à l'école, personne à part peut être certains profs n'a déjà entendu sa voix. Dit-il. 

Moi: Donc elle peut parler? 

Tristan: Je crois oui. 

Je me reconcentre sur mon plat, étant encore plus intrigué par la réponse de Tristan. 5ans sans ouvrir la bouche ça veut peut-être dire qu'elle est muette non? Parce que non quoi, même quand je lui lancé la balle sans faire exprès bien-sûr, elle n'a pas crié genre aucun son n'est sorti de sa bouche et même en classe elle ne s'exprime que par des gestes.

Tristan: N'empêche qu'elle est vraiment canon. Dit-il en me sortant de mes pensées.

Moi: Tu trouves? Je demande sur un ton taquin.

Tristan: Ouais! Genre elle est super belle, et mec, t'as vu ses lèvres? Wouh elle est vraiment magnifique. Dit-il en la regardant passer. 

Moi: Bah lance le dé frère t'as peur de quoi? 

Tristan: J'ai pas peur c'est juste que... pfff c'est juste que je ne sais pas comment l'aborder surtout que je suis sûr et certains qu'elle ne me répondrais même pas si je lui declarais ma flamme. Mon égo en prendrait un sacré coup.

Moi: D'ailleurs pourquoi elle est comme ça? Elle est toujours seule et même en public elle trouve le moyen de se mettre à l'écart. Regarde. Dis-je en lui indiquant de se retourner pour voir Talullah assise à une table, seule avec un petit cahier et un crayon en main tandis que tout ses collègues forment un groupe sur une autre table.

Il se tourne vers moi après l'avoir bien regarder.

Tristan: Je sais pas frère, elle a toujours été comme ça. C'est pas nouveau. D'ailleurs elle ne viens jamais pendant les virés scolaires. Dit-il en mangeant son burger.

Moi: Ah bon? Dis-je un peu étonné.

Tristan: Wep! Et le jour où tu la vois manger à la cantine, fait moi signe s'il te plaît. Dit-il.

Maintenant que j'y pense je ne l'ai jamais vu manger à la pause même si je n'y ait jamais prêté attention. Elle a une ordonnance spéciale ou bien?

Moi: Mais je comprends pas, si elle te plaît comme tu le dis maintenant, pourquoi tu lui fais la misère à l'école? Je demande curieux.

Tristan: Elle m'a giflé un jour. Je dois bien me venger non? Même si c'est vrai que parfois j'exagère un peu, mais je suis sûr qu'elle ne le prends même pas à cœur donc ça va. Dit-il.

Moi: Wow! Elle? Te gifler? Elle a l'air inoffensive pourtant. Dis-je choquée.

Tristan: Ouais mais c'était un peu de ma faute aussi, je lui avais touché les seins. Dit-il en rigolant.

Wow! 

Moi: Tu m'étonnes qu'elle t'ai giflé. Dis-je en croquant dans mon burger. Puis on change de sujet.

On quitte enfin le café après une heure entière à bavarder et lui, rentre chez lui dans sa voiture. Je m'allume une clope que je fume en envoyant un message à ma petite sœur, lui demandant si les parents sont déjà à la maison.

J'entends la porte du café s'ouvrir et se refermer puis des pas marcher à l'opposé de moi. Je me tourne et vois que c'est Talullah.

Bon... Qui ne tente rien n'a rien.

Moi: J'te ramène? J'ai une voiture et il est assez tard pour qu'une fille soit seule dehors, tu trouves pas?

Elle s'arrête dans son élan mais ne dit rien puis se remet à avancer. Elle est vraiment bizarre.

Moi: T'es toujours comme ça même avec ceux qui te proposent de l'aide? Je demande.

Elle s'arrête et cette fois, elle se retourne. 

Talullah: Je ne suis pas une demoiselle en détresse. Dit-elle à voix basse, mais assez pour que je comprenne. Bonne soir... Dit-elle avant de me tourner à nouveau le dos et cette fois s'en aller pour de bon.

 Heureusement que mon ouïe est renforcé sinon j'aurais rien compris.

Je lève ma main que je regarde horrifié. Putain elle m'a fait frissonner cette meuf.

...: Au moins t'as réussi à lui arracher quelques mots. Dit-une voix masculine derrière moi. Je me tourne et tombe sur le serveur qui avait pris notre commande.

Il ferme la porte du café et garde la clef dans sa poche.

Moi: Et toi tu es? 

Max: Max! Je pense que tu te souviens de moi non? Demande t-il.

J'ignore sa question et à la place, lui en pose une autre.

Moi: Elle est comme ça avec vous aussi? Je demande.

Max: Ouais! Dit-il sur un ton mélancolique. Mais je le prends pas mal moi, je penses juste qu'elle n'est pas très associable ou qu'elle vit une période éprouvante de sa vie. Dit-il. Mais puisque tu as réussi à lui faire parler, tu devrais venir plus souvent. Bon passe une bonne soirée et à bientôt peut-être. Dit-il avant de s'en aller.

Une période éprouvante qui dure 5 ans? Non je crois pas non... Me dis-je dans ma tête avant d'entrer dans ma voiture, la démarrer et quitter les lieux.

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Enjoy!!