Eurydice

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C'est le départ en vacances de la toussaint, ce qui signifie halloween. Ma saison préférée. Quoi de mieux que de quitter l'école dans la peur ? A la fin de la journée, tout le monde, y compris ceux qui reste à l'internat pendant ces deux semaines, aurons envie de partir.

Ça fait plusieurs jours que je prépare le terrain. Rien de bien méchant, juste de quoi poser le décore. On sait tous que dans le cinéma les scénographes vivent dans l'ombre des caméras jusqu'au bouquet final. J'aime être dans l'ombre surtout pour mon plus gros sabotage.

Je dois dire que cette idée trotte dans ma tête depuis un certain moment mais l'occasion de s'était jamais présentée avant maintenant. Je devrais envoyer une lettre à mes parents pour les remercier de m'avoir abandonné ici finalement.

J'aime bien le mercredi après-midi. Ce jour-là on est autorisé à aller en ville, au marché. Avant je ne prenais pas la peine d'y aller mais il est vrai que c'est plutôt intéressant.

Il y a un boucher sur cette petite place du marché tous les mercredis, il est gentil, serviable et surtout il a peur de moi. Ça fait deux semaines que chaque troisième jour de la semaine me rapproche un peu plus du jour fatidique de mes camarades.

Après maintes et maintes négociations, j'ai enfin réussie à convaincre monsieur le boucher, de me livrer une belle quantité de sang animal. Le pauvre doit croire que je suis une psychopathe alors que je sais juste m'amuser.

La journée du vendredi est banalisée pour laisser le temps aux élèves de préparer leur valise pour rentrer chez eux. Les élèves qui restent à l'internat, comme moi, doivent s'occuper de mettre en place le gouter de départ. Ce qui m'arrange, pas que j'aime aider mais mon petit sabotage va être plus simple à mettre en place. La grande cafétéria a été dégagée pour mettre les tables en forme de buffet.

Pendant un moment d'inattention du surveillant occupé à flirter avec la dame de la cantine, je m'éclipse pour retrouver le gentil boucher derrière la cuisine. Une fois la cargaison récupérée, je mets le reste en place. Le temps de faire tout ça, les premiers parents sont arrivés et le personnel de cuisine revient se mettre au boulot.

Lorsque je rentre dans la cafétéria, je perds immédiatement le sourire diabolique qui pendait à mes lèvres. Tous ces gens heureux de se retrouver, des rires, des pleures...

Que la fête commence !