🏔️[XII.DEAL]

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PUBLIÉE LE : 08/07/2024
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PDV LUCAS
18 Février 1869.

La seule personne que je méprisais avec une intensité dévorante, celle dont la vue même m'était insupportable, franchit l'embrasure de ma chambre avec arrogance, comme si cet espace intime lui appartenait.

Elle me trouva recroquevillé sous ma couverture, le visage humide de larmes et le corps tremblant d'angoisse.

— Lucas, qu'as-tu ? Tu sembles bien morose. Commença une voix féminine en s'approchant de moi, adoptant un air faussement compatissant.

Je la foudroyai du regard, chaque fibre de mon être brûlant de haine.

— Misérable égoïste que tu es.

Elle eut un sourire narquois, ses yeux brillant d'une lueur malveillante.

— Je préfère Morgane, après tout, c'est ainsi que ma mère m'a nommée.

— Où est-il ? Demandai-je, ma voix tremblante de colère contenue.

— Qui donc ? Fit-elle mine de ne pas comprendre, ses traits affichant une innocence feinte.

— Baptiste.

— Bastien ? Je ne connais point ce nom.

— J'ai dit Baptiste, espèce de sourde !

Elle fit mine de réfléchir, puis ses yeux s'illuminèrent soudainement.

— Oh, Baptiste !

— Où est-il, par tous les saints ?!! M'écriai-je, mon désespoir grandissant.

Elle s'assit nonchalamment sur le bord de mon lit, croisant ses jambes avec une grâce délibérée.

— Il est entre de bonnes mains. Nous avons eu une discussion ensemble. Il était si emporté dans ses propos, cela le rendait presque séduisant. Je comprends pourquoi tu es attiré par lui.

Mon cœur s'arrêta un instant, puis je repris.

— Qu'as-tu dit à mon père ? C'est cela, n'est-ce pas ? Avoue ! Il est au cachot ?! Je vais te tuer, je vais te tuer !

Elle leva la main en un geste de pacification, ses yeux froids rivés aux miens.

— Calme-toi, nous sommes ici pour converser, non pour nous quereller.

— Je n'ai aucunement envie de discuter avec toi. Laisse-moi en paix. Rétorquai-je, détournant le regard.

— Donc, tu ne désires pas savoir où se trouve ton bel Apollon à la chevelure sombre ?

— Je t'interdis de l'approcher !

— N'aie crainte, il se débat trop pour que je puisse tenter quoi que ce soit.

— Tu es une véritable sorcière comme ta maudite mère, qui empoisonne la vie de ma sœur !

Elle haussa les épaules, indifférente à mon accusation.

— Ce n'est point ma faute si ta sœur est si fragile. Et pour répondre à ta question précédente, ton père ne sait rien. Je lui ai simplement raconté des balivernes pour m'approcher de ton amant.

— Ce n'est pas mon-.

— Oh, je ne savais point que les amis faisaient cela. Dit-elle, savourant chaque mot.

Elle se leva, ajustant sa robe d'un geste élégant, avant de claquer la porte.

PDV BAPTISTE
17 Février 1869.

— Assieds-toi. M'ordonna Morgane en désignant une chaise austère au centre de la pièce.

Je m'exécutai, le cœur battant à tout rompre, mon esprit tourmenté par une avalanche de questions.

Tandis qu'elle refermais la porte derrière nous avec une lenteur calculée, puis se rapprocha, ses pas résonnant dans l'air.

— Tu te demandes sans doute pourquoi tu es ici, n'est-ce pas ? Lança-t-elle, sa voix imprégnée de mépris.

— Que me voulez-vous ?

Elle se pencha vers moi, son visage à quelques centimètres du mien, ses yeux brûlants de haine.

— Je veux conclure un marché avec toi. Lucas... Lucas m'appartient. Depuis toujours, je le désire d'un amour dévorant, mais il m'échappe. Et toi, un simple valet, tu as réussi à faire ce que je désires.

Ses mots s'abattirent sur moi tels des coups de poignard, lourds de menace et d'humiliation. Je serrai les poings, sentant ma dignité piétinée.

— Je ne comprends pas. Balbutiai-je, désarçonné.

Elle se redressa, un sourire cruel étirant ses lèvres.

— Tu dois t'éloigner de lui, sinon...

Elle laissa sa phrase en suspens, mais son regard disait tout.

— Et si je refuse ? Osai-je demander.

— Si tu ne coopères pas, je veillerai à ce que Lucas et toi soyez séparés pour toujours. Tu finiras dans les cachots. Et n'oublie pas ta pauvre famille. Une simple accusation et ils seront chassés, affamés, peut-être même pendus.

Elle s'approcha encore plus près, ses yeux flamboyants d'une passion destructrice.

— Réfléchis bien. Le bonheur de Lucas celle de ta famille.

Un silence pesant s'abattit sur nous. La rage et la peur se disputaient en moi, et je savais que Morgane n'était pas du genre à proférer des menaces en l'air.

Après un moment qui me sembla une éternité, je baissai les yeux, vaincu.

— Que voulez-vous que je fasse ? Murmurai-je, la gorge nouée.

Elle esquissa un sourire satisfait.

— Sage décision. D'abord, tu...


À  S U I V R E . . .

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