Le Gambit des Ténèbres

Chapitre 2 : Le temps d'un voyage

"Allez, hâtez-vous un peu les enfants vous allez finir par être en retard !" s'égosilla Molly qui n'avait cesser de vérifier sa montre d'un air angoissé depuis le départ du Nid. "Ron ! Ranges moi ce fichu crapeau avant que je ne le cuise dans une casserole ! Et Ginny par la barbe de Merlin ! Arranges moi un peu tes cheveux tu as l'air tout droit sortie de la Forêt Maudite ! Hermione, Harry, mes pauvres chéris je vous plains de devoir faire voyage avec eux !"

Les deux jeunes sorciers se regardèrent en pouffant alors que la pauvre Ginny essayait tant bien que mal de coiffer sa chevelure rousse sur laquelle le crapaud de Ron s'était fait un malin plaisir de baver durant le voyage. 

"Merci mon pote." chcuhota le frère Weasley à son compagnon avant de le ranger dans sa poche. 

Les quatre adolescents se frayèrent un chemin jusqu'au quai neuf trois quart. Les derniers élèves finissaient d'ailleurs de passer la brèche avec enthousiasme. Enthousiasme qu'Harry aurait aimé partager mais son angoisse montante prenait inlassablement le dessus. Passé ce mur, il n'aurait plus d'autre choix et serait de nouveau confronté aux regards mi-admiratifs mi-plaintifs de ses camarades de classe. Ron s'approcha de son meilleur ami et lui tapota doucement l'épaule tandis qu'Hermione lui envoyait un ultime sourire encourageant. 

"Ca va aller. On y va y arriver." lui assura-t-elle. 

Le jeune sorcier hôcha la tête. La Gryffondor avait raison, tout allait bien se passer, il finirait bien par ignorer les regards persistants en éspérant que leur nombre s'amenuise au fils des jours. Après avoir avalé une grande bouffé d'air pour se donner du courage, Harry s'élança enfin avec son chariot pour traverser le mur magique. 

Il pouvait le faire. Il avait vaincu Voldemort après tout, ce n'était pas des élèves en puberté qui allaient le perturber.

"Harry !" s'écria une voix aigû alors même que le jeune homme apparaissait de l'autre côté du mur de pierre. 

Le sorcier retint un grognement d'agacement avant de se tourner vers la nouvelle venue qui n'était autre que Luna. Il se détendit aussitôt et afficha un sourire sincère alors que la jeune femme le serrait dans ses bras. 

"Je suis contente de te voir en forme, Harry. dit-elle, ses grands yeux bleus parcourant le visage du Gryffondor avec attention.

- Moi aussi, Luna. Elle m'avait manqué cette atmosphère." avoua ce dernier en parcourant le quai bondé avec nostalgie. 

Les jeunes sorciers étaient en ébulition, certains affichaient de grands sourires surexcités à l'idée d'entamer une nouvelle année tandis que les plus jeunes restaient accrochés aux jupons de leurs parents, paniqués à l'idée de se retrouver seuls parmis des centaines d'inconnus. Harry ne put s'empêcher de sourire, compatissant, ils avaient tous déjà été dans cette situation où la peur se mêlait à l'excitation alors que les portes du monde magique leurs étaient enfin grandes ouvertes. Enfin, les choses avait été légèrement différente de son point de vue et il ne pouvait qu'espérer à ces élèves de poursuivre une scolarité des plus banales sans un seigneur du mal collé aux trousses. 

Bien que l'atmosphère semblait détendue à première vue, certains regards étaient plus sérieux, presque solennels, encore marqués par les évènements bien trop récents de la guerre. Harry se sentait d'une certaine manière soulagé de ne pas être le seul à ressentir ce ce traumatisme qui les avait tous touchés. 

Le train était entré en gare et les premières embrassades avaient lieu entre parents et enfants. Des cris de joie retentissaient déjà dans les wagons alors que les élèves se collaient aux fenêtres pour saluer les derniers arrivants. Harry ne put s'empêcher de sourire en voyant un jeune garçon aux cheveux noir jais taper sur la vitre pour attirer l'attention de sa mère, en pleine discussion avec une autre sorcière. Ses yeux filèrent le long des wagons, accueillant les nouveaux visages rayonnants des petits sorciers avec émotion. Son sourire s'effaça lentement lorsqu'il reconnut une chevelure blonde dans l'avant dernière voiture, reservée aux préfets et dernières années.