Chapitre 3

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- Denji, je ne veux pas rentrer chez moi ce soir.

- Alors reste, ça ne me dérange pas.

- Vraiment ? Tu peux me chasser, je ne m'en vexerai pas.

- Comme si j'en avais envie ! Je suis bien trop heureux que tu sois là.

Aki le découvrait sous un nouveau jour. Il ne l'avait jamais connu si franc et bavard. Ils avaient comme passé un cap.

- Jusqu'à présent, je n'avais pas vraiment l'impression de te connaître.

Le policier se devait d'être franc.

- Mais aujourd'hui, je pense que nous nous sommes beaucoup rapprochés.

Il vit Denji se tendre.

- Je ne dis pas ça pour t'effrayer !

Aki avait paniqué le premier et ne se rappelait plus la dernière fois que ça lui était arrivé.

- Tu es loin de me faire peur, Aki. Le noir est bien plus effrayant.

Le plus grand ne savait plus quoi dire. Il était honnête, c'était ce qui gardait la plupart des gens loin de lui. Mais Denji semblait capable d'entendre ce qu'il avait à dire, il en avait même besoin.

- Dis-moi quand tu es fatigué, je te laisserai te reposer. Sourit-il.

Aki ne lui retournait qu'un léger sourire.

- Denji... Tu ne vois personne d'autre que moi ?

Le blond soupirait en se levant.

- Personne. Et toi ?

- Personne.

L'hôte ne s'était certainement pas attendu à cette même réponse.

- Tu dois être super populaire pourtant. Policier, gentil et peut-être même charmant !

Denji n'en savait rien.

- Je ne pense pas être laid, en effet. Mais je suis loin d'être si apprécié.

- Pourquoi ?

- Personne n'aime entendre la vérité. Le mensonge est le quotidien de tous ces hypocrites. J'ai décidé de rétablir l'ordre en toute honnêteté, ce n'est pas un chemin que grand monde souhaite emprunter.

- Vraiment ? Je préfère cent fois que l'on me dise les choses sans détours.

- Nous sommes aussi différents des autres que semblables l'un à l'autre.

Denji ne pouvait qu'acquiescer.

- Tu n'as pas cours demain ? Demandait Aki.

- L'après-midi seulement.

- Ne t'embête pas à te lever pour moi.

- Ça ne me dérange pas, je ne dors pas beaucoup.

Même s'il ne disait rien, Denji pouvait sentir le regard de son ami peser sur lui. Même aveugle, il pressentait ces choses là.

- Je fais des cauchemars encore aujourd'hui.

Il se sentait si bien qu'il en révélait un peu plus.

- Sur l'accident ?

Et Aki ne prenait pas de pincettes. C'était ce que Denji appréciait chez lui.

- Sur ma vie en général. Souvent Pochita me réveille avant que je ne me blesse.

- C'est si grave que ça ?

Une Chaîne IncassableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant